La Commission de Recherche et d'Information indépendantes sur la Radioactivité, la Criirad, lance un cri d'alarme après des résultats obtenus suite à des mesures de la radioactivité dans la ville de Tokyo.

Un laboratoire japonais a effectué des mesures partielles sur la radioactivité dans la capitale nippone et les "résultats » sont « inquiétants», selon la Criirad.

Ainsi, une série de mesures a été effectuée mardi et mercredi par le Tokyo Metropolitan Industrial Technology Research Institute, sur la concentration de quatre produits radioactifs dans l'air de Tokyo.

En moyenne sur 42 heures, l'activité de l'iode 131 s'élève à 14,9 becquerel par mètre cube (Bq/m3), celle de l'iode 132 à 14,5 Bq/m3, celle du césium 134 à 3,4 Bq/m3 et celle du césium 137 à 3,2 Bq/m3, énumère la Criirad, qui affirme que l'air "contient nécessairement" d'autres particules radioactives.

"Le plus préoccupant est que Tokyo...,n'est pas le secteur le plus touché »

La Criirad explique qu' "en situation normale, le seul radio nucléide que l'on s'attend à mesurer dans l'atmosphère est le césium 137", en raison d'une contamination résiduelle après la catastrophe de Tchernobyl, mais à un taux environ "un million de fois inférieur. La Criirad relève également, en suivant l'évolution des concentrations sur ces deux jours, "que le niveau de radioactivité de l'air a très fortement augmenté sur Tokyo le mardi 15 mars, entre 10H00 et 12H00, avec un pic de radioactivité sur les poussières prélevées à 11H00".

A ce moment, quelques heures après une explosion d'hydrogène dans le bâtiment abritant le réacteur deux de la centrale de Fukushima, l'activité du césium 137 aurait atteint 60 Bq/m3, "soit plus de 10 millions de fois le niveau antérieur aux accidents nucléaires", commente l'association.

"Le plus préoccupant est que Tokyo", située à 230 kilomètres au sud de Fukushima, "n'est pas le secteur le plus touché par le passage des masses d'air contaminé", souligne la Criirad, réclamant des chiffres officiels sur les niveaux d'exposition des populations habitant plus au Nord.