Traduit de l'anglais par Résistance 71Sur un de mes murs de Londres, j'ai mis ma photo préférée d'Afrique du Sud, une photo toujours vibrante à contempler, cette photo de Paul Weinberg d'une femme seule, debout entre deux véhicules blindés, les tristement célèbres « hippos », alors qu'ils roulaient dans Soweto. Ses bras sont levés, les poings serrés, son corps fin à la fois invitant et défiant l'ennemi.
© Getty ImagesLe township sud-africain d'Alexandra, se situe à côté de la banlieue chic de Sandton. Un exemple du gouffre entre riches et pauvres dans l'Afrique du Sud après-apartheid.
C'était le 1er mai 1985. La dernière des grandes révoltes contre l'apartheid commençait. Douze ans plus tard, mon interdiction d'entrer en Afrique du Sud pendant 30 ans levée, il y eut un moment de « pince-moi je rêve » alors que j'atterrissais à l'aéroport Jan Smuts et que je tendais mon passeport à l'agent de l'immigration sud-africaine noire. «
Bienvenue dans notre pays », me dit-elle.
Je découvrais alors rapidement que l'esprit de résistance personnifié par cette femme sur la photo prise à Soweto avait survécu, avec un ubuntu vibrant qui réunit l'humanité africaine, la générosité et l'ingénuité politique, comme par exemple dans la décision toute de dignité de ceux dont je fus témoin, qui firent un cordon humain autour de la maison d'une veuve à qui on avait menacé de couper l'électricité et dans le rejet par les gens de ces « habitations » qu'ils appelaient «
clapiers » et dans ces manifestations sociales de masse palpitantes, qui sont parmi les plus sophistiquées et les plus dynamiques au monde.
Au 20e anniversaire du premier vote démocratique le 27 avril 1994, c'est cette résistance, cette force pour la justice et le véritable progrès démocratique qui devrait être célébré, tandis que sa trahison et son gaspillage devraient être compris et gérés en conséquence.
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