Insoumission à l'école obligatoire est écrit sous forme d'une lettre ouverte, dans laquelle Catherine Baker s'adresse à sa fille Marie, et lui explique pourquoi elle ne l'a jamais envoyée à l'école. Le résultat ne fait pas dans la demi-mesure, c'est peu de le dire, et constitue un véritable livre noir de l'école. Il est très documenté et non seulement Baker s'appuie sur les propres données des institutions scolaires pour démontrer ce qu'elle pense de leur inefficacité et leur nuisance; mais elle a également l'audace de s'appuyer sur des textes et citations de ceux-là même qui soutiennent le système scolaire pour démontrer la dangerosité et l'inanité de leur pensée. Elle évoque également plusieurs expériences de vie avec des enfants en lieu libertaire.
Baker n'emploie pas seulement des arguments pertinents, avec chiffres et statistiques à l'appui, qui font de ce petit livre un puissant argumentaire contre l'institution scolaire. Elle dévoile aussi, à travers les lignes, une vision de la vie touchante, personnelle et très belle, empreinte de liberté et d'indépendance, mais surtout du goût d'apprendre, d'expérimenter, d'aimer. Plus qu'un pamphlet contre l'école, c'est un élan de liberté, de révolte contre tout ce qui bride, formate et amoindrit l'enfant et sa pensée, contre ce qui entrave ce que Baker appellerait la souveraineté de l'individu:
J'ai besoin de toutes mes énergies pour vivre et mourir. Pas seulement. J'ai aussi besoin de toutes les énergies des autres pour pouvoir les aimer, car je ne peux les aimer que dans leur souveraineté.