Enfant de la SociétéS


Bad Guys

TAFTA : un peu plus loin que le poulet chloré...

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Les accords de libre-échange soulèvent bien des inquiétudes quant aux risques qu'ils font peser, notamment sur notre alimentation. Les négociations du très emblématique TTIP en sont un bon exemple, particulièrement au vu du manque total de transparence qui les caractérise. Quel sera l'impact du TTIP sur la qualité de notre assiette, sur notre modèle agricole ou encore nos politiques publiques ? Nous avons interrogé Marie Arena sur ce sujet qu'elle connaît bien, notamment en qualité d'eurodéputée, membre de la Commission du commerce international au Parlement européen.

Quid de l'impact de l'abaissement des barrières tarifaires sur notre système alimentaire ?

La diminution des barrières tarifaires n'est pas forcément ce qui nous posera le plus de difficultés. Celle des barrières non-tarifaires et ses conséquences sur les produits est beaucoup plus inquiétante. Sur la question des barrières tarifaires, des tarifs préférentiels visant certaines catégories de produits sont établis entre les pays. Par exemple, il y a aujourd'hui une négociation des tarifs préférentiels appliqués à l'exportation des productions de viande du Canada vers l'Europe ; elle est assortie de la condition que cette viande respecte les normes européennes. Dans ce cas, les tarifs préférentiels ne viennent pas modifier la norme mais ils peuvent avoir des effets sur nos producteurs locaux.
On risque d'avoir moins de choix dans nos assiettes parce qu'il sera davantage encore dicté par l'industrie agroalimentaire. La production locale aura du mal à faire face à ces économies d'échelle que les grosses industries peuvent négocier. Autrement dit, les accords internationaux favorisent les exploitations de type industriel, il faut le savoir.

Bad Guys

USA - Canada : des paysages dévastés par l'exploitation du gaz de schiste

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L'amélioration des technologies de forage associée à une forte demande de l'énergie a entraîné l'expansion à grande échelle de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels en Amérique du Nord (centre), avec 50.000 nouveaux puits forés par an.

Des endroits tels que le Bakken, Eagle Ford et les schistes de Marcellus sont connus, mais l'activité de forage qui se développe à un rythme soutenu créée de nouvelles zones. Mais quelles sont les conséquences écologiques de cette activité de forage accéléré ? Des chercheurs de l'Université du Montana se sont penchés sur cet épineux problème et ont effectué la première évaluation scientifique à grande échelle dans la façon dont le développement des hydrocarbures - gaz de schiste notamment - ont transformé les paysages à travers les États-Unis et le Canada.

Leurs travaux ont été publiés le 24 Avril dans la revue "Science" sous l'intitulé : "Ecosystem services lost to oil and gas in North America". L'article conclut que le développement du pétrole et du gaz engendre une perte significative des pâturages et des terres cultivables sur de vastes étendues de végétation en Amérique du Nord centrale.

Propaganda

Propagande climatique : utilisons les enfants !

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© Liz Lister, licence CC-BY 2.0
Belle percée cette semaine, avec un vainqueur qui repousse encore les limites de l'indécence pour s'imposer avec une innovation qui devrait faire école.

Le jury du Climathon a la joie cette semaine d'attribuer un accessit à Pierre Radanne, injustement oublié ces dernières semaines malgré les efforts hebdomadaires et méritoires qu'il fait dans sa chronique sur RFI. Cette fois-ci, il nous gratifie de conseils sur la manière dont nous devons nous alimenter pour éviter d'émettre trop de CO2. À l'inévitable méthane émis conséquemment à notre consommation de viande rouge (lisez : les vaches pètent) et à la non moins inévitable relocalisation nécessaire de la production (on suppose que ce sera moins cher pour le consommateur, il n'en parle pas, mais c'est sûrement vrai), l' »expert énergie et climat » ajoute quelques détails intéressants. Pour notre plus grand malheur à tous en effet, nous mangeons mieux et plus varié. Par ailleurs, « la quantité d'hectare de surface cultivable par personne ne cesse de diminuer », entre autres à cause de l' »extension des déserts ». Foin du CO2 qui nourrit les plantes, foin du progrès technologique qui améliore les rendements, foin de toute référence sur l'extension alléguée des déserts... de la belle ouvrage, donc. Un compétiteur prometteur.

Megaphone

Cette Europe qui a oublié le rôle de l'URSS dans la défaite du nazisme

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© InconnuThème image de RT.com pour la Grande Guerre patriotique
Il est choquant de constater à quel point les Européens ignorent le rôle de l'Armée rouge dans la victoire contre les nazis. Seuls 13% des Européens savent que l'armée soviétique a joué un rôle clé dans la libération de l'Europe du nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, selon un sondage ICM Research poll fait en exclusivité pour Sputnik News.

L'institut de sondage ICM Research a questionné plus de 3 000 personnes en Allemagne, au Royaume-Uni et en France sur leur connaissance de la Seconde Guerre mondiale. L'enquête s'est déroulée du 20 mars au 9 avril 2015.

En Allemagne, 17% des sondés ont dit que l'armée soviétique avait eu un rôle majeur dans la victoire alors qu'en France seuls 8% partagent la même opinion. Le plus grand groupe, 43%, a répondu que c'était l'armée américaine qui avait joué le plus grand rôle dans la libération de l'Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Soixante et un pourcents des sondés sont d'accord avec cette opinion, contre seulement 16% des Britanniques.

Handcuffs

Baltimore : vers un état policier et une dictature militaire ?

Traduction des parties en anglais : Dominique Muselet

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Il y a eu quelques événements assez incompréhensibles de la part des autorités de Baltimore, sans doute avec l'aval des autorités fédérales, lors des premiers jours des troubles dans la ville. Les interprétations qui en sont données font état d'une poussée d'exploitation de ces troubles, sinon de leur alimentation pendant une phase de la crise, pour pouvoir mieux démontrer la nécessité d'un renforcement d'une police déjà militarisée, avec comme but général la transformation en une entité "fédéralisée" de toutes les polices des États de l'Union.

Il est vrai que cela fait partie de l'exploration, au niveau fédéral, d'un projet de l'administration Obama allant dans ce sens, où la maire de Baltimore est elle-même partie prenante. On peut admettre, pour alimenter cette théorie d'un "complot" qui s'avèrerait en fait être une manœuvre de ce qu'on nommerait "politique hybride active", qu'il y a de la logique dans cette hypothèse substantivée par quelques faits inexpliqués ; et si nous nommons cela "politique hybride active", c'est en référence à un terme, - "hybride", - largement employé par les analystes américanistes pour qualifier l'action supposée des Russes, conforme à la narrative du bloc BAO, en Ukraine. Il s'agit du mélange opérationnel de plusieurs dimensions d'une politique activiste d'État, où les dimensions militaire, ou militarisée pour le cas de Baltimore et des polices des États de l'Union, intervient à part égale avec l'interprétation d'une communication avec toutes ses manipulation, cette communication devenue un facteur essentiel de l'opérationnalisation de la politique en question.

Book 2

Du Discours de la servitude volontaire, La Boetie

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Puisque j'ai récemment mentionné dans un billet les Pensées de Marc-Aurèle il m'est venu l'idée de rapeller aussi en ces temps géopolitiquement et financièrement d'une grande incertitude le plus illustre pamphlet politique de tous les temps, le discours intitulé « De la Servitude Volontaire ou le Contr'un » écrit par Estienne de la Boétie en 1549 (ou 1552) alors qu'il n'avait que 18 ans (ou 21 ans). Je ne m'abaisserai pas à reprendre mot pour mot l'article de Wikipedia à ce sujet, qui est d'ailleurs fort bien documenté, dont voici le lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire.

Il est très intéressant de découvrir avec quelle exactitude ce Discours s'applique au pouvoir mis en place dans les républiques contemporaines quelles qu'elles soient. Il n'y a plus un tyran élu ou non ou un roi héréditaire à la tête de la nation mais une caste de politiciens qui sont élus par un peuple ayant abandonné toute idée de liberté en se laissant tyranniser par ces politiciens dont ils sont en définitive les complices puisqu'ils les ont mis au pouvoir et en sont devenus les victimes consentantes. Les systèmes électoraux eux-mêmes ont été peaufinés par les politiciens pour servir les intérêts de ces mêmes politiciens selon une mécanique qu'on peut ne qualifier que de machiavélique car les minorités non inféodées aux groupes d'intérêt n'y ont aucune chance de représentativité.

Les libertés individuelles disparaissent les unes après les autres, la propriété privée est menacée, l'intimité de la personne est surveillée et les agents du fisc, tels les fermiers généraux de l'Ancien Régime, se sont arrogé un droit de regard sur nos achats, nos revenus et nos dépenses, nous sommes écoutés, espionnés à la minute près, l'éducation de nos enfants depuis l'école maternelle jusqu'à l'université est prise en charge par le tyran, notre santé dépend du bon vouloir du tyran, en un mot nous sommes totalement asservis par le pouvoir en place qui dispose d'une police agressive et aux ordres et éventuellement de l'armée pour asseoir son pouvoir indéfectible.

Snakes in Suits

Loi sur le renseignement : quand Valls dénonce les « pressions »... de la société civile !

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Pour Manuel Valls, les nombreuses associations, personnalités et simples citoyens qui ont appelé les députés à voter contre le projet de loi Renseignement ont mis une "pression" à laquelle "heureusement peu de députés ont été sensibles". Ils ont succombé à une autre pression : celle du Premier ministre.

"Chacun a pu le constater hier (lundi), il y a eu beaucoup de pression", a condamné Manuel Valls mardi soir, après l'adoption de la loi renseignement par 438 voix contre 86. Le Premier ministre faisait allusion à la manifestation organisée à l'appel de nombreuses organisations de la société civile près de l'Assemblée nationale, et de l'opération "24 heures avant 1984" qui visait à convaincre un maximum de députés de voter contre le texte (ils n'ont été que 86).

Eye 1

Une loi sur le renseignement votée, avec ses dispositions dangereuses conservées

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Le projet de loi relatif au renseignement a été adopté aujourd'hui à l'Assemblée nationale malgré l'opposition massive et transpartisane qui s'est élevée contre les dispositions liberticides contenues dans le texte. Par 438 votes pour, 42 abstentions et 86 votes contre le projet de loi, les représentants du peuple français ont donné au Premier Ministre le pouvoir de surveiller massivement et sans contrôle la population française, faisant reculer ainsi un peu plus la séparation des pouvoirs, fondement de notre système démocratique. La Quadrature du Net condamne cet abandon des principes démocratiques et appelle les sénateurs, maintenant saisis du texte, à contrer ce vote inadmissible.

Le projet de loi sur le renseignement, présenté en procédure d'urgence le 19 mars dernier par le Premier Ministre Manuel Valls, a soulevé des oppositions larges, argumentées et vigoureuses de la part de nombreuses associations de défense des libertés, de collectifs, de syndicats de magistrats, d'avocats, mais également d'autorités administratives telles que la CNIL ou la CNCDH.

People 2

« Nous sommes toujours des esclaves dans un monde qui se prétend libre »

Time couverture
Traduit de l'anglais par Nicolas Casaux

« Ça ne m'intéresse pas de devenir l'égale de mon oppresseur » : 5 questions à Detric Fox-Quinlan, activiste de la communauté noire US et écrivaine d'OccupyTheHood*.

(Carlos Latuff) Ces dernières années, le seul soulèvement provoqué par le racisme aux USA restait celui des années 90 à Los Angeles. Mais aujourd'hui, en un an, il y a eu Ferguson et Baltimore. Qu'est-ce qui a changé ?

(Detric Fox-Quinlan) Internet, c'est ce qui a changé les choses ! La technologie nous permet d'assister aux exactions en temps réel. Cette même technologie nous permet de nous connecter aux gens qui sont fiers d'être noirs ! Quand nous nous aimons nous-mêmes, nous nous battons contre ceux qui ne nous aiment pas ! Ce qui s'est passé en 92 avec Rodney King partait de la même brutalité policière résultant du suprémacisme blanc à laquelle nous faisons face aujourd'hui... les hommes et les femmes noirs étaient en colère parce que les officiers qui avaient brutalement battu Rodney King n'avaient pas été poursuivis, de la même manière qu'ils sont aujourd'hui en colère contre le fait que Darren Wilson n'a pas été inculpé pour le meurtre de Michael Brown. Nous voyons le gouvernement/l'État comme l'ennemi, et nous voulons riposter ! Il y a d'innombrables cas d'usage excessif de la force, de faute grave, et de meurtres d'hommes, de femmes et d'enfants noirs à l'actif des forces de police US sur les 23 années depuis Rodney King, mais la jeunesse de Ferguson a ravivé ce « COMBAT » parce que nous les avons vus SE DRESSER ET RIPOSTER en temps réel ! Baltimore est un cas de figure un petit peu différent de Ferguson, dans la mesure où ils sont un peu plus politisés.

Si on prend la couverture du magazine Time de cette semaine, qui compare les émeutes actuelles de Baltimore avec les soulèvements raciaux passés, aux USA, qu'est-ce qui a changé, et qu'est-ce qui n'a pas changé ?

L'oppression n'a pas changé. Ce qui a changé c'est la quantité innombrable de personnes noires qui sont prêtes à devenir les oppresseurs de leurs semblables, au lieu de travailler avec eux au renversement du système. Nous sommes toujours des esclaves dans un monde qui se prétend libre. Les couvertures comme celle du Time nous rappellent à quel point nous n'AVONS PAS PROGRESSE.

Gear

11 Septembre, peurs, dissonance cognitive : le syndrome de la maltraitance (partie 13b)

Partie 13a

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Kevin Barrett : un moment de dissociation

Le Dr Kevin Barrett, expert de l'Islam et de littérature, et co-fondateur de l'Alliance islamo-judéo-chrétienne pour la Vérité sur le 9/11, postule que ce processus s'applique directement aux attentats du 11 Septembre 2001 - un événement dont il croit qu'il était conçu pour infantiliser le public à travers un choc psychologique ou la paralysie. « Nous avons connu un moment de dissociation », dit-il, « c'est pourquoi nous pouvons encore nous rappeler où nous étions et ce que nous faisions quand nous avons appris les attaques... Nous avons désespérément eu besoin d'une figure parentale pour nous dire comment donner un sens à la folie. » [16]