La Science de l'Esprit
La nature de leurs activités importe peu aux gens - ce qui importe, c'est de « faire quelque chose », d'être occupé. C'est l'une des découvertes résumées dans un nouvel article de synthèse publié dans Current Directions in Psychological Science, un journal édité par l'Association for Psychological Science.
Lorsque les psychologues réfléchissent aux raisons pour lesquelles les gens font telle ou telle activité, ils ont tendance à rechercher des objectifs, attitudes et motivations particuliers. Mais ils semblent passer à côté de quelque chose de plus général : les gens aiment être occupés, faire quelque chose. Ces objectifs plus généraux - être actif ou inactif - peuvent avoir un impact important sur la façon dont ils occupent leur temps.
L'étude, publiée dans la revue Nature, a été menée par un groupe de neuroscientifiques de l'University College de Londres (UCL) et en partie financée par une subvention de recherche du Conseil européen de la recherche au titre du septième programme-cadre (7e PC).
Il existe près de 100 milliards de neurones dans le cerveau, chacun étant connecté à des milliers d'autres, résultant en un réseau de 150 billions de connexions (ou synapses).
Dans la même lignée que la génomique, qui cartographie notre composition génétique, ce nouveau type de recherche est appelée 'connectomique' car elle vise à cartographier les synapses cérébrales. Une fois que les scientifiques auront compris ces connexions, ils pourront observer comment l'information est transmise par les circuits cérébraux et comprendre comment nos perceptions, sensations et pensées sont générées.
Le chagrin suite à un deuil pourrait bientôt être diagnostiqué comme trouble mental suite à une proposition dont les critiques craignent qu'elle pourrait conduire les médecins à pousser à la consommation de psychotropes en cas de « chagrin dû au deuil ».
Les psychiatres chargés de réviser la « bible » officielle des maladies mentales recommendent des changements qui faciliteraient le diagnostic d'une dépression majeure chez les personnes endeuillées depuis peu.
Au lieu d'avoir à attendre des mois, le diagnostic pourrait être fait deux semaines après la perte d'un être cher.
L'édition actuelle du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) - un guide influent utilisé dans le monde entier - exclut les gens récemment endeuillés du diagnostic de trouble dépressif majeur à moins que les symptômes ne persistent au-delà de deux mois. On appelle cela « exclusion du deuil », la théorie étant que le chagrin « normal » causé par un deuil ne devrait pas être catalogué comme trouble mental.
Commentaire: Comme l'a commenté un lecteur :
En gros, ces gros malades mentaux de psychiatres redéfinissent les émotions humains comme étant des maladies mentales. Par exemple, si un parent décède et que vous êtes triste, ce qui est normal chez les êtres humains sains et normaux, on vous prescrit des pilules car chez ces connards, c'est une maladie mentale, la tristesse.En bref, bienvenue dans le Meilleur des mondes.
D'autres états naturels sont en proie d'être labellisés comme maladies mentales, comme la timidité, le fait de ne pas avoir confiance dans son gouvernement, le fait d'être actif et indépendant, etc. En gros, le fascisme absolu.
À lire aussi : Il n'y a aucune définition du trouble mental
Ces doutes vont bien au-delà de l'écriture du nouveau manuel puisqu'il a déclaré, selon un article paru dans Wired (Inside the Battle to Define Mental Illness) "qu'il n'y aucune définition du trouble mental. C'est des foutaises. Nous avons fait des erreurs qui ont eu de terribles conséquences" puis de rajouter que "certains concepts sont virtuellement impossibles à définir et à délimiter précisément".
C'est un des auteurs du DSM-IV qui parlent, là !
Commentaire: Lire aussi : Des psychiatres pathologiques redéfinissent le processus de deuil - en le qualifiant de trouble mental
Ce que découvrent les scientifiques en mesurant les battements de cœur
Le cerveau a longtemps bénéficié d'un statut privilégié en tant qu'organe du corps favori de la psychologie. Ceci, bien sûr, n'a rien de surprenant étant donné que le cerveau est le siège de presque toutes les opérations mentales, de la compréhension du langage à l'apprentissage du fait que le feu est dangereux, en passant par la remémoration du nom de son instituteur de maternelle, la classification des fruits et légumes et la prédiction du futur. Débattre de l'importance du cerveau en psychologie, c'est comme de débattre de l'importance de l'argent en économie.
Plus surprenant toutefois, est le rôle du corps tout entier dans la psychologie, et la capacité qu'ont des parties du corps à influencer et à réguler les opérations les plus intimes de la vie émotionnelle et sociale. L'activité gastrique de l'estomac, par exemple, correspond à l'intensité avec laquelle les gens éprouvent des sentiments comme le bonheur ou le dégoût. La manipulation d'objets de température et de texture différentes influence notre jugement sur le caractère « chaleureux » ou « rugueux » des gens. Et la production de progestérone et de testostérone par les ovaires et les testicules façonne le comportement, de la prise de risques financiers aux goûts en matière de shopping.
Des scientifiques britanniques dévoilent dans une étude publiée dans la revue Current Biology, aux Etats-Unis, qu'il est possible de connaitre les orientations politiques d'une personne en fonction des caractéristiques physiologiques de ses structures cérébrales. Selon eux, les "progressistes" auraient par exemple un système cingulaire antérieur plus développé que les conservateurs. Une zone du cortex qui assure le transfert des informations entre les deux hémisphères, comme le rappelle l'AFP.
Ainsi, plus développée, elle faciliterait la gestion d'informations contradictoires. Les progressistes auraient alors davantage tendance à se montrer ouverts à de nouvelles expériences contrairement aux conservateurs, plus sensibles à la menace et à l'anxiété en cas d'incertitude. Chez ces derniers, ce sont d'autres structures cérébrales qui apparaissent plus développées. "Il est possible que les structures cérébrales ne soient pas figées tôt dans la vie mais qu'elles puissent être façonnées au cours du temps par nos propres expériences de la vie" indiquent les chercheurs.
Le magazine anglais Proceedings of Royal Society vient de publier une étude mettant en évidence que les poules éprouvent elles aussi de l'empathie. Les chercheurs de l'Université britannique de Bristol ont noté la réaction des poules dont les poussins avaient les plumes ébouriffées par des souffles d'air. Les résultats ont montré que leur rythme cardiaque et leurs gloussements augmentaient.
Commentaire: « La nature de leurs activités importe peu aux gens - ce qui importe, c'est de "faire quelque chose", d'être occupé. » Pas étonnant que le monde soit dans un tel état.
Gurdjieff pensait que le principal obstacle au progrès était la nature mécanique de l'homme moderne, et son incapacité à mener quoi que ce soit à son terme. Dans Fragments d'un enseignement inconnu, de P.D. Ouspensky, on peut lire :