Plusieurs entreprises françaises s'avèrent être impliquées dans la colonisation israélienne à travers des participations dans des banques israéliennes, et Alstom ne fait pas exception. Sputnik a soulevé ce sujet avec Maryse Artiguelong, vice-presidente de la fédération internationale des Ligues des Droits de l'Homme.

israel
© Inconnu
Ce mardi 29 mars, un rapport mettant en cause la participation de banques françaises dans la politique de colonisation menée par Israël a été publié par plusieurs ONG, ceci en pleine campagne en faveur du boycott des produits venant des colonies. Le travail des ONG était le fruit d'une étude réalisée par le cabinet de conseil néerlandais Profundo qui a examiné la base de données publiques et d'informations collectées sur le terrain par les organisations cosignataires.

« Certaines entreprises françaises sont impliquées dans la colonisation israélienne à travers des participations dans des banques israéliennes, puisque toutes les banques israéliennes sont parties prenantes dans la colonisation, que ce soit à travers
des prêts pour la construction de logement, ou pour la construction d'infrastructures »,
a précisé Maryse Artiguelong, vice-presidente de la FIDH, fédération internationale des Ligues des Droits de l'Homme.

La société Alstom spécialisée dans les domaines des transports, essentiellement ferroviaires, et des turbines électriques, fait aussi partie de la liste des entreprises impliquées.

« L'État français est actionnaire à 20 % d'Alstom et Alstom est une des entreprises impliquées dans la colonisation notamment à travers IEC : Israel Electric Corporation pour la construction de centrales électriques et pour le prolongement du tramway de Jérusalem », a expliqué Mme Artiguelong.
Selon elle, un des obstacles à la paix entre Israël et la Palestine est la colonisation puisqu'elle « rend un état palestinien non viable ». Entre-temps, illégales au niveau du droit international, les colonies perdurent toujours grâce à ces soutiens dans l'Hexagone et pas seulement:
« Le fait qu'il y ait des soutiens un petit peu partout dans le monde fait en sorte que cette colonisation perdure », a-t-elle affirmé, pointant la nécessité de l'arrêter. « Nous ne produisons pas des mensonges, nous produisons de la vérité, et nous demandons à ce que ces faits cessent, et qu'il n'y ait plus de colonies tout simplement. Elles sont illégales au niveau du droit international, et ce n'est pas nous qui inventons le droit international. »

Les banques françaises impliquées dans la colonisation sont pour la plupart « sous le coup des lois », ces lois s'appliquant aussi aux entreprises.

« Il y a une loi qui a été votée et publiée au journal officiel qui s'appelle le devoir de vigilance des sociétés mères à l'égard de leurs filiales, notamment en ce qui concerne les droits de l'homme. Elles ont toutes signé des conventions pour la responsabilité sociale des entreprises », résume Mme Artiguelong.