La Science de l'EspritS


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La maltraitance dans le cerveau

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© © Shutterstock/clearimagesLa maltraitance chez l'enfant provoque des dégâts... notamment dans le cerveau.
L'hippocampe cérébral de jeunes adultes maltraités durant leur enfance est plus petit que celui d'adultes non maltraités. Cette réduction du volume serait un facteur de risque d'apparition de maladies mentales.

Les personnes ayant été maltraitées ont plus de risques de développer des troubles de l'humeur, de l'anxiété et de la personnalité, de consommer des drogues, de souffrir de maladies psychiatriques et de se suicider. Et souvent, leur hippocampe - une région cérébrale impliquée dans la mémoire et les émotions - est plus petit que celui des personnes n'ayant pas souffert. Cette particularité cérébrale est-elle la conséquence de la maltraitance ou résulte-t-elle du trouble mental qui en découle ? Martin Teicher et ses collègues du Département de psychiatrie de l'Université Harvard, à Boston, apportent un élément de réponse : trois « couches » de l'hippocampe gauche de jeunes adultes maltraités pendant leur enfance, mais ne prenant pas de médicaments contre une maladie psychiatrique, sont moins volumineuses (d'environ cinq pour cent) que celles d'adultes non maltraités.

On sait depuis de nombreuses années que le stress provoque des ravages dans le cerveau. Chez l'animal, on a montré que des quantités importantes de glucocorticoïdes, tel le cortisol, une hormone du stress, diminuent le nombre de neurones et de prolongements neuronaux dans l'hippocampe, ainsi que la neurogénèse, c'est-à-dire la formation de nouveaux neurones. Et chez l'homme, grâce à la neuro-imagerie, on sait que les personnes ayant subi un stress post-traumatique ou souffrant de maladies psychiatriques, telle la dépression ou la schizophrénie, ont un hippocampe plus petit.

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Relire un livre, revoir un film : excellent pour la santé mentale

Publiée dans le Journal of Consumer Research par une universitaire américaine, une étude menée sur les habitudes de consommation de lecteurs et d'amateurs de cinéma montre le gain affectif et psychologique qu'il y a à relire ou revoir des œuvres que l'on connaît déjà.

Selon une nouvelle étude, basée sur des entretiens avec des consommateurs américains et néozélandais, la relecture d'un livre que l'on a déjà apprécié une première fois est perçue comme une expérience différente, et l'est réellement : cette pratique encourage les gens à s'engager émotionnellement dans l'œuvre.

Si, lors de la première lecture, chacun se concentre sur les événements et l'histoire relatée, lors de la seconde, l'expérience répétée rallume les émotions provoquées par l'ouvrage, permettant de les savourer à loisir. Un bénéfice émotionnel profond, puisqu'il permet au lecteur d'être d'avantage en contact avec... lui-même. Cela est valable également pour un film, ou même une destination de vacances.

Einstein

Antonio Damasio : Le désir de comprendre la conscience

Chaque matin nous nous levons et reprenons conscience - c'est merveilleux - mais qu'est-ce que nous retrouvons exactement ? Le neuroscientifique Antonio Damasio utilise cette simple question pour nous donner un aperçu sur comment nos cerveaux créent notre sens de nous-mêmes.


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Heart - Black

Les cinq plus grands regrets des gens avant de mourir

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En s'occupant pendant plusieurs années de patients dans les dernières semaines de leur vie, une infirmière australienne a recueilli leurs derniers mots, voeux et souhaits, rapporte The Guardian.

Dans son livre The top five regrets of the dying (les cinq plus grand regrets des mourants) paru à la fin de l'été 2011, Bronnie Ware s'intéresse plus particulièrement à la «clarté de vision que les gens atteignent à la fin de leur vie, et à la façon dont nous pourrions apprendre de cette sagesse».

Elle explique que les réponses de ses patients sur leurs regrets ou des choses qu'ils auraient aimé faire de manière différente se recoupaient, sur «des thèmes communs qui revenaient constamment».

Arrow Down

La bêtise mène au racisme et à l'homophobie

Pourquoi certaines personnes ont-elles des préjugés négatifs envers les étrangers ou les homosexuels? Parce qu'elles sont moins intelligentes. C'est du moins ce que suggère une étude de l'Université de Brock, publiée dans le journal Psychological Science. Les chercheurs ont ainsi observé que les enfants au quotient intellectuel plutôt bas étaient plus susceptibles de devenir racistes et homophobes à l'âge adulte.

Selon Gordon Hodson, l'auteur de l'étude américaine, nos compétences intellectuelles seraient liées à notre conscience politique. Les gens moins intelligents seraient ainsi plus attirés par les idées de droite. "Les idéologies socialement conservatrices ont tendance à offrir un ordre et une certaine structure", explique-t-il à LiveScience. Les personnes au QI moins élevé auraient également plus de mal à aller vers des groupes sociaux différents à cause de leurs préjugés.

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Neurosciences : Notre âme a-t-elle un prix ?

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© Juan Jose Gutierrez - Fotolia.com
Dans la mesure où « vendre son âme », c'est-à-dire renoncer aux valeurs qui nous sont les plus chères, requiert un processus cognitif bien particulier et bien distinct des autres types de décisions, on pourrait, avec cette étude en neurosciences de l'Université Emory, répondre par l'affirmative. Cette recherche basée sur la neuro-imagerie et co-financée par l'U.S. Office of Naval Research, l'Air Force Office of Scientific Research et le National Science Foundation, qui montre comment un cas de conscience mobilise un processus cognitif spécifique, doit être publiée dans l'édition du de la revue Philosophical Transactions of the Royal Society. Dans le cadre d'une édition spéciale intitulée « La biologie du conflit culturel (The Biology of Cultural Conflict) ».

Notre cerveau traite en effet bien différemment les décisions sur les valeurs personnelles les plus précieuses, sur lesquelles nous refusons en général de nous « désavouer », même avec un enjeu important à la clé. «Notre expérience révèle que le domaine du sacré, que ce soit lié à la religion, à l'identité ou à l'éthique, relève d'un processus cognitif distinct», résume Gregory Berns, auteur principal de l'étude et directeur du Center for Neuropolicy at Emory University. Les valeurs sacrées suscitent dans notre cerveau une activation plus importante d'une zone du cerveau spécifiquement associée aux processus de décision mettant en jeu des règles, des principes, en bref le vrai ou faux ou le bien et le mal. Ce n'est pas la même zone que celle mobilisée par des décisions qu'on pourrait qualifier de simples ou courantes de type cout-bénéfice.

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Le clivage droite-gauche serait biologique

Oubliez les débats et les meetings, selon une étude américaine, notre orientation politique est déterminée par notre cerveau. Déconcertant.

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Selon une étude américaine, notre orientation politique serait déterminée par notre cerveau. © Bertrand Langlois / Eric Feferberg / AFP
Il y aurait donc des cerveaux siglés Hollande et d'autres Sarkozy. À quelques mois de l'élection présidentielle, voilà une révélation qui devrait grandement simplifier la tâche des sondages. Point de machination électorale bleu-blanc-rouge, rassurez-vous, l'étude en question n'a pas été réalisée dans l'Hexagone, mais de l'autre côté de l'Atlantique (où la campagne présidentielle fait également rage, cela dit). Et c'est The Guardian qui relate les principales conclusions de cette enquête. Et si le cerveau d'un électeur de droite n'était pas le même que celui d'un électeur de gauche ?

C'est ce qu'ont imaginé des chercheurs de l'université Lincoln dans le Nebraska, aux États-Unis, en constatant que les esprits conservateurs réagissaient davantage aux stimuli négatifs que les libéraux, qui, eux, seraient plus réactifs aux stimuli positifs. Une étude réalisée en avril 2011 par des membres de l'University College of London nous apprenait déjà que la structure cérébrale pouvait varier en fonction des opinions politiques. Les conservateurs, nous apprenait-on, posséderaient un plus petit cortex cingulaire antérieur (région cérébrale associée à la prise de décision) et des amygdales (région des émotions liées à la peur et à l'anxiété) plus développées que les libéraux. Qui l'eût cru ?

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L'amour maternel favoriserait la croissance d'une région du cerveau

Selon des chercheurs américains, l'amour maternel favorise la croissance de l'hippocampe de l'enfant, une région du cerveau liée aux capacités d'apprentissage, de mémorisation et impliquée dans la gestion du stress.

Des chercheurs américains de l'Université de Washington, publiés dans le National Academy of Sciences, ont indiqué que la taille de l'hippocampe d'un enfant pouvait varier de plus de 10%, en fonction du degré d'amour et d'attention porté par sa mère. La taille de l'hippocampe est directement liée à la capacité d'apprentissage et de mémorisation. Elle est aussi très sensible au stress et est la première région atteinte lors du développement de la maladie d'Alzheimer. ...

L'étude, menée par des pédo-et/ou-neuro-psys de l'Université de Washington, a impliqué 92 enfants de 3 à 6 ans, suivis pendant plusieurs années. En sus de l'imagerie cérébrale, elle a consisté à simuler quelques épisodes de la vie réelle et à mesurer l'attitude des mères envers leur enfant dans des situations bien précises, créées de toutes pièces. Plus ou moins attentionnées, plus ou moins aidantes, plus ou moins impliquées...

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La taille de l'hippocampe de l'enfant associée à l'amour maternel

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Ces chercheurs de la Washington University School of Medicine (St. Louis) confirment, avec leur recherche, que les jeunes enfants très entourés par leur mère ont développé, vers 7 ans, un hippocampe plus volumineux dans leur cerveau, l'hippocampe étant lié à la capacité d'apprentissage et de mémoire. Des conclusions qui conforteront mamans, psychologues et neurologues, publiées dans l'édition en ligne du 30 janvier des Actes de l'Académie des Sciences américaine (PNAS).

En anglais, on parle de « nurturing », c'est-à-dire de l'ensemble des influences de l'environnement, ici, de l'Enfant, et ici inhérentes à l'amour et aux soins apportés par la mère à l'Enfant. Cette recherche, menée par des pédopsychiatres et des spécialistes en neurosciences de l'Université de Washington est la toute première à démontrer que le développement de cette région critique du cerveau des enfants est lié aux soins apportés par la mère.

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Les bébés naissent avec une connaissance innée des lois de la physique

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Les nouveau-nés posséderaient une connaissance intuitive des lois de la physique, selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université du Missouri.

«Nous avons mesuré le degré de connaissance du monde qui les entoure chez les enfants, en leur présentant divers scénarios, explique la chercheuse Kristy vanMarle. Nous pensons que les nouveau-nés viennent au monde avec des connaissances par rapport au comportement de certains objets qui les entourent, et ce, même si ce savoir ne leur a jamais été enseigné. Au fur et à mesure que l'enfant se développe, cette connaissance se raffine et peut même déboucher sur des habiletés que l'individu pourra utiliser toute sa vie durant.»

En se basant sur de la littérature scientifique publiée au cours des 30 dernières années, la chercheuse et ses collègues ont pu prouver que dès l'âge de deux mois, un bébé sait déjà qu'un objet qui n'est pas soutenu va tomber, ou encore qu'un objet caché momentanément n'a pas cessé d'exister pour autant. Dès l'âge de cinq mois, les enfants savent aussi que des matériaux comme le sable ou l'eau ne sont pas solides.