Avant 94, le « bon élève Rwanda »Dans les années 1970/80 les IFI* d'hier, tels la Banque Mondiale, le FMI...montraient le Rwanda en exemple. On avait là, selon eux, un modèle dont pouvait, dont devait même, s'inspirer tous les autres pays d'Afrique.
En réalité, ils vantaient une politique de libéralisation forcée faite démantèlement des services publics, privatisations en masse, libéralisation totale des investissements étrangers...avec comme conséquence immédiate un appauvrissement vertigineux de la plus grande partie de la population...On sait par ailleurs que, en règle générale, lorsque la Banque Mondiale désigne le "meilleur élève de la classe", elle désigne en réalité, le pays qui obéit le mieux ou le plus servilement à ses recommandations-injonctions.
Et, de fait, c'est à grands coups de PAS (plans d'ajustement structurel) que le FMI, imposait alors ses mesures à un Rwanda emporté dans la spirale infernale de la Dette, comme ligoté. Ce qui a fait dire au spécialiste Renaud Duterme : "C'est notamment à la suite d'un programme d'ajustement structurel que la paupérisation de la société rwandaise s'est accrue drastiquement dans les années 1980, avec comme conséquence l'apport d'une population désoeuvrée à la propagande génocidaire" (1)
On sait ce qu'il advint ensuite au Rwanda en 1994, mais aussi au Burundi un an auparavant et ensuite dans toute la région. Comment, effectivement, le Rwanda et le Burundi furent les premiers emportés et broyés par des guerres civiles atroces et par des meurtres de masse à caractère génocidaire. A l'heure des décomptes macabres, on compte aujourd'hui plus de 300 000 morts pour le Burundi et peut-être un million pour le seul Rwanda.