A la demande du Royaume-Uni, l'organe exécutif de l'ONU sera « informé » de l'empoisonnement de l'ancien espion russe Sergueï Skripal survenu le 4 mars dans la ville de Salisbury.
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© SPENCER PLATTLes diplomates du Conseil de sécurité de l'ONU réunis le 12 mars 2018 à New York

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'empoisonnement de l'ancien espion russe Sergueï Skripal en Angleterre se tiendra le 14 mars à 20 heures, a annoncé la présidence néerlandaise en exercice de la plus haute instance de l'ONU.

Cette session publique se tiendra à la demande du Royaume-Uni qui « informera » le Conseil de sécurité « de l'attaque survenue à Salisbury le 4 mars ». De son côté, la Russie a rejeté toute responsabilité dans cet empoisonnement malgré les accusations de Londres et les soupçons d'autres capitales.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré le 14 mars que la Russie « rejetait » les accusations « sans preuves » et les ultimatums de Londres, appelant au « bon sens ». « La Russie n'a rien à voir avec ce qui s'est passé en Grande-Bretagne », a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) a également sommé Moscou le 14 mars de répondre aux demandes de Londres.

L'ancien agent double est en soins intensifs depuis le 4 mars

Sergueï Skripal, âgé de 66 ans, et sa fille de 33 ans sont hospitalisés en soins intensifs depuis le 4 mars, date à laquelle ils ont été retrouvés inconscients sur un banc devant un centre commercial à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre. Le 7 mars, la police avait identifié un agent innervant, « très rare » selon la ministre de l'Intérieur Amber Rudd, excluant donc les plus connus tels que le gaz sarin ou l'agent VX qui a tué l'an dernier en Malaisie un demi-frère de Kim Jong-un. Ce 12 mars, Theresa May a assuré qu'il s'agissait d'un agent innervant de « type militaire », du groupe d'agents « Novitchok ».

Si l'affaire reste enveloppée de mystère et que les inconnues sont nombreuses, la presse britannique avait rapidement établi un lien avec le Kremlin lui-même. Devenue diplomatique, l'affaire Skripal a déjà conduit Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, à réagir le 12 mars. Déplorant des commentaires « sauvages » liant l'empoisonnement de l'espion à Moscou, elle a rappelé que l'ambassade de Russie au Royaume-Uni avait démenti toute implication de son pays dans cette affaire, prétexte selon elle à une nouvelle « diabolisation » de la Russie.