Tiens, revoilà Patrice de Maistre. Vous vous
souvenez de l'ancien gestionnaire de fortune des Bettencourt ? Eh bien il dort en prison depuis la fin de la semaine dernière. Le juge d'instruction bordelais Patrick Gentil l'a placé en détention provisoire. Si vous avez bien tendu l'oreille, vendredi, vous en avez peut-être entendu parler, dans le brouhaha des djihadistes et des salafistes. France Inter, ce matin, nous en disait plus. Vous savez pourquoi de Maistre est en prison ? Parce que le juge a découvert une nouvelle filière de rapatriement par les Bettencourt d'argent liquide de Suisse, et établi que les dates de rapatriement coïncidaient, pendant la campagne de 2007, avec une visite de Sarkozy en personne au domicile des Bettencourt. Oui oui, Sarkozy lui-même, le candidat, même pas Woerth.
Vous conviendrez que l'information est intéressante. Rien n'est prouvé évidemment. Il n'est pas prouvé que André Bettencourt, au cours de cette visite d'un quart d'heure, a remis une enveloppe à Sarkozy. Mais ce qui semble certain, c'est que le juge le soupçonne assez fort, pour avoir envoyé de Maistre derrière les barreaux. Quelle place cette nouvelle a-t-elle reçu, aux radios du matin ? Heureuse coïncidence, France Info recevait justement un certain Sarkozy Nicolas. Et alors ? Alors, pas la moindre question (l'ami Hees n'a pas été nommé président de Radio France pour rien). Sur France Inter, calculons large: une bonne minute. Pour le reste, les intervieweurs matinaux préfèrent tartiner sur la queue de comète Merah. Pascale Clark bombardait de questions vaseuses sur le Waziristan une journaliste de L'Obs, tandis qu'Aphatie, au garde-à-vous, en fourragère et gants blancs, recevait le directeur de la police Péchenard.