Ah si j'étais président ou supra grand directeur de cette multinationale, ça ne se passerait pas comme ça ! On s'imagine volontiers dans la position du puissant, mais n'agissant certainement pas de la même manière que ceux qui nous imposent des choses dont on ne veut pas : on s'imagine incarnant le chef juste, honnête, charismatique, engagé, visionnaire, intelligent, appliquant de nobles convictions, n'oubliant pas la réalité, réduisant les inégalités, faisant croître et évoluer positivement la société ou l'organisation. On serait loin des magouilles et toujours proche de nos concitoyens qu'on écouterait, nous. Et ainsi, on mériterait les avantages de la fonction, mais on n'en abuserait pas, peut-être même qu'on diminuerait les revenus faramineux que la place nous offre, peut-être qu'on resterait modeste et humble et qu'on refuserait que la cour se mette à genoux pour nous. On penserait avant tout au pays, à l'organisation, et on travaillerait à ce que tout soit meilleur pour tout le monde, on rendrait efficace l'entreprise, heureux les subordonnés et les citoyens, c'est tout ce qui nous importerait. Et seuls les méchants, les arriérés, les ennemis de la nation/de l'entreprise seraient mécontents.
© Inconnu
Ce rêve - aussi naïf que celui d'un enfant - suppose donc que les politiques, les grands patrons seraient donc en fait tous des salauds et que si on est si mécontent des partis politiques, des personnes en haut de la pyramide, quels qu'ils soient, c'est parce qu'ils ne sont pas les bonnes personnes ou n'ont pas de bonnes idées. Il faudrait donc en changer jusqu'à trouver le bon prétendant. Soi, par exemple ? Les ambitieux, les mégalomanes répondraient sans doute oui ; les humbles, non. Et là on touche déjà un premier paradoxe : ceux qui ne veulent absolument pas du pouvoir seraient peut-être ceux qui sont le plus à même de savoir le gérer, ce pouvoir...
On pourrait poser autrement notre questionnement : est-ce le pouvoir qui attire les « mauvaises » personnes ou est-ce que c'est le pouvoir qui rend « mauvais » ? Si on forçait notre rêveur, mais néanmoins humble (il ne veut pas du pouvoir) à avoir du pouvoir, serait-il alors encore humble, juste, mettrait-il son pouvoir au service des autres, de l'organisation, de l'intérêt collectif, de l'efficacité ? Voyons ce que nous en disent les recherches en psychologie :
En situation de pouvoir, on choisit toujours de prendre des mesures qui sauvegardent notre pouvoir, le maintient, plutôt que des mesures qui servent l'organisation ou l'intérêt collectif.
Autrement dit, en situation de pouvoir, on pense avant tout à conserver son pouvoir plutôt que de servir l'intérêt collectif.
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