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Sivens : retour sur un projet aberrant

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Au-delà des questions politiques et humaines au cœur de l'actualité récente, le barrage du Testet, à Sivens dans le Tarn, est un exemple typique des aménagements dépassés et hors-sujet. Sa justification agronomique s'inscrit exactement dans la course en avant qui est en train de détruire l'agriculture française, et démontre une méconnaissance inquiétante des alternatives techniques qui permettraient sans problème aux agriculteurs de la région d'éviter le recours massif à l'irrigation.

Face aux tensions créées par le dérèglement climatique, il est illusoire et suicidaire de croire qu'il serait possible à long terme et à grande échelle de forcer le milieu à s'adapter à une agriculture artificielle basée sur des théories hors-sol et des modèles standardisés. Bien au contraire, la seule démarche réaliste et scientifique consiste à réadapter l'agriculture au milieu. Cela implique à la fois de recréer une capacité des sols à retenir l'eau et à la fournir aux cultures, et de sélectionner des variétés végétales adaptées et évolutives. Le recours massif à l'irrigation est non seulement destructeur, il est également dépassé car inefficace à long terme.

Commentaire: Pour comprendre le problème agricole de façon plus profonde :

- Comprendre l'agriculture passée, présente... à venir?
- Menace sur l'agriculture et les campagnes de France


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La révolte qui gronde dans les campagnes

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© Inconnu
"Y a le feu dans nos campagnes" est le slogan qui a été lancé mercredi, durant la grande journée de mobilisation nationale des agriculteurs.

Les agriculteurs français ont décidé de réagir ; ils en ont assez du diktat de la mondialisation libérale, ils en ont assez d'être laissés à l'abandon. « Y a le feu dans nos campagnes » est le slogan qui a été lancé mercredi, durant la grande journée de mobilisation nationale des agriculteurs.

Nos paysans sont le cœur battant de la France, les garants de notre souveraineté alimentaire. Dans un monde en mutation, plus que jamais l'État doit leur témoigner son soutien profond et entier. Pourtant, celui-ci ne donne pas l'exemple. Les agriculteurs demandent que les produits issus de l'agriculture française soient valorisés et, pour ce faire, souhaiteraient que deux repas sur trois, en restauration collective publique, soient confectionnés à partir de produits français.

Ce n'est malheureusement pas le cas ; est-ce à dire que les démonstrations tapageuses d'Arnaud Montebourg sur le « made in France » (notez l'anglomanie coupable de l'expression) n'étaient que des paroles en l'air ? Si l'État n'achète pas en France, il sera difficile d'encourager les Français dans le besoin à le faire. Des agriculteurs militants sont allés contrôler les camions alimentant les cantines de Bercy. Ce qu'ils ont vu ne laisse pas de place au doute et attriste. Samuel Vandaele, secrétaire général adjoint des Jeunes agriculteurs, peiné, déclarait notamment : « Tomates du Maroc, pommes d'Italie, produits sans étiquette, le ministère de l'Économie devrait être exemplaire dans le made in France et ce n'est pas le cas. On est un peu exaspérés. ». Et ils ont raison de l'être car c'est inadmissible.

Gear

Edgar Morin : Rémi Fraisse, victime d'une guerre de civilisation

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© FRED DUFOUR / AFPLe sociologue et philosophe Edgar Morin, le 20 octobre 2012.
A l'image d'Astérix défendant un petit bout périphérique de Bretagne face à un immense empire, les opposants au barrage de Sivens semblent mener une résistance dérisoire à une énorme machine bulldozerisante qui ravage la planète animée par la soif effrénée du gain. Ils luttent pour garder un territoire vivant, empêcher la machine d'installer l'agriculture industrialisée du maïs, conserver leur terroir, leur zone boisée, sauver une oasis alors que se déchaîne la désertification monoculturelle avec ses engrais tueurs de sols, tueurs de vie, où plus un ver de terre ne se tortille ou plus un oiseau ne chante.

Cette machine croit détruire un passé arriéré, elle détruit par contre une alternative humaine d'avenir. Elle a détruit la paysannerie, l'exploitation fermière à dimension humaine. Elle veut répandre partout l'agriculture et l'élevage à grande échelle. Elle veut empêcher l'agro-écologie pionnière. Elle a la bénédiction de l'État, du gouvernement, de la classe politique. Elle ne sait pas que l'agro-écologie crée les premiers bourgeons d'un futur social qui veut naître, elle ne sait pas que les « écolos » défendent le «  vouloir vivre ensemble  ».

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Obscures stratégies des forces de l'ordre : 400 grenades tirées la nuit de la mort de Rémi Fraisse

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Les questions se multiplient sur l'engagement massif et violent des CRS et gendarmes à Sivens, le 25 octobre, alors qu'il ne restait rien à protéger et que la préfecture s'était engagée à une présence policière discrète. Selon une source proche de l'enquête, des consignes d'«extrême fermeté» ont été données par le préfet du Tarn. Ce qui explique que, selon cette même source, quelque 400 grenades, au total, ont été utilisées dans la nuit du 25 octobre.

Après la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme, de nombreuses questions se posent autour des choix tactiques de maintien de l'ordre sur le chantier du barrage de Sivens le week-end des 25 et 26 octobre. Quelque 5 000 personnes, dont José Bové et Jean-Luc Mélenchon, étaient attendues pour un rassemblement festif contre le barrage. Après deux mois de tension entre zadistes et gendarmes, les forces de l'ordre étaient censées se faire discrètes. Comment en est-on arrivé à une bataille rangée avec l'utilisation de grenades offensives ?

V

Meilleur du Web: Des milliers de personnes ont recréé la scène de fin du film V pour Vendetta en marchant devant le Parlement anglais


Souviens-toi du 5 Novembre 2012 ! 9000 Anonymous se sont retrouvés face au Parlement d'Angleterre pour le #5Nov @ London pour l'opération Vendetta.

Remember the Vth of November !
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Che Guevara

Espagne : PODEMOS, le parti atypique

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Séisme politique ? Pour la première fois en Espagne, un sondage met en tête le nouveau parti Podemos (« Nous pouvons ») issu du mouvement des Indignés. A un an des législatives, le parti est crédité de 27,7 % des intentions de vote, selon un sondage publié par El Pais le 2 novembre [1]. Soit 17 points de plus qu'en septembre ! Cet engouement se fait au détriment des partis traditionnels, qui dirigent le pays depuis la transition démocratique de 1978 : le Parti socialiste (PSOE) perd 4,7 points en un mois, et le Parti populaire (PP), actuellement au pouvoir, perd près de 10 points, chutant à 20% d'intention de vote, alors qu'il était en tête avec 44% des voix aux dernières élections législatives de 2011.

Podemos, né il y a moins d'un an, a fait une entrée remarquée dans l'échiquier politique lors des élections européennes en mai dernier, avec près de 8 % de voix (1,2 million de suffrages). Ses cinq députés européens ont rejoint le groupe de la Gauche Unie européenne. Difficile de dire si cet engouement va durer. Pour El Pais, ce sondage, réalisé la semaine où de nouveaux scandales de corruption concernant le Parti Populaire ont été révélés, montre surtout le ras-le-bol citoyen face à ces dérives. Une situation inacceptable alors que le chômage est toujours de 24 %, et que le PIB est toujours en recul de 9 % par rapport à son niveau de 2008 [2]. Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, 36 ans, est le seul dirigeant politique à être noté positivement par l'opinion publique.

Cell Phone

Documentaire : les secrets inavouables de nos téléphones portables


Pour cette deuxième émission de la rentrée, zoom sur le marché des téléphones portables. Pendant un an, l'équipe a enquêté sur les conditions de fabrication de cet appareil du quotidien, produit de très grande consommation puisqu'un Français consulte en moyenne 150 fois par jour son portable. 1,8 milliard d'exemplaires sont vendus à travers le monde chaque année. Ce marché rapporte des sommes gigantesques aux entreprises du secteur, devenus des empires économiques. En Chine, un journaliste a filmé en caméra cachée les conditions de travail des salariés d'un des plus gros sous-traitants de l'industrie du mobile, pour la plupart des enfants. En République démocratique du Congo, rencontre avec ceux qui extraient le tantal - minerai qui entre dans la composition des téléphones - parfois pour le compte des rebelles armés.

People

Élections du 2 novembre : la Novorussie, une ou unie, existe et a démontré sa légitimité

Quoi que l'on veuille penser du referendum sur la souveraineté tenu le 11 mai dans les provinces de Donetsk et Lougansk, en réaction à leur exclusion par le nouveau régime issu du coup d'État du 22 février à Kiev, à sa déclaration de guerre et à l'envoi de l'armée ukrainienne le 12 avril pour expulser leurs populations, son résultat a été largement confirmé par le taux de participation aux élections du 2 novembre.

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Alexander Zakharchenko, le Premier ministre sortant, a remporté les élections à la tête de la République populaire de Donetsk, avec plus de 80 % des voix

Ce taux contraste d'ailleurs singulièrement avec le désintérêt électoral manifesté par la population des zones contrôlées par le nouveau régime kiévien, tant dans les régions de l'ouest (Transcarpathie et Galicie) ayant proclamé leur indépendance que dans les régions de l'est (Kharkov, Dniepropetrovsk et Zaporogie) et du sud (Odessa et Kherson) qui se considèrent occupées et même dans le centre-nord (Kiev), où une fraction importante de la population soutient pourtant la politique pro-germanique et anti-slave, à défaut de vraiment sympathiser avec le nouveau régime qui la mène. Pour caricaturer, le taux d'abstention, le 26 octobre, dans les régions d'ex-Ukraine contrôlées par le BandeReich, ressemble au taux de désintérêt des scrutins parlementaires européens.

Nuke

Centrale nucléaire du Bugey, dans l'ain : anomalie et dégagement de fumée

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© Laurent Thevenot
Pas moins de dix-sept camions de pompiers ont convergé lundi matin peu après 8 heures vers la centrale nucléaire de Bugey à la suite d'un déclenchement d'une alarme et à un dégagement de fumée.Le bâtiment a dû être évacué temporairement, les personnels regagnant leur poste de travail vers 10 heures. L'incident a été provoqué par le contact entre un tuyau et un câble électrique.

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Quand les flics se déguisent en casseurs

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© Vladimir Slonska-Malvaud
La police se déguise de plus en plus en « casseurs », dont l'image violente est utilisée ensuite par les médias. Samedi après-midi, une nouvelle manifestation s'est tenue à Nantes suite à la mort de Rémi Fraisse. Les provocations policières ont rapidement donné lieu à des affrontements, alors que la manifestation était majoritairement pacifique. Et les policiers en civil, déguisés en manifestants, jouent un rôle trouble.

Samedi 1er novembre, à Nantes, la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, militant écologiste tué par une grenade explosive de la gendarmerie le 26 octobre 2014 sur le lieu du barrage de Sivens, dans le Tarn, a une nouvelle fois donné lieu à un déchaînement de brutalités policières contre les 1.500 manifestants présents, dans leur grande majorité non violents.

Avant même le début de la manifestation, la quasi-totalité de la presse locale titrait sur les violences à venir, fournissant la liste du vocabulaire de circonstance - « casseurs », « dégradations », « guérilla urbaine » - et déroulant la litanie des lamentations de commerçants et de Nantais nécessairement « excédés » par les événements. La précédente manifestation nantaise pour Rémi Fraisse, lundi 27 octobre, avait, il est vrai, fourni du grain à moudre aux annonciateurs de désastres : vitrines et banques démolies devant des policiers passifs. Les petits commerces avaient été globalement épargnés.