Les Maîtres du Monde
Le juge sud-africain à la retraite Richard Goldstone, qui avait dirigé la commission d'enquête sur les événements, à la demande du Conseil des Droits de l'Homme des Nations-Unies, concluant à des crimes de guerre, voire des crimes contre l'humanité de la part des forces israéliennes, a en effet fini par se rétracter.
D'origine juive, se déclarant lui-même sioniste, Goldstone se pensait peut-être à l'abri d'accusations de partialité, voire d'antisémitisme, de la part des dirigeants israéliens, lorsqu'il rendit son rapport sur « Plomb durci » en septembre 2009.
Il se trompait. Forts de leur impunité -puisqu'aussi bien, le rapport Goldstone n'a été suivi au niveau de l' ONU et des puissances qui dirigent cette institution d'aucune mesure de rétorsion et encore moins de sanctions- les dirigeants israéliens et leurs alliés dans les « communautés juives » du monde ont lancé fatwa sur fatwa contre Goldstone, le bannissant de la tribu en tant que « Juif traître ».
Ce que nous voyons en Libye, c'est la renaissance du colonialisme. Sauf que, ce coup-ci, les divers gouvernements européens ne se disputent pas pour des empires et des ressources. Le nouveau colonialisme opère sous le couvert de la « communauté internationale, » ce qui veut dire, l'OTAN et les pays qui y sont affiliés. L'OTAN, l'Organisation du Traité Atlantique Nord, était autrefois une alliance de défense contre une éventuelle invasion de l'Europe occidentale par les Soviétiques. Aujourd'hui, l'OTAN fournit des troupes européennes pour le compte de l'hégémonie zunienne.
Washington est en quête de l'hégémonie mondiale sous des dehors d'« interventions humanitaires » sélectives et d'« importation de la liberté et de la démocratie chez les peuples opprimés. » D'une manière fort opportuniste, les cibles de Washington sont des pays qui ne sont pas ses « partenaires internationaux. » Pris au dépourvu, peut-être, par les révoltes populaires en Tunisie et en Égypte, quelques signes indiquent que Washington a réagi de façon opportuniste devant le soulèvement en Libye et l'a favorisé. Khalifa Hifter, un Libyen suspecté d'être un atout de la CIA depuis 20 ans, est retourné en Libye à la tête de l'armée rebelle.
Dans la nuit de mercredi à jeudi les raids aériens sur Tripoli ont causé la mort d'au moins 40 civils : le général canadien Charles Bouchard en est parfaitement au courant tandis qu'il se prépare à la conférence de presse de la base Jfc (Joint Force Allied, NdT) (1) à Bagnoli (Naples). C'est aussi aujourd'hui (jeudi 31 mars 2011, NdT) qu'arrive dans ses mains la direction unique de l'opération « Protecteur Unifié » qui passe sous commandement OTAN ; mais le militaire, qui a une longue arrière derrière lui, sait que le monde lui demandera des comptes sur les victimes, femmes et enfants (et hommes, NdT) ensevelis sous les décombres d'un immeuble écroulé. Et même si les bombardements étaient sous contrôle de la coalition des volontaires, conduite par USA, France et Grande-Bretagne, l'OTAN ne peut pas faire mine de rien. Mais cette fois, celui qui hausse le ton sur les dommages collatéraux des attaques aériennes qui devraient avoir un objectif « humanitaire », n'est pas un membre du régime Kadhafi, mais bien l'évêque de Tripoli, monseigneur Giovanni Martinelli : « Les raids dits humanitaires -a-t-il déclaré très tôt dans la matinée- ont fait des dizaines de victimes parmi les civils dans certains quartiers de Tripoli. J'ai recueilli divers témoignages de personnes dignes de foi à ce sujet. En particulier, dans le quartier de Buslim, à cause des bombardements, une habitation civile s'est écroulée en provoquant la mort d'au moins 40 personnes ».
Selon le journaliste, l'ordre a été signé avant que le vote de la résolution 1973. Washington a soutenu ce texte alors même qu'il interdit les actions secrètes en cours.
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« Exclusive : Obama authorizes secret support for Libya rebels », par Mark Hosenball, Reuters, 30 mars 2011 (17h08, heure de Washington).)
Les États participants ont décidé de donner au Conseil national libyen de transition (CNLT) un accès à certains des avoirs gelés de la Libye et de l'autoriser à vendre le pétrole libyen. En outre, ils ont évoqué, sans prendre de décision, la possibilité d'armer le CNLT.
Ces dispositions contreviennent à la résolution 1973 et l'on imagine les réactions internationales si certains Etats - le Venezuela ou l'Iran par exemple - se permettaient de débloquer des fonds gelés et de les donner aux insurgés nassériens ou khomeinistes, ou pis, s'ils leur achetaient du pétrole libyen. Et inutile d'envisager une violation de l'embargo onusien sur les armes au profit des « mauvais » insurgés.
Après le président de l'Etat d'Israël (rien que ça !), Moshe KATSAV, qui vient d'être condamné à 7 ans de prison pour viols en série, on apprend maintenant que le plus haut gradé de l'administration pénitentiaire israélienne a été limogé pour ses "privautés" avec des détenues.
Eli Gavizon, nommé en février dernier à la tête des services pénitentiaires du pays par le ministre de la Sécurité publique, vient d'être démis de ses fonctions à ce poste (le journal israélien Maariv ne dit pas quelles autres fonctions lui seront confiées...), en raison des "relations intimes entre Gavizon et cinq femmes détenues, dans des centres pénitenciers".
Les questions concernant l'uranium appauvri et sa toxicité ont parfois, ces dernières années, débordé du champ de la science. L'auteur s'occupe de radioprotection depuis une vingtaine d'années et d'uranium appauvri depuis 1999. Après une expérience de publication de travaux scientifiques dans des revues, actes de colloques internationaux et conférences en Italie sur l'uranium appauvri, cet article essaie de dresser une estimation de l'impact environnemental et sur la santé de l'emploi d'uranium appauvri dans la guerre de Libye (2011). Des informations concernant son utilisation sont parues dans les organes d'information depuis le début du conflit [1].
Par ses caractéristiques physiques spécifiques, en particulier sa densité qui le rend extrêmement pénétrant, mais aussi son faible coût (l'uranium appauvri coûte à la production environ 2 $ au kilo) et la difficulté de le traiter en tant que déchet radioactif, l'uranium appauvri a trouvé d'excellentes modalités d'utilisation dans le domaine militaire.
S'il est traité de façon adéquate, l'alliage U-Ti (Uranium-Titane) constitue un matériau très efficace pour la construction de pénétrants à énergie cinétique, des barres métalliques denses qui peuvent perforer un blindage quand elles sont tirées sur lui à vitesse élevée.
« Frappes ciblées ».
« Frappes chirurgicales ».
« Dommages collatéraux ».
« Zones d'exclusion aérienne ».
« Coalition internationale ».
Dans la réalité, il n'y aura point de frappe chirurgicale ou ciblée, mais des boucheries, et la coalition, si elle implique toujours les mêmes pays belliqueux, n'a pas l'assentiment de toute l'humanité que le mot international pourrait laisser supposer.
Mêmes prétextes fallacieux qu'en 1991, lors de la première guerre du Golfe, et qu'en 2001, pour l'Afghanistan, en 2003 pour la seconde invasion de l'Irak.
Le langage et la propagande sont les premières armes des agresseurs, les plus puissantes, avant les bombes et les missiles.
Les opinions publiques occidentales sont prises dans les filets du vocabulaire travaillé et des connotations orientées habituelles de leurs gouvernants, pendant que les Libyens tomberont eux sous le coup des armes de destruction massive occidentales.