Dans le cadre scolaire actuel, la santé d'un enfant n'est prise en compte qu'au seul regard de sa capacité infinie de production et plus particulièrement de sa production écrite. Le bien-être de cet enfant n'est jamais pris en compte et l'être social est entièrement occulté. Seule la ressource humaine a de l'intérêt pour notre système. L'école est menacée par la mise en place d'outils d'évaluation, de classement et de hiérarchisation internationaux de plus en plus intrusifs comme par exemple l'outil d'évaluation « Pisa » : véritable baromètre de la compétitivité des pays de l'OCDE en matière scolaire. L'École est de plus en plus soumise à une obligation de résultats et de performance depuis une vingtaine d'années comme le précise l'ouvrage récent, édité chez Debouck, « L'école a l'épreuve de la performance ».La rentrée est l'occasion, comme depuis plusieurs années, d'une vaste offensive médiatique martelant la nullité des élèves en occident dans tous les domaines scolaires... confirmée depuis par l'OCDE et le baromètre de la compétitivité internationale PISA.
Ce genre de propos revient en boucle chaque année depuis le lancement d'une campagne très médiatique en 1983 basée sur un rapport (NATION AT RISK, la nation en danger) aux USA qui devait frapper les consciences et commotionner l'Amérique, avec l'aide des médias et des multinationales.
Ce rapport étalait les échecs du système éducatif américain, non pas pour améliorer l'éducation des enfants, mais bien pour souligner les dangers pour la compétitivité future du pays d'une telle dérive. Le ton était donné. On connaît la suite : une compétition acharnée s'ensuivit au sein de l'OCDE avec la mise en place d'une batterie de tests Pisa et de pédagogies par objectifs et compétences pour améliorer le rendement et la compétitivité entre pays, entre écoles, entre profs et entre élèves.