© DRLe Monde après Fukushima
Deux ans après la catastrophe au Japon, nous avons rencontré Kenichi Watanabe, réalisateur du documentaire "Le Monde après Fukushima", diffusé le mardi 5 mars 2013 sur Arte.Propos recueillis par Sophie BourdaisDocumentariste et réalisateur d'origine japonaise, Kenichi Watanabe explore depuis 2009 l'histoire secrète du Japon d'après guerre dans de beaux films engagés et très documentés.
Après
Le Japon, l'empereur et l'armée, et
La Face cachée de Hiroshima (2011), où il revenait notamment sur les secrets et mensonges longtemps entretenus autour de l'irradiation des populations d'Hiroshima et Nagasaki, c'est fort logiquement qu'il s'est penché, dans
Le Monde après Fukushima, sur les conséquences de la catastrophe qui a dévasté le Nord du Japon en mars 2011.
En tant que producteur, il prépare actuellement
deux films, l'un sur le nucléaire français,
Au nom de l'atome, pour France 3, l'autre sur une approche scientifique des effets de la radioactivité,
Fukushima : laboratoire à ciel ouvert, pour France 5.
Sophie Bourdais - Dans La Face cachée de Hiroshima, vous établissiez d'emblée un lien entre l'explosion des deux bombes nucléaires à Hiroshima et Nagasaki et celle de la centrale nucléaire de Fukushima, dont les conséquences sont au centre du Monde après Fukushima. Jusqu'à quel point ces deux films sont-ils liés ?Kenichi Watanabe - La centrale de Fukushima a explosé alors que je préparais mon documentaire
La Face cachée de Hiroshima. Je voulais traiter de l'effet des radiations sur le corps humain pendant et après la fabrication de la bombe, et le tournage à Hiroshima devait commencer le 15 mars 2011. J'ai débarqué au Japon le 10 mars. Le 11 mars, la terre tremblait ! J'ai annulé le tournage, et j'ai vécu une semaine sur place, à Tokyo, au moment du séisme, du tsunami et de l'explosion de la centrale, les journées les plus noires, les plus graves, étant le 14 et le 15 mars.