OF THE
TIMES
À l'occasion de l'élection du président Kenyatta, nous publions la version française d'un article de Thierry Meyssan, paru il y a cinq ans dans des revues de sciences politiques en Russie et en Italie, sur le rôle du sénateur Obama en Afrique. Cette étude est particulièrement importante pour comprendre le trucage par les États-Unis de l'élection kenyane de 2006, et la signification pour Washington de la défaite d'Odinga.En août 2006, la presse états-unienne accordait un traitement de faveur à la tournée africaine d'un sénateur des États-Unis. L'événement aurait pu passer inaperçu, mais il contenait tous les ingrédients d'une « good story », telle que les affectionne la presse anglo-saxonne. Le jeune sénateur, étoile montante du Parti démocrate depuis qu'il a prononcé un discours à la Convention de 2004, est un brillant avocat diplômé d'Harvard. Il est noir - pas afro-américain, c'est-à-dire descendant d'esclaves - , mais immigrant kenyan de la seconde génération. Il a entrepris ce voyage à la fois pour visiter des œuvres sociales (lutte contre le sida et micro-crédit) et pour marcher sur la trace de ses ancêtres.
"Partout, dès les quais du port jusqu'au village le plus reculé, dans les rues et au prétoire, l'offense régnait impunie, la misère, la délation, l'humiliation, le mensonge arrogant, le sadisme à peine déguisé. Un peuple et sa culture, objets des pires manœuvres ."Dix ans...
Jean-François Lyotard (*)
« Washington ne connaît aucune hérésie dans le tiers-monde plus grande que celle d'une véritable indépendance. Dans le cas de Salvador Allende, l'indépendance est arrivée vêtue d'habits particulièrement provocants - un Marxiste élu constitutionnellement et qui continuait de respecter la constitution. Quelque chose d'intolérable. Qui sapait les fondations même sur lesquelles l'anticommunisme avait été bâti : la doctrine, soigneusement cultivée pendant des décennies, que les « communistes » ne pouvaient prendre le pouvoir que par la force et la ruse, qu'ils ne pouvaient se maintenir au pouvoir que par la terreur et le lavage des cerveaux. Il n'y avait rien de pire qu'un Marxiste - à part un Marxiste élu. »Il n'y avait personne dans tout l'univers que les détenteurs et dirigeants des « Etats-Unis, SA » ne rêvaient de voir mort plus que Hugo Chavez. Il était pire qu'Allende. Pire que Fidel Castro. Pire que n'importe quel dirigeant au monde ne faisant pas partie du camp Américain parce qu'il parlait en termes très crus de l'impérialisme US et de sa cruauté. Sans cesse. Constamment. En disant des choses que les chefs d'état ne sont pas censés dire. Aux Nations-Unies, en s'en prenant de manière étonnement personnelle à George Bush. A travers toute l'Amérique latine, tout en organisant la région en blocs d'opposition à l'Empire US.