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Pour l'ancien analyste de la CIA Ray McGovern, la Maison Blanche est incapable de soutenir les accusations contre Donald Trump et ses liens avec la Russie, parce que tout a été inventé.

RT : Josh Earnest a critiqué Michael Flynn, la personne que Donald Trump avait nommée comme conseiller national de la sécurité, pour avoir apparu sur RT. Est-ce un crime vraiment aussi grave ? La Maison Blanche, a-t-elle le droit de rejeter quelqu'un pour avoir tout simplement apparu sur une chaîne étrangère ?

Ray McGovern (R.M.) : Ce genre de réaction montre qu'ils creusent profondément pour trouver des informations contre les gens de Donald Trump. Michael Flynn est venu chez RT, j'étais avec lui à Moscou il y a un an. Le fait de passer sur RT signifie que vous allez entendre de bonnes questions et vous pourrez donner de bonnes réponses sans qu'on vous coupe. En d'autres termes, les médias principaux et la Maison Blanche en veulent à RT, car quand il y a RT et les gens comme Michael Flynn y vont, les gens ont tendance à poser plus de questions.

RT : Ce n'est pas la première fois que Donald Trump a été accusé d'avoir des liens avec la Russie. Il y avait des allégations de piratage et des liens financier secrets, mais aucune preuve n'a été présentée. Pourquoi à votre avis les responsables y prêtent autant d'attention, sans présenter des preuves ?

R.M. : C'est une sacrée ruse que de faire de telles suggestions sans présenter aucune preuve. La raison pour laquelle ils ne fournissent pas de preuves, c'est l'absence de celles-ci. Si on prend le cas de piratage internet, par exemple, si j'étais le candidat à la présidence ou le président élu Donald Trump, je convoquerais la NSA, responsable de toutes ces sortes de surveillance électronique et à qui nous donnons 10 milliards de dollars par an, et je dirais : «D'après la rumeur, les Russes ont piraté le Comité national démocrate, les emails de Hillary Clinton. Où sont les preuves ?» Et ils vont répondre : «Oh, vous savez, blablabla»... «Non ! Vous, nous vous donnons 10 milliards de dollars par an, et vous suivez tous les mails entrant et sortant des Etats-Unis et [circulant] à l'étranger. Vous collectez tout, n'est-pas ?» - «Nous le faisons». «D'accord, où sont les preuves ?» Le problème est qu'il n'y a pas de preuve, car il ne s'agit pas de piratage, il s'agit des divulgations. Il y a une grande différence. Les divulgations, c'est le domaine de Julian Assange, c'est ce que Bradley ou Chelsea Manning lui ont donné. Quand il y a une fuite de données, il y a quelqu'un au sein de l'organisation qui prend un lecteur, quelque chose de mécanique, pour que la fuite ne puisse pas être révélée.

Dans ce cas l'ironie c'est que nous savons qui est le divulgateur. Je ne sais pas, mais mon ami Craig Murray, ancien ambassadeur britannique a confié au [journal] britannique The Guardian qu'il savait qui était le divulgateur et qu'il l'avait rencontré.


Commentaire : Craig Murray a indiqué sur son site Web :« Comme Julian Assange l'a clairement indiqué, les fuites ne proviennent pas des Russes. Comme je l'ai expliqué de nombreuses fois, ce ne sont pas hacks, ce sont des fuites de l'intérieur.»

Murray a également dit au Guardian, « J'ai rencontré la personne qui a transmis les informations , et ce n'est absolument pas un agent russe c'est une personne à l'intérieur du système. C'est une fuite, pas un hack; Ce sont deux choses différentes. »


«Ah bon, The Guardian, l'a-t-il publié ?» «Oui, il l'a fait». Il a dit : «Je sais qui a divulgué ces câbles, ces mails, j'ai rencontré cette personne». C'est vraiment intéressant. Pourquoi New York Timesn'a-t-il pas demandé à l'ambassadeur Murray plus d'information ? Pourquoi Washington Post, Wall Street journal, aucun ne l'a fait ?

Craig Murray sait donc qui est le divulgateur, il ne faut pas chercher les hackers, parce qu'il n'y en a pas. Ce que Donald Trump doit faire, c'est de dire : «Assez de cette devinette, s'il y a des piratages, vous avez la possibilité de m'en informer. Dites-le moi !». La NSA dira donc : «C'est la CIA... ». «Mais ce n'est pas la CIA, c'est vous, où est l'information ?». «Et bien, nous n'en avons pas...». Ensuite Donald Trump se présentera devant le peuple américain, en disant «c'est une charade, un mécanisme de défense des personnes qui n'arrivent pas à survivre à l'échec d'Hillary Clinton, ils doivent donc accuser quelqu'un et voilà une idée - accuser les Russes, en disant qu'ils sont intervenus dans l'élection».

Il n'y a aucune évidence que cela ait eu lieu. On n'est pas obligé à faire confiance à ce que le gouvernement en dit. Nous avons ce qu'on appelle Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), ce groupe prépare des notes de service. Le dernier a été préparé par l'ancien directeur technique de la NSA Bill Binney. Selon lui, si c'est un piratage, la NSA a une pléthore de moyens pour déterminer sa provenance et le destinataire. Le fait qu'ils soient incapables de le faire cette fois démontre que ce n'est pas un piratage. Voudraient-ils taire cette information, parce qu'elle vient de sources tellement sophistiquées ? On peut acheter des mécanismes de suivi à Staples. Il n'y a donc aucune excuse pour le manque de preuves derrière ces accusations. Etait-ce une fuite ? Oui, c'était une fuite. D'où vient-elle ? De quelqu'un qui avait l'accès soit à la base des données de la NSA, soit à celle du Comité national démocrate. Je ne sais pas exactement qui c'était, mais Craig Murray le sait. Il était ambassadeur en Afghanistan, et il a démissionné par principe. Il ne voulait pas recevoir des renseignements du bourreau. Il a donc quitté le ministère des Affaires étrangères, a quitté tous ses amis, a abandonné une carrière très profitable. Que fait-il maintenant ? Il essaie de dire la vérité aux puissances, de mettre en lumière les zones d'ombre et selon lui, ils ont tout inventé. Il ne s'est jamais trompé sur les grandes affaires comme ça, et je lui fais confiance.