François Hollande, nouveau Président de la République, s'est fait le chantre du « changement » pendant sa campagne, mais un domaine où l'on peut douter que se produise un changement positif significatif est la politique « antisectes ».
Historiquement,
c'est la gauche, et notamment le PS, qui a instauré en France la phobie des sectes dans les années 1980 (voir notre
historique de la lutte antisectes), c'est-à-dire la mise au ban d'une population significative déclarée
dangereuse voire
victime en raison de ses choix de vie alternatifs. Qu'à cela ne tienne, la droite, avec Georges Fenech à la tête de la MIVILUDES sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a démontré qu'il fallait compter avec elle dans l'outrance.
Que la lutte antisectes menée par la MILS, puis par la MIVILUDES à partir de 2002, soit, dans le fond et la forme, l'antithèse des valeurs laïques et du respect des libertés fondamentales, n'émeut guère le personnel politique de gauche comme de droite, car le bénéfice de cet ostracisme à l'encontre de ces citoyens est inestimable. La référence aux sectes, « ennemi public » créé patiemment de toute pièce pendant trente ans, permet de fixer, par opposition, une idéologie normative dans le domaine spirituel, éducatif et thérapeutique. Trois domaines sacrés de ce qui est devenu la « religion républicaine ».