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Satellite

Uranus se métamorphose

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La planète géante Uranus, vue en infrarouge par le télescope américain Keck II. Crédit : NASA/ESA/L.A. Sromovsky
La lointaine planète gazeuse, observée avec le télescope de 10 m Keck II, à Hawaï, se révèle bien plus agitée que les astronomes ne le pensaient.

Pendant longtemps, les scientifiques n'ont eu comme image d'Uranus que celle transmise par Voyager 2 en 1986 : celle d'une planète bleue à l'atmosphère presque totalement uniforme. Il en résultait l'idée qu'Uranus, contrairement aux autres géantes gazeuses comme Jupiter, Saturne ou même Neptune (qui est plus éloignée du Soleil), était inerte.

Accumulation de tempêtes

L'astronome américain Lawrence Sromovsky a régulièrement observé Uranus avec le Keck II, au cours de ces dernières années. Sur les images les plus récentes, prises en infrarouge et rendues publiques lors d'une conférence à Reno (Californie) le 17 octobre 2012, on découvre une planète secouée par des vents de 900 km/h et des tempêtes aussi vastes que des continents terrestres, le tout à -220°C. Bref, tout le contraire que ce qu'avait révélé la sonde Voyager 2.

Nebula

Les filaments cosmiques représentent la moitié de la masse de l'Univers

Une équipe internationale d'astronomes dirigée par Mathilde Jauzac, du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université), a réalisé la première étude en trois dimensions d'un filament cosmique de matière sombre. En utilisant des données du télescope spatial Hubble (1), elle a pu découvrir que ce filament, inclus dans la toile cosmique, nourrit l'un des amas de galaxies les plus massifs de l'Univers et s'étend sur plus de 60 millions d'années-lumière. En extrapolant la très grande masse mesurée de ce filament à l'ensemble de la "toile cosmique", cette étude permet d'estimer que ces structures devraient contenir plus de la moitié de la masse totale de notre Univers. Ce résultat est publié en ligne sur MNRAS.

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© NASA, ESA, Harald Ebeling (University of Hawaii at Manoa) & Jean-Paul Kneib (LAM)

Saturn

Découverte d'une planète dans le système stellaire le plus proche de la Terre

Des astronomes européens ont découvert une planète dont la masse est proche de celle de la Terre, en orbite autour d'une étoile dans le système Alpha du Centaure - le système le plus proche de la Terre. Il s'agit également de l'exoplanète la plus légère jamais découverte autour d'une étoile comparable au Soleil. La planète a été détectée avec l'instrument HARPS sur le télescope de 3,6 mètres à l'Observatoire de La Silla de l'ESO au Chili. Le résultat est publié dans la revue Nature du 17 octobre 2012.

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© ESO/L. Calçada/N. Risinger (skysurvey.org)Cette vue d'artiste montre la planète en orbite autour de l'étoile Alpha du Centaure B,
un membre du système d'étoiles triple le plus proche de la Terre.
Alpha du Centaure B est l'objet le plus brillant dans le ciel et l'autre objet éblouissant est Alpha du Centaure A.
Notre propre Soleil est visible en haut à droite.
Le faible signal de la planète a été détecté par le spectrographe HARPS
sur le télescope de 3.6 mètres de l'Observatoire de La Silla de l'ESO au Chili.

Question

Canada : une pseudo-expérience scientifique tourne à la catastrophe

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© flickr / Claude Robillard - AbdallahhUne initiative scientifique pour le moins maladroite a entraîné la pollution de dix mille kilomètres carrés de l'océan Pacifique.
Au cœur du scandale, un géo-ingénieur américain à la réputation sulfureuse...

L'idée de Russ George, dont il faut bien reconnaître le caractère saugrenu ou en tout cas risqué ? Déverser cent dix tonnes de sulfate de fer dans l'océan Pacifique, au large de la Colombie-britannique (Canada), pour officiellement... augmenter les populations locales de saumons ! Effectué en catimini en juillet dernier, cet épandage sur lequel nos confrères du Guardian ont mené l'enquête visait en réalité à générer une poussée de planctons capables d'absorber d'importantes quantités de CO2 (dioxyde de carbone) et à la monnayer en crédits carbone.

Abjecte et cynique, la démarche a hélas de graves conséquences puisque d'après les images satellites, quelque dix mille kilomètres carrés d'océan sont aujourd'hui infestés. La biodiversité de la région, déjà menacée entre autres par le gigantesque afflux de déchets consécutif au tsunami qui a ravagé une partie des côtes orientales japonaises en mars 2011, pourrait lui payer un très lourd tribut sur la durée.

Moon

Une collision géante serait à l'origine de la Lune

Des scientifiques américains viennent de publier une étude sur les pierres lunaires qui vient étayer cette théorie en vogue depuis la fin du 19e siècle.

C'est une collision cosmique entre la Terre et un corps nommé Theia qui aurait donné naissance à la Lune. L'impact aurait produit tellement d'énergie que le corps nommé Theia ainsi qu'une bonne partie de la Terre se seraient évaporées.

Cette hypothèse avait d'abord été émise par George Darwin en 1898 et a gagné en crédibilité, en partie grâce aux simulations assistées par ordinateur qui ont démontré qu'une collision de ce type aurait très bien pu créer les dynamiques orbitales que connaissent la Terre et la lune aujourd'hui. Mais jusqu'alors, cette théorie n'en était restée qu'au stade de l'hypothèse, faute de preuves pour la soutenir.

Telescope

Le téléscope WISE dévoile les couleurs des astéroïdes de Jupiter

Les scientifiques utilisant les données de WISE (Wide-field Infrared Survey Explorer), "Explorateur pour l'étude à grand champ dans l'infrarouge", ont fait de nouvelles découvertes dans le mystère actuel des Troyens de Jupiter, des astéroïdes qui orbitent autour du Soleil sur la même trajectoire que Jupiter. Comme les chevaux de course, les astéroïdes voyagent en bande, avec un groupe en avant de la trajectoire de la géante gazeuse et un second groupe suivant derrière.

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© NASA/JPL-CaltechLes nouveaux résultats de WISE, révèlent que les Troyens de Jupiter sont uniformément sombres avec un soupçon de couleur Bordeaux. Ils présentent une surface mate qui reflète un peu de lumière du Soleil.
Les observations sont les premières à nous donner un aperçu en détail sur les couleurs des Troyens: ils sont principalement constitués de roches rouges sombres, avec une surface mate non réfléchissante.

Comet 2

Vesta, un astéroïde magnétique

Une météorite découverte en Antarctique proviendrait de l'astéroïde Vesta : la composition isotopique en oxygène de ces deux corps est la même. Et la structure cristalline de la météorite indique que, il y a 3,69 milliards d'années, Vesta était dotée d'un champ magnétique, probablement dû à un cœur de métal liquide agissant comme une dynamo. Ce résultat corrobore l'hypothèse qu'un champ magnétique aurait protégé du vent solaire la surface - très peu abîmée - de cet astéroïde.

Satellite

Découverte d'une planète dans un système stellaire quadruple

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La planète PH1 dans son système stellaire quadruple. Crédit : Haven Giguere/Yale
Une planète six fois plus grande que la Terre vient d'être détectée en orbite autour d'une paire d'étoiles qui, déjà, possédait un couple stellaire comme satellite. C'est la première fois qu'une planète est découverte dans un système stellaire quadruple.

La planète, baptisée PH1, orbite en 138 jours autour de deux étoiles de 1,5 et 0,4 masse solaire, qui elles-mêmes tournent l'une autour de l'autre en 20 jours. Les deux étoiles sont séparées d'environ 0,2 unité astronomique (au) et PH1 tourne à 0,6 au du couple. Une seconde paire d'étoiles tourne à environ 1000 au de cet ensemble.

Astronomie participative

PH1 est la première prise du programme Planet Hunters. Ce programme participatif mis en place par l'université de Yale et Zoouniverse consiste à exploiter les données du télescope spatial Kepler avec l'aide du public. En effet, si Kepler cherche efficacement des planètes autour de 160 000 étoiles situées dans le Cygne et la Lyre (en scrutant sur chacune d'elle une baisse d'éclat qui pourrait trahir le passage d'un objet), son programme de détection automatique est optimisé pour les étoiles vivant seules. « Le travail des participants à Planet Hunters nous aide à nous assurer que d'importantes découvertes ne passent pas entre les mailles de nos filets » explique l'astronome Jerome Orosz.

Einstein

Et si la théorie d'Einstein s'étendait au-delà de la vitesse de la lumière ?

La théorie de la relativité restreinte d'Einstein affirme que la vitesse de tout corps ne peut pas dépasser celle de la lumière. Mais des chercheurs australiens sont parvenus à étendre les équations de cette théorie pour permettre des voyages dépassant cette limite.

La vitesse de la lumière peut-elle être dépassée ? Si la physique actuelle affirme que non, la réponse n'est pas toujours aussi tranchée et a même été remise en question il y a peu. En septembre 2011, des chercheurs du CNRS et du CERN ont annoncé qu'au cours d'expériences ils avaient observé des neutrinos se déplaçant plus vite que la lumière. Un résultat qui avait alors suscité de nombreuses interrogations dans le milieu scientifique mais qui avait fini par être démenti. Les équipes ont en effet découvert des erreurs expérimentales dans leurs travaux qui avaient faussé les résultats. Au début de l'année 2012, on était ainsi revenu au point de départ, confirmant la théorie de la relativité restreinte d'Einstein : non, la vitesse de la lumière ne peut être dépassée.

Aujourd'hui, toutefois, la question revient sur le devant de la scène avec une étude publiée le 3 octobre dans la revue Proceedings of the Royal Society A: Mathematical and Physical Sciences. Celle-ci explique comment des chercheurs de l'université d'Adelaïde en Australie sont parvenus à étendre les équations de la théorie d'Einstein pour rendre possible des voyages à des vitesses plus rapides que la lumière. Après que les chercheurs du CERN ont annoncé leur fausse découverte, "nous avons commencé à y penser. Nous avons songé à comment traiter ces questions avec à la fois une perspective mathématique et physique. Nous pensons aujourd'hui que c'est une extension très naturelle des équations d'Einstein", explique le mathématicien James Hill co-auteur de l'étude.

Fish

Des tortues qui urinent par la bouche

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© Inconnu
Des chercheurs de Singapour ont découvert que le trionyx de Chine, une tortue à carapace molle, évacue son urée principalement par la bouche. Le reptile rince sa bouche afin de diluer et recracher l'urée. Cela lui permet de ne pas avoir à avaler trop d'eau salée alors qu'elle vie et nage dans des eaux saumâtres.