© D. R.Gilad Atzmon : « Nous assistons à l’émergence d’un petit "commerce" sous couvert de la solidarité avec la Palestine. »
Algeriepatriotique : Votre combat contre le sionisme vous vaut des levées de boucliers en Israël et en Occident. Vos détracteurs jouent sur l'amalgame entre « antisionisme » et « antisémitisme ». Quelle est la différence entre ces deux concepts ?
Gilad Atzmon : L'antisémitisme est une notion qui peut prêter à confusion. Elle renvoie en général à une critique des juifs en tant que « peuple », « ethnie » ou « race ». Cette critique, basée sur des considérations « biologiques », est en passe de disparaître. L'antisionisme, en revanche, relève d'un tout autre ordre. Il correspond à la critique de l'Etat juif, de ses politiques, de ses positions et de son idéologie. Or, il se trouve que je ne me reconnais dans aucune de ces catégories. Certes, je critique les Israéliens avec véhémence, mais ce qui m'intéresse le plus, c'est la signification véritable de l'identité, de la culture, de la politique et de l'idéologie juives. Ma conviction est que, aussi longtemps que l'action politique se place sous la bannière juive, nous avons le droit d'en interroger les mobiles, les positions et la philosophie. C'est parce qu'Israël se définit comme l'Etat juif que sa judéité doit être remise en cause. Je critique l'Etat juif mais je m'en prends aussi à la gauche juive, voire à ce qu'on l'on appelle communément l'« antisionisme ». En somme, je dénonce tout ce qui relève du « pour-les-seuls-juifs », que cela vienne de la Gauche ou de la Droite. A l'instar du sionisme et d'Israël, l'antisionisme juif se fonde sur des considération raciales et est judéo-centrique. Sa raison d'être est la défense des intérêts tribaux juifs ; la cause palestinienne n'est qu'un faire-valoir. Dans mon essai
The Wandering Who, j'ai fourni assez d'arguments et de preuves pour étayer cette thèse.