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Dans un discours prononcé mardi, le premier ministre britannique David Cameron a appelé à bannir toutes les solutions de communication qui permettent à deux personnes d'assurer la confidentialité de leurs échanges.

"Dans notre pays, voulons-nous autoriser un moyen de communication entre les gens, que même dans les cas extrêmes avec un mandat signé personnellement par le ministre de l'intérieur, nous ne puissions pas lire ?", a demandé lundi le premier ministre britannique David Cameron, au lendemain de sa participation au défilé contre le terrorisme à Paris. Au moment où les scandales des écoutes de la NSA poussent les prestataires de services sur Internet et les ingénieurs qui conçoivent les protocoles à chiffrer l'ensemble des communications, le chef du gouvernement britannique montre son intention de bannir toutes les applications qui n'autoriseraient pas l'État à écouter les conversations ou à obtenir une copie des échanges.

Ces derniers mois, Facebook a notamment annoncé le chiffrement de bout en bout sur WhatsApp, ce qui est rendu impératif pour des raisons commerciales, face au succès des messageries qui garantissent la confidentialité des échanges aux utilisateurs. D'autres projets sont annoncés, à l'instar de la messagerie Bleep de BitTorrent, ou du futur Megachat de Kim Dotcom.

"Jusqu'à présent, les gouvernements de ce pays ont toujours dit non. Nous ne devons pas avoir de tels moyens de communication. C'est pour cela que dans les cas extrêmes, il a été possible de lire les lettres de quelqu'un. C'est pour cela que dans les cas extrêmes il a été possible d'écouter les appels téléphoniques de quelqu'un. C'est pour cela que la même chose s'applique pour les communications mobiles", a rappelé David Cameron. Ses propos reflètent peut-être le contenu des lois qui pourraient être proposées en France après les attaques contre Charlie Hebdo, même si jusqu'à présent rien n'est venu conforter l'hypothèse de conversations tenues secrètement par les terroristes grâce à des outils chiffrés sur Internet.

"Permettez-moi d'insister. Cela ne pas peut pas se produire sauf si le ministre de l'intérieur signe un mandat. Nous avons un meilleur système pour contrebalancer ce pouvoir très intrusif, que probablement dans n'importe quel pays auquel je peux penser", défend Cameron. "Mais la question demeure. Allons-nous autoriser un système de communication où il n'est tout simplement pas possible de faire cela ? Ma réponse à cette question, c'est non, il ne faut pas le faire. La première responsabilité de tout gouvernement est d'assurer la sécurité du pays et de son peuple".