© DRLa députée Karen MacBeth veut autoriser la géo-ingénierie
Le Rhode Island pourrait être le premier État du monde à autoriser la géo-ingénierie climatique. Une législation qui serait pourtant contraire à 5 conventions internationales. C'est un petit pas pour les juristes. Mais un grand bond dans le dérèglement climatique. Depuis quelques jours, les représentants de Rhode Island (le plus petit Etat des Etats-Unis) examinent une
curieuse proposition de loi. Porté par les députés Karen MacBeth et James McLaughlin, le texte veut encadrer les expérimentations et les éventuelles applications industrielles de géo-ingénierie du climat. Une première mondiale!
Des dangers nombreuxEt d'encadrement, la géo-ingénierie en a bien besoin, à en croire l'exposé des motifs. Les techniques permettant d'extraire du CO2 de l'atmosphère, de renvoyer vers l'espace une partie du rayonnement solaire ou de brumiser des particules refroidissantes ne sont pas sans danger.
« En accroissant les concentrations de contaminants et de pollutions de l'air, la géo-ingénierie pourrait avoir des effets sur l'économie de l'État. » Les deux législateurs rappellent, à juste titre, que ces techniques de rafraichissement artificiel n'influent en rien sur les autres conséquences des émissions croissantes de CO2, telle l'acidification des océans (sujet sensible dans cet État dont la première industrie a longtemps été la pêche). Enfin, nombreux sont les possibles dégâts collatéraux : bouleversement du régime des précipitations et des moussons, accélération de l'acidification des mers, rejets polluants dans l'air. Autant d'arguments pêchés dans des
rapports scientifiques, à commencer par le dernier
opus du Giec[1].