La Science de l'EspritS


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Meilleur du Web: L'inconscient adaptatif

Traduction : SOTT

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Tiré du livre Strangers to Ourselves: Discovering the Adaptive Unconscious, de Timothy D. Wilson.

PREFACE

Il peut sembler que la connaissance de soi soit un sujet central en psychologie. D'une certaine façon elle l'est ; depuis Freud, les psychologues ont été fascinés par l'étendue avec laquelle les gens se connaissent eux-mêmes, les limites de cette connaissance et les conséquences d'une méconnaissance de soi. Étonnamment, cependant, la connaissance de soi n'est pas un sujet traditionnel dans l'enseignement de la psychologie. Il y a peu de cours universitaires sur la connaissance de soi et peu de livres sont dédiés au sujet, si l'on exclut les livres de développement personnel et ceux qui ont un point de vue psychanalytique.

Je pense que cela va bientôt changer. Ces dernières années, il y a eu une explosion de recherches scientifiques sur la connaissance de soi qui dépeignent un portrait différent de celui présenté par Freud et ses partisans. Les gens possèdent un inconscient adaptatif puissant et sophistiqué qui est crucial pour survivre dans le monde. Cependant, parce que cet inconscient agit si efficacement de façon invisible et est en majeure partie inaccessible, il y a un prix à payer pour la connaissance de soi. Il y a une grande partie de nous-mêmes que nous ne pouvons connaître directement même avec l'introspection la plus poussée. Comment alors pouvons nous découvrir nos traits, objectifs et sentiments non-conscients ? Est-ce toujours notre avantage de le faire ? Dans quelle mesure les chercheurs universitaires redécouvrent Freud et la psychanalyse ? Comment la connaissance de soi peut-elle être étudiée scientifiquement de toute façon ? Ce sont les questions que j'aborde dans les pages suivantes. Les réponses sont souvent surprenantes et ont des implications pratiques directes pour la vie quotidienne. [...]

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Le visage du mal

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Visage psychopathe, à gauche, et prototypique, à droite.
Il serait possible de reconnaître un psychopathe à son visage.

Peut-on reconnaître un psychopathe au premier regard ? Faites vous-même l'expérience, et observez les deux photographies ci-dessous. Elles ont été obtenues par Nicholas Holtzman et ses collègues de l'Université de Washington à St Louis. Ils ont réuni les visages de 209 personnes présentant des niveaux élevés de psychopathie, les fusionnant en un visage de psychopathe typique (à gauche). Précisons qu'il ne s'agit pas ici de criminels en série ou d'individus hyperviolents. Ces personnes sont intégrées à la société civile, mais présentent des traits psychologiques qui forment la personnalité psychopathe : manque de sincérité dans l'échange, volonté de contrôler autrui, mensonge et manipulation, difficulté à prendre conscience du mal causé à autrui, absence de scrupules, insensibilité, froideur, déni de sa propre responsabilité pour des actions nuisibles, impulsivité, réaction violente aux critiques, incapacité à tenir des engagements.

La même opération de fusion de visages a été réalisée avec des personnes obtenant de faibles scores de psychopathie, afin d'obtenir un visage standard représentant l'individu prototypique (à droite). Des observateurs qui ignoraient l'expérience ont dû indiquer lequel des deux visages était, selon eux, celui d'un psychopathe. Les trois quarts des 105 observateurs testés ont donné la bonne réponse.

Commentaire: Sans compter que même des spécialistes comme Robert Hare s'y trompent et peuvent se faire avoir. Prétendre qu'on peut reconnaître un psychopathe au faciès est naïf, voire de la désinformation délibérée - et ce, même s'il existe certains traits typiques, à en croire les victimes de psychopathes - par ex, un regard intense, un côté charmeur, etc. Mais il est dangereux de procéder sur le seul critère physique ou comportemental. Une personne pourra avoir un regard intense ou faire montre de froideur ou d'impulsivité sans pour autant être un psychopathe. Les meilleurs psychopathes sont souvent indétectables. On les reconnaît à leurs fruits : les vies détruites qu'ils laissent dans leur sillage.


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Les jeux vidéo violents rendent les joueurs agressifs, selon une étude

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Des chercheurs français ont voulu évaluer les effets du jeu vidéo violent. 136 étudiants ont participé à l'étude et, selon les conclusions du laboratoire de psychologie, il existe bien un facteur de risque violent. Cette conclusion s'oppose ainsi aux travaux affirmant qu'il n'existe aucun lien causal entre l'attitude du joueur et la violence contenue dans un jeu.

Les jeux vidéo violents rendent-ils les joueurs plus agressifs ? La question intéresse depuis des années de nombreux chercheurs, qui publient régulièrement des rapports et des études sur le sujet. Mais si le sujet est récurrent, et passionnant, les conclusions de ces travaux sont souvent contradictoires, comme le montre les conclusions du laboratoire universitaire de psychologie de l'UPMF à Grenoble.

Interrogé par le Dauphiné Libéré, le directeur du laboratoire, qui a dirigé cette étude, est formel. "Les jeux vidéo violents constituent un véritable facteur de risque violent. [...] Certes, les effets ne sont pas spectaculaires, mais ces effets n'en sont pas moins réels. On note ainsi très clairement une augmentation de l'irritabilité, mais aussi une hausse des agressions verbales et des petits comportements brutaux" explique Laurent Bègue.

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L'intelligence commence à décliner dès 45 ans

S'il est possible de retarder le vieillissement physique, il faut maintenant trouver les moyens d'agir tôt sur les capacités cérébrales.

On vit de plus en plus longtemps en bonne santé, mais notre cerveau, lui, commence à montrer de - discrets - signes de vieillissement dès l'âge de 45 ans. C'est la conclusion bien peu réjouissante d'une étude publiée dans le dernier numéro du British Medical Journal. Réalisé par une équipe de recherche de l'Inserm et de l'University College London dirigée par Archana Singh-Manoux, ce travail montre par ailleurs que le déclin est un peu plus rapide chez les hommes que chez les femmes (chacun pourra en tirer ses propres conclusions, en fonction de son sexe...).

Tout le monde sait et peut aisément constater au quotidien que les performances dites cognitives diminuent progressivement avec l'âge. Mais il était jusqu'à présent très difficile de définir le moment auquel les capacités de raisonnement et la rapidité de compréhension commencent à faiblir. "Jusqu'à présent, il était généralement admis qu'il n'y avait pas de déclin avant 60 ans", précisent les spécialistes de l'Inserm dans un communiqué expliquant leurs travaux. Ils rappellent aussi que des études chez les patients montrent une corrélation entre l'existence de plaques dites amyloïdes dans le cerveau et la sévérité du déclin cognitif. Or ces plaques amyloïdes, qui sont présentes en grand nombre chez les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, semblent exister dans le cerveau de jeunes adultes.

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Les parents positifs font des enfants optimistes

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Les parents qui ont une attitude optimiste aident leur enfant à développer une vision positive de la vie, selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Jacksonville en Floride.

Les enfants dont les parents ont une attitude positive savent, dès la maternelle, que l'optimisme permet de se sentir mieux que les pensées négatives.

Pour parvenir à ce constat, les scientifiques ont effectué une recherche auprès de 90 enfants âgés de cinq à 10 ans. On a lu aux enfants six histoires dans lesquelles les personnages vivaient une expérience positive, négative ou neutre. Après chaque expérience, un personnage réagit de façon optimiste et un autre de façon pessimiste.

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L'alimentation aurait un impact sur les capacités mentales

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Les personnes âgées qui ont une bonne alimentation, telle que mesurée par les teneurs en certaines vitamines et en oméga-3 dans le sang, ont un cerveau en meilleure santé et de meilleures capacités cognitives (mentales) et de mémoire, selon une étude, financée par les National Institutes of Health américains, publiée dans la revue Neurology.

Maret Traber et Gene Bowman de l'Université d'Oregon ont mesuré 30 bio-marqueurs sanguins de nutriments chez 104 personnes âgées de 87 ans en moyenne. Chez 42 d'entre elles, le volume du cerveau a aussi été mesuré par imagerie cérébrale.Les participants avaient, dans l'ensemble, un bon régime alimentaire mais 7 % avaient une carence en vitamine B12 et 25 % en vitamine D.

Einstein

Le cerveau des chauffeurs de taxi montre que l'apprentissage a un impact physique

Les chauffeurs de taxi, du moins ceux de Londres, ont un cerveau différent, montre une étude publiée dans la revue Current Biology.

Alors que les rues de Manhattan et de Paris, par exemples, sont organisées de façon facilement navigable, une carte des rues de Londres ressemble à un enchevêtrement de fils. Et malgré cela les chauffeurs savent estimer trajet le plus rapide entre deux points et se promener efficacement.

Pour obtenir leur permis, les apprentis chauffeurs doivent passer, après avoir sillonné la ville pendant 3 ou 4 ans, un examen vérifiant leurs connaissances concernant un labyrinthe de 25 000 rues et de milliers d'attractions touristiques et autres endroits fréquentés. Environ 50% seulement réussissent cet examen. L'exigence de la tâche stimule le développement cérébral, conclut l'étude qui a duré 5 ans.

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Les classes populaires ont plus de compassion

Il existe des différences sur le plan émotionnel entre les riches et les pauvres. Des chercheurs de l'université de Berkeley en Californie ont conclu que ce sont les personnes qui appartiennent à la classe socio-économique faible qui sont les plus susceptibles de comprendre la souffrance des autres et à montrer de la compassion par rapport aux riches.

Ainsi, les individus des classes supérieures sont moins capables de détecter (et de répondre) aux signaux de détresse des autres. En bref, l'empathie est fonction de votre statut social... Il ne faut pas comprendre que ces gens riches ou aisés sont des « sans coeur », c'est probablement parce qu'ils sont eux-mêmes nés dans un environnement protecteur (« cuillère d'argent dans la bouche ») et ont moins souffert dans leur vie que les autres ; ils ont eu moins d'obstacles à franchir dans leur vie.

Einstein

Découverte scientifique : il est possible de prendre le contrôle de ses rêves

Inception : quand le scénario du film devient la réalité... Des scientifiques ont découvert que les "rêveurs lucides" - les personnes qui ont conscience d'être en train de rêver - sont capables d'apprendre des choses et d'acquérir de nouvelles compétences en contrôlant leurs rêves.
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Inception, pas si irréaliste que ça ? C
Vous rêvez que vous êtes poursuivi par un mono-maniaque qui veut vous tuer à coup de baguette de pain parce que vous portez le pull-over rouge tricoté par mémé? Vous n'avez qu'une seule option : attendre de vous réveiller. Une des principales différences entre le rêve et la réalité est le manquer de contrôle : on ne peut décider de faire un rêve, et lorsqu'on rêve, on est passif face aux événements. Une théorie, largement répandue, mais qui pourrait bien être mise à mal par les récents travaux d'un groupe de chercheurs de l'université de Yale.

L'idée surréaliste du blockbuster Inception, où les personnages voyagent dans les rêves des gens pour y "planter" une idée, pourrait ne pas être si délirante que ça. Ce groupe de scientifiques a découvert que les "rêveurs lucides" - les personnes qui ont conscience d'être en train de rêver - sont capables d'acquérir de mémoriser des données et d'apprendre des choses à travers leurs rêves.

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Psychopathes : Leur cerveau est différent

MADISON, Wisconsin - Le cerveau des psychopathes est différent des autres et possède moins de connexions entre le cortex préfrontal et l'amygdale, rapporte une étude menée par des chercheurs américains.

Pour parvenir à ces résultats, des scientifiques de l'Université de Wisconsin-Madison, ont examiné par imagerie médicale le cerveau de 20 prisonniers ayant reçu un diagnostic de psychopathie et celui de 20 autres prisonniers non diagnostiqués, mais ayant commis des crimes identiques.