Les Maîtres du Monde
Le 30 mars, dans son discours devant les parlementaires syriens, le Président Bachar al-Assad a dénoncé une « conspiration qui vient de l'étranger, mais aussi de l'intérieur du pays. Les personnes derrière cette tentative de déstabilisation mélangent trois éléments : les conflits religieux, les réformes et les besoins quotidiens du peuple », et il a accusé une « minorité » de semer le chaos.
Selon l'agence de presse indépendante Champress (1), les techniques d'agitation employées pour soulever la population à Deraa, près de la frontière jordanienne, ont pour origine un plan ourdi en 2008 par le prince Bandar bin Sultan, ancien ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, et Jeffrey Feltman, ancien ambassadeur américain au Liban (2004-2008). Objectif avoué : renverser le Président Bachar al-Assad et diviser la Syrie. Coût de l'opération : 2 milliards de dollars.
En 1949, tandis que fait rage une guerre froide qui risque de se transformer d'un moment à l'autre en holocauste nucléaire,George Orwell publie son dernier livre et plus célèbre roman : 1984. Si le titre donne dans l'anticipation, la cible est clairement constituée par l'Union Soviétique, représentée comme le « Grand frère » totalitaire, qui rend vaine toute possibilité de communication, en subvertissant le langage et en créant une « novlangue » (newspeak), dans le cadre de laquelle tout concept se renverse en son contraire. En publiant son roman l'année même de la fondation de l'OTAN (l'organisation militaire qui prétendait défendre même la cause de la morale et de la vérité), Orwell apportait ainsi sa brave contribution à la campagne de l'Occident. Il ne pouvait certes pas imaginer que sa dénonciation allait se révéler beaucoup plus pertinente pour décrire la situation advenue, quelques années seulement après 1984, avec la fin de la Guerre froide et le triomphe des USA. De même que sa surpuissance militaire, la superpuissance multimédiatique de l'Occident ne semble pas non plus rencontrer d'obstacle : le renversement de la vérité vient s'imposer par un bombardement multimédiatique incessant et omniprésent, de caractère absolument totalitaire. C'est ce qui émerge clairement de la guerre en cours en Libye.
Dans l'invitation adressée à ses actionnaires en vue de son assemblée générale en mai, Goldman Sachs indique avoir directement versé à chacun des primes de 5,4 millions de dollars au titre des performances individuelles lors de l'exercice 2010, contre zéro pour les deux exercices précédents.
Elle s'ajoute à un salaire de 600.000 dollars, à des actions pour 7,65 millions de dollars, et à d'"autres rémunérations" (contribution à l'épargne retraite, paiement de l'assurance maladie et de l'assurance vie, etc.) entre 158.000 et 464.000 dollars.
Le juge sud-africain à la retraite Richard Goldstone, qui avait dirigé la commission d'enquête sur les événements, à la demande du Conseil des Droits de l'Homme des Nations-Unies, concluant à des crimes de guerre, voire des crimes contre l'humanité de la part des forces israéliennes, a en effet fini par se rétracter.
D'origine juive, se déclarant lui-même sioniste, Goldstone se pensait peut-être à l'abri d'accusations de partialité, voire d'antisémitisme, de la part des dirigeants israéliens, lorsqu'il rendit son rapport sur « Plomb durci » en septembre 2009.
Il se trompait. Forts de leur impunité -puisqu'aussi bien, le rapport Goldstone n'a été suivi au niveau de l' ONU et des puissances qui dirigent cette institution d'aucune mesure de rétorsion et encore moins de sanctions- les dirigeants israéliens et leurs alliés dans les « communautés juives » du monde ont lancé fatwa sur fatwa contre Goldstone, le bannissant de la tribu en tant que « Juif traître ».
Ce que nous voyons en Libye, c'est la renaissance du colonialisme. Sauf que, ce coup-ci, les divers gouvernements européens ne se disputent pas pour des empires et des ressources. Le nouveau colonialisme opère sous le couvert de la « communauté internationale, » ce qui veut dire, l'OTAN et les pays qui y sont affiliés. L'OTAN, l'Organisation du Traité Atlantique Nord, était autrefois une alliance de défense contre une éventuelle invasion de l'Europe occidentale par les Soviétiques. Aujourd'hui, l'OTAN fournit des troupes européennes pour le compte de l'hégémonie zunienne.
Washington est en quête de l'hégémonie mondiale sous des dehors d'« interventions humanitaires » sélectives et d'« importation de la liberté et de la démocratie chez les peuples opprimés. » D'une manière fort opportuniste, les cibles de Washington sont des pays qui ne sont pas ses « partenaires internationaux. » Pris au dépourvu, peut-être, par les révoltes populaires en Tunisie et en Égypte, quelques signes indiquent que Washington a réagi de façon opportuniste devant le soulèvement en Libye et l'a favorisé. Khalifa Hifter, un Libyen suspecté d'être un atout de la CIA depuis 20 ans, est retourné en Libye à la tête de l'armée rebelle.
Dans la nuit de mercredi à jeudi les raids aériens sur Tripoli ont causé la mort d'au moins 40 civils : le général canadien Charles Bouchard en est parfaitement au courant tandis qu'il se prépare à la conférence de presse de la base Jfc (Joint Force Allied, NdT) (1) à Bagnoli (Naples). C'est aussi aujourd'hui (jeudi 31 mars 2011, NdT) qu'arrive dans ses mains la direction unique de l'opération « Protecteur Unifié » qui passe sous commandement OTAN ; mais le militaire, qui a une longue arrière derrière lui, sait que le monde lui demandera des comptes sur les victimes, femmes et enfants (et hommes, NdT) ensevelis sous les décombres d'un immeuble écroulé. Et même si les bombardements étaient sous contrôle de la coalition des volontaires, conduite par USA, France et Grande-Bretagne, l'OTAN ne peut pas faire mine de rien. Mais cette fois, celui qui hausse le ton sur les dommages collatéraux des attaques aériennes qui devraient avoir un objectif « humanitaire », n'est pas un membre du régime Kadhafi, mais bien l'évêque de Tripoli, monseigneur Giovanni Martinelli : « Les raids dits humanitaires -a-t-il déclaré très tôt dans la matinée- ont fait des dizaines de victimes parmi les civils dans certains quartiers de Tripoli. J'ai recueilli divers témoignages de personnes dignes de foi à ce sujet. En particulier, dans le quartier de Buslim, à cause des bombardements, une habitation civile s'est écroulée en provoquant la mort d'au moins 40 personnes ».
Selon le journaliste, l'ordre a été signé avant que le vote de la résolution 1973. Washington a soutenu ce texte alors même qu'il interdit les actions secrètes en cours.
==
« Exclusive : Obama authorizes secret support for Libya rebels », par Mark Hosenball, Reuters, 30 mars 2011 (17h08, heure de Washington).)
Les États participants ont décidé de donner au Conseil national libyen de transition (CNLT) un accès à certains des avoirs gelés de la Libye et de l'autoriser à vendre le pétrole libyen. En outre, ils ont évoqué, sans prendre de décision, la possibilité d'armer le CNLT.
Ces dispositions contreviennent à la résolution 1973 et l'on imagine les réactions internationales si certains Etats - le Venezuela ou l'Iran par exemple - se permettaient de débloquer des fonds gelés et de les donner aux insurgés nassériens ou khomeinistes, ou pis, s'ils leur achetaient du pétrole libyen. Et inutile d'envisager une violation de l'embargo onusien sur les armes au profit des « mauvais » insurgés.
Après le président de l'Etat d'Israël (rien que ça !), Moshe KATSAV, qui vient d'être condamné à 7 ans de prison pour viols en série, on apprend maintenant que le plus haut gradé de l'administration pénitentiaire israélienne a été limogé pour ses "privautés" avec des détenues.
Eli Gavizon, nommé en février dernier à la tête des services pénitentiaires du pays par le ministre de la Sécurité publique, vient d'être démis de ses fonctions à ce poste (le journal israélien Maariv ne dit pas quelles autres fonctions lui seront confiées...), en raison des "relations intimes entre Gavizon et cinq femmes détenues, dans des centres pénitenciers".