Les Maîtres du Monde
Quand l'Angleterre a perdu le contrôle de l'Egypte en 1956, le premier ministre Anthony Eden** a dit qu'il voulait que le président Gamal Abdel Nasser "soit détruit.... assassiné.... je me moque complètement que cela crée l'anarchie et le chaos en Egypte".
Ces arabes insolents, avait dit Winston Churchill en 1951 devraient être renvoyés "dans les caniveaux dont ils n'auraient jamais dus sortir."
On a peut-être changé le vocabulaire du colonialisme mais l'esprit et l'hypocrisie sont toujours les mêmes. Un nouvel impérialisme se développe en réponse directe au soulèvement arabe qui a commencé en janvier et a choqué Washington et l'Europe causant une panique du style de celle d'Anthony Eden. La perte du tyran égyptien a été douloureuse mais pas insurmontable ; une contre révolution soutenue par les USA se précise au fur et à mesure que le régime militaire du Caire se laisse séduire par de nouveaux pots de vin et que le pouvoir passe de la rue à des groupes politiques qui ne sont pas à l'origine de la révolution. L'objectif de l'Occident est, comme toujours, d'empêcher l'avènement d'une vraie démocratie et de reprendre le contrôle.
Avant le scandale du Sofitel sur lequel on ne reviendra pas ici, on apprend avec stupéfaction que Dominique Strauss-Kahn, alors champion des sondages de la Présidentielle 2012, organisait avec la presse des déjeuners secrets où il disait tout, son programme, la présidentielle, l'avenir, la France, bref, son grand projet, à des journalistes qui eux, en échange de ses bonnes grâces, ne disaient rien. Alors bien sûr, des journalistes insoupçonnables quant à l'éthique, hein, ça va de soi.
Dans un rapport intitulé "La Grande Bretagne entraine les forces saoudiennes à mater le printemps arabe", le quotidien a affirmé que la délégation militaire britannique en Arabie Saoudite entraîne discrètement les troupes saoudiennes y compris une formation pour faire face à la foule".

En marge du G8 de Deauville, Nicolas Sarkozy et David Cameron ont présenté au président Obama leurs préparatifs pour l’invasion terrestre de la Libye.
Au terme du G8, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il se rendra à Benghazi avec le Premier ministre britannique David Cameron, car « nous avons les mêmes idées ». Essentiellement une : « La médiation avec Kadhafi n'est pas possible ». Le président Obama a exprimé la même idée : « nous ne lâcherons pas tant que le peuple libyen ne sera pas protégé et l'ombre de la tyrannie disparue ». En termes plus sobres, ils s'apprêtent à occuper la Libye.
Et tandis que le G8 demande à Tripoli « la cessation immédiate de l'utilisation de la force », l'OTAN intensifie les incursions aériennes qui, en moins de huit semaines, ont dépassé les 8 500. Elles partent pour la plupart des bases du sud de l'Italie, approvisionnées par les autres. Pise est continuellement survolée par des C-130J et autres avions cargos qui, depuis l'aéroport militaire transportent aux bases méridionales les bombes et les missiles de la base étasunienne de Camp Darby [entre Pise et Livourne] (préfigurant ainsi ce qui se passera quand entrera en fonction le Hub aérien national, par où transiteront tous les militaires et tous les matériels dirigés vers les théâtres d'opération). Que les attaques aériennes soient la préparation du débarquement, est confirmé par l'entrée en action des hélicoptères français Tigres, probablement flanqués d'Apaches britanniques.