La Science de l'EspritS


Sheeple

Nous pensons tous être au-dessus de la moyenne

Une plaisanterie classique est de dire que tout le monde croit qu'il dispose d'assez d'intelligence. De manière générale, dans un domaine donné et standard (pas en mécanique quantique, par exemple), nous pensons faire mieux que la moyenne. Un cas classique est la conduite automobile.

Le souci, vous vous en doutez, c'est que c'est une impossibilité statistique. Il s'agit donc d'une illusion de supériorité. David Dunning, professeur américain à l'université Cornell, l'a étudié durant des décennies. Les raisons derrière cette illusion sont diverses. Les gens incompétents par exemple ont du mal à estimer leur compétence... Il arrive aussi que l'entourage n'ose pas dire que vous n'êtes pas très bon (ils se contentent de prier sur le siège passager...)

De manière générale, nous réalisons les traits externes ainsi que les circonstances qui guident les actions des autres. Le souci est que lorsque l'on fait de même à notre encontre, nous avons tendance à penser que ce sont nos efforts, nos désirs qui flottent au-dessus de toutes ces contraintes. On surestime évidemment notre QI déjà... Une étude classique avait montré que 94 % des professeurs se pensaient plus intelligents que leurs collègues.

Hearts

La générosité élève aussi la longévité

Aider et donner aux autres, c'est aussi mieux gérer son stress et donc favoriser, aussi, sa propre santé et sa...longévité, nous explique cette étude américaine publiée dans l'édition du 5 février de l'American Journal of Public Health. Des conclusions qui font apparaître une forte association entre la compassion, le stress et le décès.

Les chercheurs de l'Université de Buffalo, des universités américaines de Grand Valley State et Stony Brook se sont penchés sur les effets d'événements stressants et a contrario de comportements d'aide à autrui sur la santé et la longévité. Leur analyse a porté sur les données de 846 personnes mariées, soit 423 couples - le mari étant âgé de 65 ans ou plus- participant à une étude prospective de cohorte, "Changing Lives of Older Couples", menée de 1987 à 1994, qui portait sur la relation entre l'aide et le soutien apportés aux autres et le risque de décès et cherchait à déterminer si vivre des événements stressants modifie cette relation. Les chercheurs ont estimé le risque de décès sur une période de 5 ans et évalué l'association entre la compassion, le stress et le décès.

V

Les super-héros rendent généreux

Qui sauve le monde à chacune de ses sorties matinales ? Qui défend la veuve et l'orphelin, emprisonne les méchants et a toujours un moment pour aider une vieille dame à traverser la rue ? Superman, bien sûr ! D'où une méthode imaginée par des psychologues californiens pour stimuler l'altruisme des gens normaux : les mettre pendant quelques instants dans la peau de Superman.

Des logiciels de réalité virtuelle permettent de se voir voler dans un environnement 3D quand on lève les bras au ciel, et de fendre le ciel en modifiant la position des épaules... En sortant du laboratoire, on tend un piège aux participants, bien sûr. Ils voient une personne - en réalité, un complice de l'expérience - laisser tomber ses dossiers et ses stylos par terre.

Magnify

Un neurologue découvre une tache noire dans le cerveau des tueurs et des violeurs

Il prétend avoir fait cette découverte en étudiant le cerveau de condamnés violents pour le gouvernement allemand.

Un neurologue allemand prétend avoir trouvé l'endroit où les idées sombres germent dans le cerveau des tueurs et des violeurs. Le docteur Gerhard Roth précise qu'il se trouve à l'intérieur du lobe central et s'apparente à une masse sombre quand le cerveau est passé au Rayon X.

Il prétend avoir fait cette découverte en étudiant le cerveau de condamnés violents pour le gouvernement allemand. "Nous avons montré à ces gens des courtes vidéos et ensuite mesuré les ondes cérébrales", détaille-t-il. "A chaque fois qu'une scène violente ou sordide apparaissait à l'écran, les sujets n'exprimaient aucune émotion. Dans les endroits du cerveau où se forment les sentiments de compassion et de tristesse, rien ne se passait", ajoute-t-il.

Magnify

Le cerveau partagé entre peur et panique

Cette étude de l'Université de l'Iowa identifie 2 zones différentes du cerveau associées à la peur liée à une menace externe ou interne. La recherche publiée dans l'édition du 3 février de la revue Nature Neuroscience montre que l'amygdale n'est pas le seul gardien de la peur dans le cerveau humain. D'autres régions, comme le tronc cérébral, le diencéphale, ou encore le cortex insulaire sont à l'origine de signaux internes de danger et de panique lorsque la survie est menacée.

Lorsque ces chercheurs de l'Université de l'Iowa demandent à une patiente d'inhaler une dose de dioxyde de carbone - qui va induire la panique-, elle n'a peur de rien. Mais après quelques secondes d'inhalation, elle se met à appeler au secours sous le coup de la suffocation. Or cette patiente est atteinte d'une maladie extrêmement rare appelée maladie de Urbach-Wiethe qui a causé d'importants dégâts à l'amygdale, cette région du cerveau connue pour son rôle dans la peur. Elle n'avait pas ressenti cette panique depuis le développement de sa maladie, à l'adolescence.

People 2

Les hommes ont plus de mal que les femmes à percevoir les émotions

Selon un article paru dans le Daily Mail, des chercheurs de l'université d'Édimbourg ont confirmé que les hommes éprouvaient plus de difficultés à lire les émotions.

Les scientifiques ont montré des photos de visages à un groupe composé d'hommes et de femmes, et leur ont posé quelques questions au sujet de ces photos. Pendant qu'ils répondaient, leur cerveau était passé au scanner et leurs réponses étaient chronométrées.

Lorsqu'on a demandé aux sujets si les personnes photographiées étaient des hommes ou des femmes, où si elles paraissaient intelligentes ou non, on n'a observé que peu de différence dans les réponses. En revanche, lorsqu'on leur a demandé dans quelle mesure les personnes photographiées leur paraissaient accessibles, les hommes mettaient plus de temps à répondre. Bien qu'ils finissaient par tirer les mêmes conclusions que les femmes, ils semblaient néanmoins avoir plus de mal à formuler leurs opinions. En effet, les radios des sujets hommes montraient un afflux sanguin vers la région du cerveau où se font les jugements et les émotions. Selon les chercheurs, cela confirme que le cerveau masculin doit faire plus d'efforts pour prendre des décisions sociales.

Family

L'impact de votre stress sur vos enfants et petits-enfants

On vient de découvrir que certains gènes qui sont réduits au silence chimiquement en raison du stress vont ensuite rester silencieux dans les ovules et les spermatozoïdes. Cela veut tout simplement dire que le stress sur la génération existante a un impact génétique sur les générations qui suivent...

Cette découverte apporte du poids aux études statistiques qui avaient montré que les impacts génétiques des facteurs environnementaux (cigarette, alimentation, enfance stressée, famine, maladies psychiatriques, etc.) allaient être ensuite transmis aux générations futures. Cela a été nommé héritage épigénétique ; ce processus de type lamarckien a été longtemps considéré comme une pure impossibilité.

Chalkboard

Des différences observables dans le cerveau des psychopathes

Cerveau imagerie
© Inconnu

Des criminels violents dont l'évaluation psychologique conclut à la psychopathie présentent plusieurs anomalies dans leur développement cérébral, dont un volume neuronal plus faible dans des zones associées aux émotions et au raisonnement moral, selon une étude québécoise publiée dans la revue Archives of General Psychiatry.

« Nous avons amorcé ces travaux à la suite de deux constats: les comportements violents débutent très tôt dans l'enfance et la réhabilitation ne réussit pas toujours à réduire l'agressivité », explique Sheilagh Hodgins de l'Université de Montréal.

« Il existe deux profils de personnalité violente: il y a le jeune qui se sent menacé et qui réagit de façon impulsive et celui qui exerce une violence délibérée et manipulatrice. Les deux profils risquent d'engendrer une personnalité antisociale, mais ceux qui se classent dans la seconde catégorie sont à risque d'être atteint du syndrome de la psychopathie, caractérisé par un manque d'empathie et de remords. » 20 % des détenus des pénitenciers entreraient dans cette dernière catégorie.

Sheeple

Dans chaque homme, un mouton ?

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La découverte d'une zone cérébrale incitant l'être humain au conformisme éclaire d'un jour nouveau le débat sur l'influence des masses et des sondages.

Le biais de conformité, que l'on pourrait aussi appeler syndrome de Panurge, désigne la tendance que nous avons parfois à délaisser notre raisonnement intime pour rallier l'avis de la majorité - indépendamment du bien-fondé de celui-ci. Dès les années 1950, le psychologue Solomon Asch avait montré que dans une simple tâche perceptive consistant à comparer les longueurs de différents segments de droite, la connaissance de l'avis majoritaire suffit à faire prendre des décisions absurdes à des individus qui, isolés, répondent correctement.

Récemment, des psychologues de l'Université de Princeton ont étudié ce qui se passe dans notre tête lorsque nous nous laissons entrainer dans des processus de ce type. Une structure cérébrale nommée insula, repli du cortex cérébral au niveau des tempes, semble déterminer le basculement d'opinion, l'abandon de l'analyse personnelle au profit de la posture conforme aux attentes du groupe. Cette insula est réputée centraliser des informations de nature émotionnelle en provenance du corps, et s'activer lorsque l'individu sent peser la menace d'être exclu de son groupe d'appartenance. Le biais de conformité résulterait d'une pression sociale exercée par le groupe sur l'individu, créant une peur d'être marginalisé.

Family

Les traumatismes de l'enfance marquent le cerveau

Les blessures de l'enfance gravent une empreinte psychologique qui perdure dans le cerveau adulte. Une étude lausannoise vient de démontrer que cette même trace favoriserait la violence par la suite.

Le cerveau de l'enfant est marqué par les traumatismes psychologiques subis. Cette empreinte prédispose ensuite à la violence, affirme une étude menée sur des rats àLausanne. L'article est publié dans la revue "Translational Psychiatry".

Les blessures de l'enfance gravent une empreinte biologique qui perdure dans le cerveau de l'adulte, explique dans son étude l'équipe de Carmen Sandi, chercheuse à l'Ecolepolytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). L'établissement de ce lien est "une première".