© Jacques Nadeau/Le Devoir Sandra Cordero, mère de six enfants, s’est retrouvée au poste de police, menottes aux poings, pour répondre d’accusations criminelles.
A-t-on encore le droit de manifester au Québec ? Le Devoir se penche en trois temps sur la répression des manifestations avec comme point de départ cette marche du 1er mai à Montréal qui a mené à 84 arrestations et 27 accusations criminelles.La manifestation venait tout juste de se mettre en branle. Sans crier gare, la police a lancé des bombes de gaz lacrymogène dans l'air. La foule tranquille, composée de femmes, d'enfants, d'étudiants, de personnes âgées et de militants anticapitalistes, s'est aussitôt dispersée, dans un lourd nuage gris.
Les yeux irrités, le souffle court, un groupe de marcheurs a quitté le square Phillips pour remonter la rue Sainte-Catherine vers l'ouest, dans le sens contraire de la circulation. Des policiers antiémeute, armés de boucliers, attendaient les manifestants deux pâtés de maisons plus loin. La police a lancé d'autres gaz lacrymogènes vers la foule. Puis du gaz poivre. Et les coups de matraque ont commencé à fuser.
Ce soir-là, le vendredi 1er mai, Journée internationale des travailleurs, Sandra Cordero se trouvait parmi les marcheurs. Cette mère de six enfants, préposée à domicile pour des personnes âgées, avait envie de manifester contre l'austérité. Elle dit avoir été stupéfaite par ce qu'elle a vu.
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