A 7h30, 4.100 personnes étaient toujours privées d'électricité dans l'agglomération. L'épisode orageux a également traversé le Bas-Rhin, entraînant également de nombreuses coulées de boues et inondations, notamment sur l'A35.
La situation, «impossible à prévoir», en train de se rétablir
«La situation est en train de se rétablir», a assuréle préfet de Meurthe-et-Moselle, Raphaël Bartolt, en milieu de matinée. «Je ne crois pas qu'il était possible de prévoir l'intensité de cet orage, qui était très localisé sur Nancy», a-t-il ajouté, en rappelant qu'une montée des eaux rapide a eu lieu «dès 23 heures», suivi de «deux grosses vagues de pluie, très fortes, très intenses», entre minuit et 1H30.
La topographie de l'Est nancéien - qui se trouve dans une cuvette - conjuguée à des sols gorgés d'eaux en raison du temps pluvieux depuis plusieurs semaines, a précipité les ruissellements et provoqué les inondations, selon le préfet.
Une personne âgée retrouvée morte, un pompier dans le coma
A Nancy, plus de 200 pompiers ont mené 648 interventions toute la nuit, procédant à des dizaines d'évacuations, principalement sur la partie est de l'agglomération dans les communes d'Essey-lès-Nancy et Saint-Max. Le maire de Nancy, André Rossinot, a indiqué qu'il demanderait à l'Etat la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.«Il n'y a pas de blessés, aucune personne dont la vie est en danger, mais beaucoup d'inondations. A Nancy, un sous-plafond est tombé sous le poids de l'eau», a indiqué à l'AFP la directrice de cabinet du préfet de Meurthe-et-Moselle, Magali Daverton, qui avait mis en place une cellule de crise en début de nuit.
Une personne âgée a été retrouvée morte à son domicile par les pompiers mardi matin à Essey-lès-Nancy, a-t-on appris auprès de la préfecture de Meurthe-et-Moselle. «Nous ne connaissons pas encore son identité. Cette personne âgée a été découverte au cours d'une intervention des pompiers mardi vers 8H30», ont indiqué les services de l'Etat.
Le parquet de Nancy a ouvert une enquête pour recherches des causes de la mort. Plus tôt dans la matinée, un camion de pompier et un bus urbain sont entrés en collision, blessant grièvement un pompier et légèrement deux passagers du bus. Le soldat du feu, qui est tombé dans le coma, a été transporté vers le centre hospitalier de Nancy. «Il est désormais conscient», a indiqué la préfecture, en précisant que son pronostic vital n'était pas engagé.
Un printemps extrêmement pluvieuxPlus de 2 mètres d'eau par endroits
La printemps 2012 est parti pour être historiquement pluvieux. Le site terre-net.fr, qui compile chaque mois les relevés de pluviométrie des stations de météo en France, révèle d'ailleurs que le mois d'avril a été 10 à 15 fois plus pluvieux que la moyenne des 6 dernières années.
D'innombrables caves ont été submergées par les inondations dans toute l'agglomération et de nombreuses routes ont été défoncées «par des torrents de boue comme on en avait jamais vus», selon les habitants. A certains endroits, l'eau est montée jusqu'à 2 mètres, faisant dériver les voitures sur plusieurs centaines de mètres. «Contrairement aux autres, ma voiture n'a pas chaviré, car elle a été retenue par un poteau. Mais ça ne change rien: elle a été remplie de boue», se désolait un habitant de Saint-Max, Emmanuel Davy, mardi matin. «On ne pouvait rien faire, l'eau arrivait de partout, débordait des plaques d'égout, avec un débit impressionnant», a expliqué le sinistré.«Il y a un petit cours d'eau, le Gremillon, qui était déjà saturé lundi. Avec les orages, il a complètement débordé», a-t-il ajouté.
Au milieu des fortes odeurs de fioul, en raison de nombreuses fuites, la gérante d'une entreprise de broderie, Carole, a pour sa part affirmé n'avoir «jamais vu une telle chose». «C'est unique. Normalement, il n'y a jamais de crue ici depuis qu'ils ont canalisé la Meurthe il y a 30 ans», s'est-elle désolée. Dans la quartier de la Commanderie, à Nancy, plus d'un mètre d'eau a inondé les caves en quelques minutes, a expliqué à l'AFP une habitante qui a dû faire face «à un véritable torrent». «On n'y croyait pas, quand on disait à nos voisins de regarder par la fenêtre, ils étaient stupéfaits de la vitesse de la montée des eaux», a-t-elle raconté. A Tomblaine, une vingtaine de personnes sont toujours hébergées dans un gymnase, mais il n'y a pas eu «d'évacuations de masse», selon la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
Record absolu de précipitations
De nombreuses écoles ont été fermées et les réseaux de transports en commun sont très fortement perturbés, a annoncé la mairie de Nancy. Plusieurs routes départementales n'étaient par ailleurs toujours pas accessibles en début de matinée.
Les précipitations de la nuit ont battu un record absolu à Nancy: on a relevé 86 mm en trois heures, dont 49 mm en une heure et 15,7 mm en à peine six minutes. Ce qui représenterait trois semaines de pluies d'un mois de mai normal.
Des pluies sont encore attendues dans la journée de mardi avec de nouveaux orages dans la soirée.
700 interventions dans le Bas-Rhin Les pompiers du Bas-Rhin ont reçu plus de 1.700 appels entre 17H30 lundi et 06H30 mardi matin, donnant lieu à 701 interventions directement en rapport avec l'épisode orageux. Ils effectuent environ 160 interventions pour une journée normale.Les secteurs les plus touchés sont ceux de Benfeld et de Barr, où le collège a été inondé au niveau de son sous-sol. Il devait garder porte close mardi. Les 24 internes et trois personnels habitant sur place ont été relogés, ont précisé les pompiers. La commune de Bernardvillé a été touchée par une crue torrentielle. Les pompiers n'ont pas fait état de blessés et les dégâts restent en général limités.
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