Il cumule si parfaitement les erreurs, les propos malencontreux, les initiatives à contretemps que même Christophe Barbier pense qu'il faut le sortir rapidement du Quai d'Orsay.
Le 29 septembre, lors d'une conférence de presse à New York, son intervention a consisté à accuser le président russe de «parler beaucoup» de la Syrie mais de ne pas frapper Daesh (il ne dit jamais Etat islamique). Il a appelé Vladimir Poutine à entreprendre des actions «concrètes» et non «médiatiques» en engageant des avions dans le ciel syrien.
Il n'avait pas fini son discours convenu que les premières frappes russes étaient annoncées par les... Américains.
Commentaire : Et ce n'est pas la première fois que la diplomatie française se fait humilier ainsi par les "grands de ce monde". Cela devient une tradition.
Non pour féliciter Moscou mais pour émettre des réserves. Car selon des observateurs, il y avait des doutes sur la nature des cibles de l'aviation russe.
Comprendre, la CIA dictait des commentaires à ses serviteurs.
Ainsi Zyad Majed, professeur à l'Université américaine de Paris lançait que « sous le grand slogan de la lutte contre le terrorisme, les Russes ciblent les forces qui sont les plus efficaces contre le régime» syrien.
Commentaire : Utiliser le terme "régime" pour désigner le gouvernement syrien est une arme de propagande qu'utilise le... régime français à travers les médias au pas. N'est-il pas logique de cibler les groupes terroristes les plus "efficaces"? L'université américaine à Paris semble compter des génies dans ses rangs.
Quand on sait que les forces syriennes non djihadistes hostiles à Bachar al-Assad ne comptent pas plus de cinq individus opérationnels, selon le général Lloyd Austin, chef militaire des forces américaines au Moyen-Orient, on peut se poser des questions sur leur efficacité.
Commentaire : Les États Unis en avaient annoncé plus, mais la plupart on rejoint les autres groupes djihadistes dès qu'ils ont posé le pied sur le sol syrien, d'autres se sont fait capturer.
Une deuxième vague de désinformation est arrivée sur les pages des journaux : les bombardements russes étaient une aubaine pour... les djihadistes.
Et la presse de citer un Oussama Abou Zayed d'une Armée syrienne libre qui n'existe plus que dans l'esprit de Fabius et des journaleux : « Nous renverrons les Russes chez eux dans des cercueils, comme nous l'avons fait pour le Hezbollah et les milices irakiennes. (...) La Syrie sera pour eux un nouvel Afghanistan ».
Cette dernière phrase n'est pas à prendre à la légère. Elle pourrait être un avertissement de Washington aux Russes. Ceux-ci ont souffert en Afghanistan de la puissance des missiles sol-air comme le Stinger. Le Qatar et l'Arabie Saoudite en possèdent. Ils ont, pour l'instant, interdiction de les fournir aux islamistes en Syrie et en Irak. Cette interdiction sera-t-elle bientôt levée ?
Commentaire : Le Qatar et l'Arabie Saoudite n'ont pas de scrupule à armer les terroristes, ils l'ont fait par le passé, ils le font, et le referont. Ils ont la bénédiction de l'oncle Sam.
Mais la comparaison afghane sous-entend surtout que l'intervention russe va motiver de nouvelles recrues à rejoindre l'Etat islamique comme ce fut le cas avec le flot de moudjahidines des ex-républiques soviétiques qui partit tuer des kouffar dans les villes et les montagnes afghanes après 1979. Moudjahidines qui, rappelons-le, furent une création américano-pakistanaise. Depuis la créature a échappé à ses créateurs.
Parallèlement, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) affirmait que le raid français contre Daesh dans la province orientale de Deir ez-Zor, aux abords de la ville d'al-Jala'a avait tué 12 enfants-soldats.
Rami Abdel Rahmane, le directeur de ce fameux OSDH, ONG basée à Londres dont les communiqués sont systématiquement repris par les agences de presse sans aucune vérification semble le seul et unique acteur de son organisation. Il en est le directeur, l'éditeur du site, le gestionnaire des pages Facebook et le porte-parole. Il prétend qu'il dispose en Syrie d'une équipe de plus de 200 correspondants. Dans la réalité, il collecte certainement ses informations sur les pages Internet des groupes djihadistes et des partisans du régime afin de les mettre au service de la propagande américaine.
Depuis que la France a été ciblée par l'OSDH, les relations paraissent s'être refroidies entre Paris et Rami Abdel Rahmane.
Pour faire bonne mesure, un groupe rebelle soi-disant entraîné par la CIA affirme avoir été visé. Quand on sait le poids des groupes entraînés par les Américains, on a le droit d'être sceptique.
De plus, les groupes terroristes sont tellement enchevêtrés qu'il est difficile de frapper les uns sans toucher les autres.
Mais au final, ce sont tous des groupes djihadistes. Parfois, ils s'affrontent pour dominer un trafic, puis se réconcilient sur le dos d'un autre groupe.
Les documents censés prouver que les frappes des Sukhoi russes visent des civils et des groupes de «modérés» sont sortis à jet continu, sans vérification, sans que rien ne les relie aux raids russes.
Certaines manipulations sont évidentes comme celles de photos de victimes d'avant l'intervention russe devenues celles de l'aviation de Poutine.
Cette désinformation a été relayée par les autorités occidentales et par l'ONU.
Les Américains ont toutefois rétropédalé. Josh Earnest, porte-parole de la Maison-Blanche a avoué : «Il est trop tôt pour moi pour dire quelles cibles ils visaient et quelles cibles ont été touchées ».
Faran Haq, porte-parole du secrétaire général de l'Onu, a reconnu à son tour que ces allégations n'étaient fondées que sur les informations de médias et d'organisations non gouvernementales. On sait ce que valent ces organisations.
Quant à Fabius, il persévère. Les sables mouvants de la realpolitik finiront bientôt par l'engloutir.
Il se dit qu'il devrait partir pantoufler au Conseil constitutionnel.
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