La France a reconnu ce 4 février le président autoproclamé Juan Guaido comme « président en charge » du Venezuela, tandis que d'autres pays européens dont le Royaume-Uni et l'Espagne l'ont reconnu comme président par intérim.
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A l'issue de l'ultimatum de plusieurs pays européens réclamant l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle au Venezuela qu'a rejeté par le président Nicolas Maduro, plusieurs capitales européennes ont reconnu ce 4 février l'opposant Juan Guaido comme président par intérim.

Le président de la République Emmanuel Macron a ainsi déclaré sur Twitter que la France reconnaissait Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale qui s'est autoproclamé président par intérim, comme « "président en charge" pour mettre en œuvre un processus électoral ».


Un message également relayé en espagnol par le président français.

De même, le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt a déclaré dans la matinée : « Nicolas Maduro n'a pas organisé d'élection présidentielle dans le délai de huit jours que nous avons fixé. Donc, le Royaume-Uni et ses alliés européens reconnaissent désormais Juan Guaido comme président constitutionnel par intérim jusqu'à ce que des élections crédibles puissent être organisées ».


Le gouvernement espagnol, par la voix de son chef Pedro Sanchez, s'est aligné sur cette position, déclarant « reconnaître officiellement le président de l'Assemblée du Venezuela, Monsieur Guaido, comme président en charge du Venezuela ». Partant, Pedro Sanchez a appelé Juan Guaido à convoquer des élections présidentielles «dans le plus bref délai possible».

Les gouvernements allemand, néerlandais, autrichien, suédois et danois ont pris la même décision dans la matinée du 4 février.

Moscou dénonce une ingérence

La Russie, par la voix du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé une « ingérence » de la part de ces pays européens. « Nous percevons les tentatives de légitimer l'usurpation du pouvoir comme une ingérence directe et indirecte dans les affaires internes du Venezuela », a-t-il déclaré aux journalistes.

L'Espagne, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Portugal avaient donné le 26 janvier un délai de huit jours à Nicolas Maduro pour organiser une nouvelle élection présidentielle, faute de quoi ils reconnaîtraient, à l'instar des Etats-Unis, Juan Guaido comme président ad interim. Ces sept pays ont été rejoints le 3 février par l'Autriche. Dans un entretien à la chaîne de télévision espagnole La Sexta diffusé le soir du 3 février, Nicolas Maduro avait rejeté cet ultimatum en déclarant qu'il ne ferait pas preuve de «lâcheté face aux pressions» de ceux qui réclament son départ. Néanmoins, il s'était dit favorable à l'idée de législatives anticipées.