© afpLe leader de Podemos Pablo Iglesias (G) à côté de Teresa Rodriguez, la candidate du parti en Andalousie, lors du meeting de fin de campagne à Dos Hermanas, près de Seville, le 20 mars 2015
Les élections municipales et régionales confirment une percée des nouvelles forces politiques Podemos et Ciudadanos.Les Espagnols ont sanctionné le Parti populaire (PP) au pouvoir lors des élections régionales et municipales de dimanche, selon des résultats portant sur 80% des voix, le chef du gouvernement Mariano Rajoy payant le prix de quatre années de politique d'austérité et de scandales de corruption. Si le PP arrive en tête du scrutin, juste devant les socialistes du PSOE, selon des résultats encore provisoires, il réalise cependant son pire score depuis 1991 et est en passe de perdre la majorité dans la plupart des régions qu'il contrôlait et peut-être la mairie de Madrid.
Les partis issus de mouvements citoyens, la gauche radicale anti-austérité de Podemos ("Nous pouvons") et les centristes anti-corruption de Ciudadanos ("Citoyens"), réalisent la percée attendue, confirmant la fragmentation de l'électorat après des décennies de contrôle du pouvoir par le PP et le PSOE. "C'est une correction pour le PP. Le facteur 'peur' n'a pas joué et les électeurs ont voté pour Podemos et Ciudadanos", a commenté José Pablo Ferrandiz de l'institut de sondage Metroscopia.
En concentrant pas loin du tiers des voix, les nouvelles forces politiques mettent de facto fin au bipartisme qui a organisé la vie politique espagnole depuis la fin du franquisme et le rétablissement de la démocratie il y a 40 ans. Au terme d'un scrutin qui donne un avant-goût des élections législatives de novembre prochain, les différents partis vont devoir entamer une délicate période de tractations et de compromis pour former des coalitions dans 13 des 17 régions appelées aux urnes dimanche. Le PP en contrôlait jusqu'alors 10.