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Washington perd de l'influence sur la scène internationale, c'est pourquoi ils prennent pour cible la Russie et la Venezuela et essaient d'entraver le développement de la Chine, a dit le président vénézuélien à RT lors d'une interview exclusive.

En mars dernier, les Etats-Unis, dans un décret présidentiel, ont classé le Venezuela comme une menace pour leur sécurité nationale, qualificatif qui précède habituellement l'adoption par Washington de sanctions unilatérales. Mais le Vénézuela est soutenu en Amérique latine, a affirmé Maduro, ce qui a poussé Washington à faire marche arrière dans sa tactique de pression.

«Tous ces pays ont pris position à la veille du Sommet des Amériques il y a un mois exactement et exigé du président américain Barack Obama qu'il révoque ce décret qualifiant le Venezuela de "menace". C'était très convaincant», a-t-il dit. «Le président Obama a compris que le Venezuela n'était pas seul, qu'il obtiendrait de l'aide et du soutien. Nous sommes unis dans notre diversité».

Le président vénézuélien, qui a succédé à Hugo Chavez et poursuit sa politique de résistance à l'influence des Etats-Unis, pense que Washington est irrité par la croissance du pouvoir politique et économique de pays qu'il ne contrôle pas.

«Les Etats-Unis voient qu'ils perdent de l'influence, c'est pourquoi il prennent pour cible des pays comme la Russie pour trouver un moyen de les arrêter. Les Etats-Unis créent des barrières et des problèmes pour ces pays. Ils essaient de freiner leur développement naturel. Ils continuent leurs attaques sur des pays pacifiques tels que la Russie et s'opposent au développement de nations puissantes comme la Chine», a-t-il indiqué.

Selon Maduro, les nations peuvent résister à la pression américaine avec succès et détermination, comme l'a montré l'exemple de Cuba. En effet, après des décennies de blocage économique et de sanctions, Washington a finalement rétabli ses relations avec la nation caribéenne.

«Barack Obama a été assez brave pour admettre lors de son intervention du 17 décembre que la tactique de blocus et d'étouffement de Cuba a échoué. Mais il parlait toujours d'un point de vue impérialiste... Maintenant, l'objectif est d'influencer Cuba», a-t-il expliqué.

«Je suis certain que, tôt ou tard, les Etats-Unis prendront le chemin de l'empire britannique il y a 70 ans. C'était un empire puissant qui a administré des régions entières d'Asie, d'Amérique latine, des Caraïbes et de l'Afrique pendant 300 ans. Ils dirigeaient le monde entier. Mais ensuite, ils ont dû s'adapter aux nouvelles données historiques», a remarqué Maduro. «Nous pensons que la même chose se produira avec les Etats-Unis et qu'ils vont se heurter à un certain nombre de conflits».

Maduro est certain que les Européens se font du mal en s'aliénant la Russie qui, maintenant, se tourne vers l'Asie pour chercher des partenariats stratégiques. Le dirigeant vénézuélien était parmi ceux qui ont répondu à l'invitation de Moscou et assisté aux commémorations du Jour de la Victoire le 9 mai dans la capitale russe.

«Je suis venu ici dans un noble but, pour me tenir aux côtés du peuple russe en cette heure de grands défis. Je suis certain que la paix triomphera», a assuré Maduro à RT.

Alors que les dirigeants de pays tels que la Chine, l'Inde, le Vietnam, la Serbie et Cuba sont venus à Moscou pour cette occasion, beaucoup de leader européens alliés avec les Etats-Unis ont décidé de rejeter l'invitation du Kremlin. Selon Maduro, ils ont succombé à la médiocrité.

«C'était probablement un comportement irréfléchi de la part des leaders occidentaux actuels», a-t-il déclaré. «Cela relève des intrigues politiciennes et des petits règlements de compte... Mais l'humanité est assez forte et digne pour ne pas permettre à une telle médiocrité de l'emporter».

Le dirigeant vénézuélien a dit que des notions similaires prévalaient en Europe au moment de l'ascension de leaders tels qu'Hitler en Allemagne, Mussolini en Italie et Franco en Espagne, sur laquelle les autres nations ont fermé les yeux, espérant que ces régimes anticommunistes prendront pour cible l'Union soviétique.

«L'Europe a partiellement fermé les yeux et a parié sur la création d'un monstre fou qui en finirait avec l'Union soviétique. Les conséquences étaient pourtant prévisibles. Hitler était soutenu ce temps-là par la bourgeoisie, par les financiers de toute l'Europe, pas seulement en Allemagne, mais aussi aux Etats-Unis... L'humanité a payé très cher ce pari», a-t-il souligné.