La liberté individuelle d'abord ! La « sécurité », l'autoroute vers la dictature ! « En même temps... » ou les limites de la démagogie...
Nous sommes nombreux à vouloir croire au « en même temps », forme d'idéal sociétal dans lequel il serait possible de concilier sur un pied d'égalité toute chose et son contraire... or cela relève de la manipulation, de l'utopie ou de la démagogie.
Commentaire: Comme l'écrit notre collègue Luke Baier dans son article pour SOTT,
Éthique et valeurs fondamentales en période de Corona :
« Prenons l'exemple de la constitution allemande. C'est important, car notre constitution, appelée Loi fondamentale, a été rédigée directement après l'expérience nazie. Ses auteurs se sont donné beaucoup de mal pour rendre la ré-émergence d'un tyran en puissance aussi difficile que possible. En outre, ils ont utilisé des concepts modernes pour entériner certaines de nos valeurs les plus profondes, contrairement aux anciennes constitutions, qui ne prenaient parfois pas la peine d'énoncer ces choses. La raison en est peut-être que
les gens de l'époque ne pouvaient pas imaginer que les tyrannies fussent justifiées par un droit absolu à la sécurité, car ils considéraient comme acquis des concepts tels que la nature divine des êtres humains, et même l'immortalité de l'âme. Dans la mesure où les dirigeants montraient des tendances tyranniques, ils utilisaient différentes justifications, tels que des arguments religieux et moralisants. Les Allemands après Hitler, d'autre part, savaient exactement à quel point le prétexte de « sauver le peuple allemand du mal » peut être dangereux, et comment il peut être utilisé abusivement pour nous mettre en cage tels des animaux.
Par conséquent, le premier article de notre constitution n'est pas le « droit à la vie » ou quelque chose comme ça, mais ceci :
Article 1
(1) La dignité de l'être humain est intangible [irrévocable]. Tous les pouvoirs publics ont l'obligation de la respecter et de la protéger.
C'est le premier article, et les termes employés sont sans appel : « intangible ». En outre, d'un point de vue légal, cet article est virtuellement sans limites ! Dans la loi, il l'emporte sur tout, sans exception. Il est également immuable - même le Parlement ne pourrait le modifier par une loi votée à l'unanimité. Il est valable « pour toujours » (article 79). C'est le résultat de l'expérience de la République de Weimar, mais cela découle aussi directement du contexte philosophique qui reconnaît que
la valeur intrinsèque d'un être humain est plus importante que la vie biologique elle-même (qui appartient au monde des apparences de Kant) .
Examinons maintenant l'article 2 de la constitution allemande :
Article 2
[Libertés individuelles]
(1) Chacun a droit au libre épanouissement de sa personnalité pourvu qu'il ne viole pas les droits d'autrui ni n'enfreigne l'ordre constitutionnel ou la loi morale.
(2) Chacun a droit à la vie et à l'intégrité physique. La liberté de la personne est inviolable. Des atteintes ne peuvent être apportées à ces droits qu'en vertu d'une loi.
Notez que le paragraphe (1) met l'accent, une fois de plus, sur la liberté. Plus précisément, il s'agit du « libre épanouissement de la personnalité », ce qui renvoie à l'idée kantienne selon laquelle notre valeur intrinsèque réside dans notre autonomie morale. C'est notre dignité. Tout l'article est placé sous la bannière des « libertés individuelles ». Et ce n'est qu'ensuite, dans le paragraphe 2, qu'apparaît le « droit à la vie », qui, soit dit en passant, est avant tout un droit contre l'État, et aussi une obligation de l'État de protéger ce droit contre des tiers (c'est-à-dire la persécution des criminels).
Mais parce que les auteurs savaient que le « droit à la vie » peut être utilisé abusivement pour imposer toutes sortes de lois tyranniques, ils insistent à nouveau, dans le même souffle, sur la liberté : « La liberté de la personne est inviolable ». Des hommes sages ! Bien sûr, il peut - et il doit - y avoir des limites légales, mais je pense que l'esprit de cette loi est très claire.
Tout cela signifie, bien sûr, que le « droit à la vie » ne peut en aucun cas être considéré comme absolu. « Chaque vie compte ! » n'est pas un argument valable selon notre constitution. Non, dans la loi allemande, la dignité de chaque être humain compte. Un « morceau de viande administré » n'a aucune dignité et donc aucun droit, pas même le droit de vivre. Donc sans dignité, aucun droit. En clair,
l'événement de la mort n'est pas et ne pourra jamais être l'objectif le plus important de l'État. »
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