Des chercheurs ont découvert en Crimée l'un des plus anciens témoignages directs de la présence de l'Homo sapiens au sud-est de l'Europe. Des restes humains vieux de 32.000 ans ont été mis au jour dans le sud montagneux de la presqu'île ukrainienne.

Une équipe de chercheurs européens, du CNRS et du département de Préhistoire du Muséum national d'Histoire naturelle notamment, a mis au jour des restes humains sur le site de Buran-Kaya, en Crimée, dans l'une des couches de terrain correspondant à l'ère Paléolithique supérieure. Dans un communiqué, le CNRS explique que 162 fragments d'ossements humains, appartenant à au moins cinq individus : un enfant, deux adolescents et deux adultes. Ils ont été découverts près d'outils en pierre taillées et d'os d'animaux, pour la plupart des antilopes saïga, des renards et des lièvres. Des objets de parure ont également été mis au jour. Les archéologues ont par exemple trouvé des perles en ivoire de mammouth et des coquillages troués. Les fragments d'os humains trouvés sont principalement des morceaux de crâne, de côtes, de phalanges et de dents.

La datation au carbone 14 de l'un de ces os, et d'un os de cerf, a permis de déterminer leur âge : 32.000 ans. Le site de Buran-Kaya devient alors l'un des plus anciens qui aient été occupés par l'Homme moderne en Europe, souligne le CNRS. Seuls deux sites, l'un en Roumanie et l'autre en Russie, sont plus anciens, avec des traces datant de 34.000 ans pour le premier, et de 33.000 ans pour le site russe. Tous les sites d'Europe occidentale sont quant à eux plus récents. Cette découverte tend à confirmer l'hypothèse d'une colonisation du continent d'est en ouest par les premiers Homo Sapiens. "Ces derniers se seraient répandus en Europe par les régions sud-orientales bordant la Mer Noire depuis le Moyen-Orient", explique le CNRS