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NestléGate : espionnés durant plusieurs années pour le compte de la multinationale veveysanne, les militants d'Attac-Vaud seront indemnisés.Débouté en 2009 sur le plan pénal, Attac espérait obtenir réparation de la justice civile dans l'affaire dite du
Nestlégate. Un an exactement après la tenue du procès, le verdict est enfin tombé. Le Tribunal d'arrondissement de Lausanne a condamné hier solidairement Nestlé et Securitas pour l'espionnage du mouvement altermondialiste. En récoltant des informations «
par infiltration dans la sphère privée» des militants d'Attac, les deux entreprises se sont rendues coupables d'«atteinte illicite à la personnalité », a tranché le juge Jean-Luc Genillard.
La multinationale veveysanne et la société de sécurité sont condamnées à verser, au titre de réparation pour tort moral, 3000 francs à chacun des neufs plaignants. Ces derniers formaient le groupe de travail qui avait été infiltré dès septembre 2003 par une «
taupe » employée par Securitas. Sous le nom fictif de «
Sara Meylan », elle avait pris part aux réunions consacrées à la rédaction du livre
ATTAC contre l'Empire Nestlé - ouvrage dont elle avait elle-même écrit un chapitre. L'espionne rendait compte, dans des rapports adressés directement à Nestlé, du contenu de ces échanges, qui se déroulaient au domicile privé des auteurs. Le profil physique des membres du groupe avait également été détaillé. A l'audience, «
Sara Meylan » avait cependant réfuté avoir ausculté les penchants idéologiques des auteurs. La taupe avait poursuivi sa mission jusqu'en juin 2004.