Il est passionnant d'analyser les récits légendaires tout en tenant compte de la parenté. Dès lors, le renversement historique qui s'opère, à savoir le passage du droit du sang maternel au droit du sang paternel, conditionne ces récits et constitue même leur sujet principal. Ces derniers exposent notamment l'histoire des haines, des convoitises, des rivalités et des luttes qui éclatèrent entre parents et enfants et entre frères et sœurs, dès que les biens et le rang, au lieu d'être transmis par la mère, commencèrent à l'être par le père.Quand les fils ne connaissaient même pas leur propre père© InconnuHétaïre, le joli mot antique pour désigner une prostituée
La Grèce connut également sa période « gentilice » - évidemment archaïque - dont il semble qu'elle soit sortie au temps de Médée, Jocaste, Clytemnestre ... quand les hommes eurent oublié le temps pas si lointain où «
les fils ne connaissaient même pas leur propre père » et en vinrent à faire dire aux dieux - Apollon, notamment - que c'est le père et non la mère, qui fait l'enfant. «
Si l'on demande à un Lycien de quelle famille il est, rapporte Hérodote, il fait la généalogie de sa mère » (I, § 175).
Plutarque nous apprend que les Crétois se servaient du mot matrie au lieu de celui de patrie. Ulpien, le jurisconsulte du IIIº siècle, donne encore au mot
matrix le sens de métropole qui lui-même préserve le souvenir du temps où l'homme ne connaissait que la famille, le clan et le pays de la mère.
Une épouse éternellement mineure qui doit donner des fils légitimesA la période classique, il n'y en a plus rien, sinon la trace en quelques usages et dans les tragédies.
© InconnuLa femme grecque au Gynécée - Une honnête femme doit rester chez elle
Le mariage est devenu la règle, instaurant une partition stricte des rôles et des statuts. Dans la démocratie athénienne, n'existe ni la liberté, ni l'égalité, ni la fraternité; assujettie, l'épouse athénienne est enfermée au gynécée, interdite de relation autre que celle de son époux; mais le citoyen est libre. Il a donc des relations multiples; et la prostitution évidemment fleurit sur un tel terreau.
Elle n'est cependant pas liée à la religion; les bordels sont des établissements publics dont la cité est la maquerelle et les pensionnaires des êtres exploités et méprisés; les hétaïres, prostituées indépendantes, sont libres, et riches.