
À Jisr al-Choughour un charnier a été mis à jour d’où ont été extraites les dépouilles de dix soldats que les assaillants avaient mutilés.
Ils sont venus par milliers marcher pour la liberté à Ma'rrat al-Nu' man, une petite ville misérable entourée de champs de camomille et de pistaches dans la région troublée du nord-ouest de la Syrie. La manifestation a suivi une routine devenue familière à tous ceux qui y participent chaque vendredi depuis 11 semaines, et pourtant y participer cette fois requérait un courage extraordinaire.
La semaine précédente quatre manifestants ont été tués en tentant de bloquer la route principale reliant Damas et Alep, la plus grande ville du pays. Et la semaine d'avant, quatre autres avaient été tués.
Les habitants de Ma'rrat étaient à ce point furieux du sang versé par les mukhabarat - membres de la police secrète -, que des intermédiaires avaient proposé un accord aux deux camps. Quatre-cents membres des forces de sécurité avaient été retirés de Ma'rrat, en échange de la promesse d'une manifestation calme. Les forces restantes, 49 policiers et 48 réservistes, étaient confinés dans une caserne près du centre-ville. Mais au moment où quelque 5'000 manifestants non armés parvenaient à la place principale, ils avaient été rejoints par des hommes munis de pistolets.
Commentaire: Sur ce sujet, voyez l'excellent documentaire de Jennifer Abbott et Mark Achbar, The Corporation (VOSTFR), abordant le lien entre psychopathie et multinationales.