Commentaire : 17 janvier 1991, de l'envoyé du manifesto depuis Baghdad. Témoignage parvenu au journal sur une bande d'enregistrement après la première nuit de bombardement.
Il est 2h30 la nuit. Une flamme soudaine aux alentours de l'aéroport international de la capitale irakienne, suivie du crépitement de la DCA, réveille brutalement une ville déjà au comble de la tension. Tout le monde sait de quoi il s'agit. La guerre a commencé.
Le ciel s'illumine a giorno sur la ligne d'horizon, au-delà des palmiers et des lumières limpides des routes qui conduisent vers l'aéroport dans une des nuits les plus claires de ces semaines de tension. Des escadrilles de bombardiers américains arrivent de toutes les directions, suivis en vain par une défense contre-aérienne dont les projectiles écrivent des bandes rouges et jaunes dans la nuit comme une sorte de feux d'artifices, tragiques et mortels.
L'explosion des bombes et des missiles secoue le terrain sous la capitale de l'Irak et s'entend clairement jusque dans les solides refuges des grands hôtels, comme l'Al Rashid où est hébergée la presse internationale. Le bruit des bombes et de la DCA est assourdissant pendant toute la nuit, de deux heures et demi quasiment jusqu'à six heures.
En proie à la panique, les gens se précipitent dans les refuges le long des escaliers de l'Hôtel Al Rashid brusquement immergé dans l'obscurité la plus absolue.
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