Entrevue accordée par le Président Bachar al-Assad à la télévision tchèque le 1er décembre 2015 [Texte intégral]
Question 1 : Permettez-moi de commencer par une question personnelle. Vous êtes médecin. En 2011, vous avez dit, et je vous cite, que vous aviez choisi la chirurgie ophtalmologique, car c'est une spécialité qui se pratique rarement en situation d'urgence avec peu de saignement. Cette même année 2011, la guerre syrienne a éclaté ; le conflit le plus meurtrier dans le monde et une grande urgence. Quel est votre sentiment à ce sujet ?
Président al-Assad : Si vous cherchez à établir une relation entre ce travail — ou toute autre spécialité chirurgicale — et ce qui se passe en Syrie, ce serait en rapport avec l'intention. Vous avez toujours du sang en chirurgie, mais c'est pour sauver la vie du patient, et non pas pour le tuer ; alors que le sang qui coule en Syrie est celui de Syriens tués par des terroristes. Notre travail en tant que gouvernement est de sauver leur vie par la destruction des terroristes. C'est le seul lien, en espérant avoir bien compris votre question.
Intervention : Oui, oui, je veux dire...
Président al-Assad : Donc, notre travail est de sauver des vies. Si le sang coule, c'est pour défendre notre pays. Nous utilisons notre armée pour défendre notre pays.
Commentaire: Avec beaucoup de diplomatie, il a tout de même fourni des indices très importants sur certains pouvoirs occidentaux, qui prétendent vouloir combattre le terrorisme et « porter la démocratie » aux territoires qu'ils envahissent, alors qu'en même temps ils financent le terrorisme.
Remarquez comment, contrairement à Obama, par exemple, Poutine ne cache pas que sa priorité consiste à protéger la Russie, entre autres, et ne se prend pas pour Ghandi. Il ne parle pas uniquement de « mission humanitaire », de « combattre les forces du Mal [car nous sommes la meilleure démocratie au monde] », ou beaucoup d'autres platitudes qui prétendent donner une leçon de morale aux citoyens alors que derrière ces beaux mots se cachent des intérêts purement impérialistes. Poutine parle sans tabous, et plus sincèrement que beaucoup d'autres leaders.