Enfant de la SociétéS


Eye 1

Liberté d'expression : un élu interné pour avoir dit ce qu'il pensait

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© Inconnu
A l'heure des prières de rue, de la question du financement des mosquées ou de la chasse aux musulmans lancée officiellement par le gouvernement (1), un élu propose d'interdire le culte musulman en France. Les socialistes, eux, décident de lui interdire définitivement de s'exprimer en le faisant interner d'office. Non, vous ne rêvez pas. Nous ne sommes pas en Corée du Nord, mais bien en France socialiste en 2015.

Robert Chardon est le maire UMP de Venelles, une commune de 8 000 habitants proche d'Aix en Provence. A l'occasion du tchat lancé par Nicolas Sarkozy sur Twitter, il écrit sur son compte « il faut interdire le culte musulman en France ».

Immédiatement, tout ce que l'UMP compte d'hypocrites se jette sur lui et engage une procédure d'exclusion. Estrosi lui-même, spécialiste des sorties délicates et nuancées, auteur d'un petit guide destiné à expulser les gens du voyage des communes, grand pourfendeur des prières de rue et souhaitant interdire la construction de nouvelles mosquées. Estrosi donc, cet islamophile mondialement connu se fend d'une déclaration : « les propos du maire de Venelles sont intolérables et incohérents, il a été immédiatement suspendu ».

Bad Guys

La Nakba et sa définition réelle

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© Inconnu
Eléonore Merza Bronstein, anthropologue du politique, et Eitan Bronstein Aparicio, fondateurs de De-Colonizer, centre alternatif de recherche sur Palestine/Israël, analysent la fabrication de l'histoire de la fondation d'Israël et invitent à « restituer à la Nakba sa définition réelle », ce moment où 750 000 Palestiniens furent expulsés de leurs terres pour ne jamais y revenir, et non pas « la façon dont les Arabes définissent » la création de l'État juif.

Concernant la fabrique de son histoire et de son identité nationale, force est de constater qu'Israël est un pays comme les autres. Elle fonctionne sur une série de mythes constitutifs. La différence principale entre Israël et les autres États tient sans doute au temps court qui sépare sa fondation de la période actuelle qui nous permet d'observer, peut-être plus facilement, les mécanismes historiographiques et la construction narrative à l'œuvre.

Megaphone

La France, une république de balances

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© Camille Chenchei
Le numéro vert anti-djihadiste vient de fêter son premier anniversaire. Ce numéro, qui serait un « succès », aurait permis de recenser 1864 personnes radicalisées en un an dont 25% de mineurs, 43% de femmes et 56% de convertis. Le gouvernement socialiste avait mis en place ce numéro ou un formulaire à compléter pour permettre à chaque citoyen de dénoncer son voisin qui se radicaliserait « de manière violente ».

Cela n'a rien d'étonnant puisque déjà en 2012, Manuel Valls, à l'époque ministre de l'Intérieur, appelait dans une interview publiée par Paris Match chaque français à dénoncer toute dérive vers un islam sectaire. Forcément ! Dans l'esprit de Manuel Valls :

- religion musulmane = terrorisme, avec les dérives racistes que cela suppose,
- citoyen = agent de renseignement,
- lien social = surveillance, suspicion et délation.

Cloud Grey

Chine : Le documentaire censuré « Sous le dôme » sur la pollution de l'air, en français


Rarement un documentaire sur la Chine a connu un succès aussi fulgurant. Vingt-quatre heures après sa diffusion sur Youtube le 28 février dernier, Under the Dome ("Sous le dôme") avait été visionné par près de 155 millions de personnes - et par plus de 200 millions de personnes quelques jours tard.

Réalisé par Chai Jing, ancienne présentatrice vedette de la télévision d'État, Under the Dome est une enquête fouillée sur la pollution de l'air, ses conséquences sanitaires et les responsabilités des entreprises polluantes et du lobby chinois de l'énergie. Le documentaire a finalement été censuré par les autorités, et a été retiré de tous les sites chinois de partage de vidéos.

Diffusé dans un premier temps avec des sous titres en anglais de médiocre qualité, Under the Dome a été traduit du chinois vers le français, puis sous titré par le traducteur Frédéric Dalléas. L'ensemble du travail a été réalisé en collaboration avec une équipe de traducteurs coordonnée par un certain Linghein en Chine - qui s'était chargée de la traduction du doc en anglais et avec le soutien de jef jaquier, professeur de lettres et de linguistique à la retraite.

Eye 1

Société sous surveillance : la Sécurité Sociale bientôt autorisée à fouiller les relevés de comptes

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© ShutterstockLa Sécurité Sociale devrait vérifier d’ici l’été les comptes bancaires des bénéficiaires de la CMU complémentaire, soit 5,2 millions de Français
Selon Le Parisien, la Sécurité Sociale va pouvoir vérifier d'ici l'été les comptes bancaires des bénéficiaires de la CMU complémentaire, soit 10 % des assurés.

C'est une première. Selon des informations du « Parisien », la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) va avoir accès aux relevés de comptes courants et d'épargne des bénéficiaires de la CMU -C , ou CMU complémentaire, qui évite aux plus démunis d'avancer les frais non remboursés par la Sécurité Sociale chez un généraliste ou à l'hôpital. Objectif : lutter contre la fraude en vérifiant que les revenus déclarés correspondent bien aux mouvements sur leurs comptes.

Pas de remise en cause de la CMU-C

Ces contrôles concerneront 10 % des assurés chaque année, soit 5,2 millions de Français selon le dernier décompte des bénéficiaires de la CMU-C au 31 décembre dernier. Pour le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, interrogé par « Le Parisien », il est toutefois hors de question de remettre en cause l'accès au dispositif de la CMU-C. Il faut au contraire améliorer l'accès de tous à leurs droits. Près de 3 millions de personnes éligibles à la CMU-C resteraient ainsi à l'écart du dispositif.

Vinyl

SOTT Focus: La musique moderne : promouvoir la pédophilie auprès des adultes et la débauche sexuelle auprès des enfants

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Les êtres humains semblent s'épanouir à la fois cognitivement et affectivement lorsqu'ils sont exposés à un certain nombre de combinaisons infinies de mélodie, d'harmonie et de rythme qui composent un morceau particulier de ce que nous dénommons « musique ». La musique a le potentiel d'enrichir nos vies, de nous permettre d'en apprendre sur nous-mêmes et les personnes qui nous entourent, de vivre et d'interagir avec la réalité de manière dynamique et créative. La musique peut avoir des effets profonds et uniques sur notre bien-être, elle peut nous aider à faire face au stress de la vie, elle peut nous faire nous sentir plus heureux et elle peut également rendre notre cerveau plus heureux ! Mais la musique possède un aspect plus sombre.

Dans notre société technologiquement « avancée », différents types de musique sont plus accessibles que jamais auparavant. À notre époque, avec la multiplicité des lecteurs MP3, des téléphones portables et autres gadgets divers et variés, un album entier peut être téléchargé en quelques secondes... sans guère de restrictions de contenu.

Nuke

Fessenheim : petit incident « bénin », selon EDF

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© SEBASTIEN BOZON / AFP
Une pompe qui s'emballe, le débarquement illico de la Task force créée après Fukushima pour des interventions d'urgence : un incident bénin, selon EDF...

Ce n'est pas l'avis de Sortir du nucléaire, qui dénonce l'accumulation des informations biaisées et minimisées concernant l'état de la centrale alsacienne. Le réacteur numéro 2 a connu, dans la nuit du 12 et du 13 décembre dernier, l'emballement transitoire d'une turbopompe. La surpression engendrée a provoqué la rupture ou l'endommagement de plusieurs pièces. Le réacteur avait été arrêté pendant une semaine pour les besoins d'une opération de maintenance lourde.

Ces détails figurent dans un document interne qui a été transmis à l'association Stop Fessenheim, membre de Sortir du nucléaire. Il émane de la Task force d'EDF, unité constituée à la suite de l'accident de Fukushima pour les besoins d'interventions rapides relatifs, entre autres, aux problèmes touchant les circuits de refroidissement, et dont la défaillance a été à l'origine de la catastrophe japonaise.

Propaganda

Quelques scandaleuses arnaques journalistiques

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© Flickr/ Aalborg Stift
"L'épisode le plus affligeant" du New York Times

Quatre années de suite, Jayson Blair, journaliste au New York Times, a fait ce que la direction a qualifié en 2003 "d'épisode le plus affligeant des 152 ans d'histoire du journal". Le jeune Blair (27 ans en 2003) faisait passer un plagiat flagrant pour des "reportages exclusifs sur le terrain" durant son travail au journal.

Des centaines de reportages "sur le terrain" sont ainsi signés par le journaliste, alors même qu'il n'y avait jamais mis les pieds. Blair réalisait ses reportages sur l'Irak en compilant les versions numériques d'autres revues dont les reporters s'étaient rendus sur les points chauds. Le "scoop" des deux snipers de Washington rapporté par le NYT et immédiatement repris par d'autres médias a également été collé à partir de reportages d'autres collègues. Une enquête interne a révélé également que de nombreux commentateurs des articles de Blair ne se souviennent pas avoir été interrogés par le journaliste. Après enquête, le plagiaire a été licencié avec le rédacteur en chef, le rédacteur exécutif et quelques autres journalistes.

Handcuffs

Répression policière et porte ouverte à une « dérive autoritaire » : l'exemple québécois

Partie 1

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© Jacques Nadeau/Le Devoir La brèche dans les droits fondamentaux a été ouverte. Et le SPVM ne se gêne pas pour entrer dedans à coups de matraque et de gaz lacrymogène, constate Frédéric Bérard.
Les gouvernements ont ouvert la porte à une « petite dérive autoritaire », voire à un État policier, en adoptant d'urgence des lois visant à mater les manifestations légitimes, estiment des experts du droit canadien. L'an dernier, Frédéric Bérard a publié un livre sur les menaces à l'état de droit au Canada. Depuis, il a constaté tellement d'accrocs au régime de droit qu'il prépare un deuxième tome.

Ce spécialiste du droit constitutionnel, chargé de cours à l'Université de Montréal et à l'Université McGill, s'emporte quand on lui parle de la répression policière des manifestations à Montréal. Il considère que les gouvernements ont offert à la police une occasion en or de réprimer les citoyens, avec des initiatives comme la défunte loi 78 et le règlement municipal P-6. La brèche dans les droits fondamentaux a été ouverte. Et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ne se gêne pas pour s'y engouffrer à coups de matraque et de gaz lacrymogène, constate Frédéric Bérard.

« On assiste à une dérive vers un État policier. On donne tous les pouvoirs aux policiers. C'est une manière de violer clairement des droits garantis par la Charte canadienne des droits et libertés », dit-il sans détour.

Handcuffs

Quand manifester devient criminel : l'exemple québecois

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© Jacques Nadeau/Le Devoir Sandra Cordero, mère de six enfants, s’est retrouvée au poste de police, menottes aux poings, pour répondre d’accusations criminelles.
A-t-on encore le droit de manifester au Québec ? Le Devoir se penche en trois temps sur la répression des manifestations avec comme point de départ cette marche du 1er mai à Montréal qui a mené à 84 arrestations et 27 accusations criminelles.

La manifestation venait tout juste de se mettre en branle. Sans crier gare, la police a lancé des bombes de gaz lacrymogène dans l'air. La foule tranquille, composée de femmes, d'enfants, d'étudiants, de personnes âgées et de militants anticapitalistes, s'est aussitôt dispersée, dans un lourd nuage gris.

Les yeux irrités, le souffle court, un groupe de marcheurs a quitté le square Phillips pour remonter la rue Sainte-Catherine vers l'ouest, dans le sens contraire de la circulation. Des policiers antiémeute, armés de boucliers, attendaient les manifestants deux pâtés de maisons plus loin. La police a lancé d'autres gaz lacrymogènes vers la foule. Puis du gaz poivre. Et les coups de matraque ont commencé à fuser.

Ce soir-là, le vendredi 1er mai, Journée internationale des travailleurs, Sandra Cordero se trouvait parmi les marcheurs. Cette mère de six enfants, préposée à domicile pour des personnes âgées, avait envie de manifester contre l'austérité. Elle dit avoir été stupéfaite par ce qu'elle a vu.

Commentaire: A l'image également de ce qui se passe dans le reste du monde :

- Espagne : une « loi bâillon » pour limiter les manifestations
- Espagne : jusqu'à un an de prison pour appel à la manifestation sur les réseaux sociaux
- La criminalisation de la protestation : Dites adieu à la liberté d'expression aux Etats-Unis
- La criminalisation de la dissidence politique en Amérique
- Grande-Bretagne : «Encadrement policier total » et criminalisation de la contestation