La puissance médiatique s'est rapidement mise en branle pour apporter son soutien à l'intervention militaire de la France au Mali. L'article du Time : «
the crises in Mali : will french air stries stop the islamiste avance ? » montre décidément que les vieilles ficelles ont toujours cours, en l'occurrence « la guerre au terrorisme ». Le
Time soutient que cette intervention a pour but d'empêcher les terroristes islamistes de s'emparer d'une partie de l'Afrique avant d'étendre leur influence jusqu'en Europe. Dans ce même article, le journaliste affirme «
qu'il y a une crainte, particulièrement fondée, que le Mali, devenu islamiste radical, menace par-dessus tout la France dans la mesure où la plupart des islamistes sont francophones et qu'ils ont des parents en France. (Des indications issues des milieux du renseignement à Paris laissent entendre que des candidats au djihad, partant de la France pour rejoindre le Mali afin de s'entraîner et y combattre, avaient été identifiés. AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), un des trois groupes qui composent l'alliance islamiste au Mali et qui en constitue une grande partie de l'encadrement, a également désigné la France, la représentante de la puissance occidentale dans la région, comme objectif premier pour les attaques ».
Ce que le Time ne raconte pas au lecteur, c'est qu'AQMI est étroitement lié au
Groupe islamique combattant en Libye (que la France a soutenu durant l'invasion de la Libye par l'OTAN en 2011, en lui fournissant des armes, assurant sa formation, et l'appuyant même de ses forces spéciales et de ses moyens aériens). Bruce Riedel, qui a travaillé à la CIA de 1977 à 1990 et qui est aujourd'hui un des experts de l'association
Brookings Institution, écrivait en août 2011 un article intitulé «
l'Algérie sera la prochaine à tomber », dans lequel il prédisait que le succès des coalisés en Libye encouragerait les éléments radicaux en Algérie, et AQMI en particulier. Entre les violences extrémistes et la perspective des frappes aériennes françaises, Riedel espérait en fait voir la chute du gouvernement algérien. Ironie du sort, il observait que «
l'Algérie exprimait des préoccupations selon lesquelles la crise libyenne pouvait conduire à la création d'un sanctuaire important pour Al-Qaïda et d'autres extrémistes djihadistes ». Et c'est précisément grâce à l'OTAN que la Libye est devenue ce qu'elle est aujourd'hui, à savoir un refuge sponsorisé par l'OTAN... pour Al-Qaïda. Avec la présence d'AQMI au nord du Mali et la participation française aux frappes dans ce secteur, nous saurons très rapidement si le conflit ne s'étendra pas à l'Algérie limitrophe.