À Lille un monument aux morts, unique en France, honore la mémoire des pigeons-voyageurs. Ces oiseaux, héros malgré eux de la Grande Guerre. Ce monument a été érigé, en 1936, ici dans le Nord, terre à forte tradition colombophile. Il rend hommage aux 20 000 pigeons-voyageurs, morts pour la Patrie.

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Sur ce monument en pierre, un serpent monstrueux représente la guerre, écrasé par un bouclier, et en son centre, ressort la sculpture d'un pigeon. Au-dessus, une femme, allégorie de la Paix, accueille une nuée de pigeons venus de tous les coins du monde pour répondre à son appel. Sur le bas-relief, à gauche, un groupe de soldats dans une tranchée, lâchent un pigeon-voyageur porteur d'un message.

Lorsque la guerre éclate, les moyens de communication ont évolué, mais l'armée va continuer à utiliser les pigeons-voyageurs. Ils seront l'ultime recours.

En septembre 1915, lors de la prise de Souchez, plus rien ne passe. Des pigeons portent un dernier message à l'artillerie qui va allonger le tir pour protéger d'une contre-attaque allemande. Dans le Nord, ordre est donné aux propriétaires de remettre leurs volatiles aux autorités d'occupation. Les coulonneux comme on les appelle ici, sont soupçonnés d'espionnage. Ceux qui n'obéissent pas sont passés par les armes.

Exposés aux mêmes dangers que les hommes, certains pigeons ont été décorés comme des soldats. Le cas le plus célèbre est celui du pigeon Vaillant, lâché le 4 juin 1916 pour apporter à Verdun un dernier message. Il eut le privilège d'être cité à l'ordre de la Nation pour avoir transporté ce message au travers des fumées toxiques et des tirs ennemis.