Peut-on sonder l'âme d'un tyran ?
The Independent s'interroge sur ce qui peut pousser un homme à devenir "un Hitler" ou "un Staline". Dans des Mémoires jusqu'alors tenus secrets, un médecin de Staline estime qu'une maladie atteignant le cerveau du dictateur a pu "influencer ses prises de décision".
"Une importante athérosclérose au niveau du cerveau, que l'on a détectée lors de l'autopsie, devrait soulever la question - qui a été développée pendant des années - de la maladie et dans quelle mesure elle a affecté la personnalité et les actions de Staline", écrit le médecin dans les Mémoires. Il s'agit d'extraits publiés pour la première fois dans le journal russe Moskovsky Komsomolets le 21 avril, rapporte
The Independent.
"Staline a peut-être perdu la notion du bien et du mal", juge encore le médecin. "Les traits de la personnalité sont exacerbés, et un homme suspicieux peut devenir paranoïaque", écrit le docteur Myasnikov. "En fait, le pays était dirigé par un homme malade", estime-t-il.
D'autres extraits de Mémoires secrets sur Staline ont aussi été révélés cette semaine. Ils pourraient constituer "un autre voyage dans la vie intérieure de Staline", commente
The Independent, qui précise cependant que leur authenticité n'a pas encore été établie.
Dans ces Mémoires, le sanguinaire Beria, un compagnon de route de Staline, décrit un dictateur sensible. Le lendemain de la victoire des troupes soviétiques, Beria aurait vu Staline pleurer : "Il était plus doux et il a même essuyé une larme."