SCANDALE - La classe politique réclame même la démission du fils cadet de la reine d'Angleterre de son poste de représentant spécial pour le commerce international...
Et une casserole de plus pour le prince Andrew. Le fils cadet de la reine Elizabeth II, quatrième dans l'ordre de succession au trône, fait depuis plusieurs semaines les gros titres de la presse britannique. Et pas pour ses capacités de représentant spécial de la Grande-Bretagne pour le commerce international.
Un ami, le millionnaire américain Jeffrey Epstein, qu'il connaît depuis 16 ans, embarrasse en effet depuis plusieurs semaines le prince Andrew. Epstein a été condamné en 2008 à 18 mois de prison pour sollicitation de prostituées mineures, mais, en décembre, une photo du frère du prince Charles en train de se promener à New York aux côtés du millionnaire a suscité la critique des médias outre-Manche: comment se fait-il que le Duc d'York fréquente encore Epstein, deux ans après sa condamnation?
Photographié avec une «masseuse» de 17 ans
Et, le week-end dernier, une seconde photo a encore fait enfler la polémique. Le cliché date de 2001, et montre le prince Andrew qui enlace Virginia Roberts, 17 ans à l'époque, et qui aurait travaillé comme «masseuse» pour Jeffrey Epstein. La jeune fille, recrutée par Epstein en 1998 à l'âge de 15 ans, a confié au Daily Mail avoir été dépêchée auprès du prince à quelques reprises, mais sans préciser s'ils ont eu des rapports sexuels. Dans sa déposition, elle mentionne toutefois qu'elle a été «sexuellement exploitée par des amis d'Epstein, dont certains issus de la royauté».
Autre point de tension: le prince aurait demandé à Epstein d'éponger une partie des dettes de son ex-épouse, Sarah Ferguson, dont les frasques font également les gros titres outre-Manche depuis plusieurs années. Cette dernière a reconnu lundi avoir fait «une énorme erreur de plus» en acceptant l'argent du milliardaire, et a regretté que ces actes aient des conséquences fâcheuses pour celui qu'elle «admire le plus au monde», le prince Andrew.
Lâché par la classe politique, mais pas par David Cameron
Et, après les révélations de ses accointances avec l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, de ses voyages de luxe aux frais de Tarek Kaituni, un homme d'affaires libyen peu recommandable, et de son déjeuner avec le beau-fils de Zine el-Abidine Ben Ali trois mois avant la chute du dictateur tunisien, ce nouveau scandale est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Et si Andrew, 50 ans, n'entend pas abandonner son poste de diplomate, de plus en plus de voix s'élèvent, y compris au sein du gouvernement, pour qu'il quitte ses fonctions. D'autant plus que «Airmiles Andy», surnom qu'il doit à son goût pour les voyages coûteux, n'en est pas à sa première bourde. En 2007, les conditions de la vente d'une de ses propriétés à un milliardaire kazakh avaient fait des vagues, tout comme les révélations de WikiLeaks sur son «comportement inapproprié» lors des voyages officiels, sa «grossièreté» et «ses erreurs de jugement».
Pourtant, le Premier ministre britannique David Cameron ne semble pas prêt à défier la famille royale: «Nous soutenons pleinement le prince dans ses fonctions de représentant spécial pour le commerce (...) Il n'est pas question de revoir son rôle», a assuré lundi un porte-parole. Le ministre du Commerce Vince Cable a également indiqué lundi qu'Andrew «occupe ce poste à titre bénévole. C'est à lui de décider s'il reste à son poste et dans quelles conditions.»
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