La Science de l'Esprit
Après les ordinateurs, les téléphones portables et consorts, c'est désormais le cerveau humain qui peut être piraté. En utilisant une interface "cerveau-ordinateur" qui regroupe un hardware et un software, les chercheurs ont montré à la conférence Usenix Security qu'ils pouvaient collecter les informations personnelles qu'une personne garde bien cachées dans son cerveau.
Le hardware est en fait tout simplement un électro-encéphalographe, c'est-à-dire des capteurs posés sur la tête qui mesurent l'activité du cerveau, et le software permet d'analyser les données récoltées.
Si les EMI ne peuvent pas être attribuée à une hallucination, une psychose, les médicaments, ou toutes autres causes physiologiques, que nous disent-elles de notre conscience ?
L'une des clés du mystère entourant certains troubles cognitifs et mentaux pourrait mettre en jeu deux structures du cerveau que l'on croyait jusqu'à maintenant indépendantes l'une de l'autre, selon un groupe de chercheurs de l'Université McGill dirigé par la professeure Yogita Chudasama, spécialiste au Laboratoire du cerveau et du comportement du Département de psychologie. L'équipe mcgilloise a découvert l'existence d'une interaction déterminante entre deux importantes parties du cerveau: l'hippocampe-structure qui joue un rôle primordial dans les processus de mémorisation et largement étudiée par la professeure BrendaMilner dans le cadre de ses travaux sur H.M., un patient amnésique-et le cortex préfrontal, qui participe à la prise de décisions et à l'inhibition des comportements inappropriés.
Selon des chercheurs en neurosciences de l'université de Pittsburgh (Etats-Unis), "vivre l'instant présent" serait impossible. Leur étude met une évidence qu'une région du cerveau qui renferme les conséquences de nos décisions passées est utilisée pour guider notre comportement.
Les chercheurs ont émis l'hypothèse que la zone du cerveau responsable de la métacognition (la capacité à analyser nos propres pensées, comme la conscience) se situait dans le cortex frontal, une zone déjà connue pour être à l'origine de la prise de décision, du comportement social ou de l'expression de notre personnalité. C'est en utilisant un test de jeux lumineux et de l'imagerie médicale sur des hommes adultes qu'ils ont pu montrer que leur hypothèse était exacte.
L'expression de la colère peut s'avérer nécessaire pour résoudre certains problèmes relationnels. Dans ce cas, il s'agit de faire le sacrifice d'un moment désagréable au profit d'un bénéfice à long terme pour la santé de la relation. Ainsi, pardonner et oublier ne serait pas la panacée pour faire durer un mariage. Telle est la conclusion d'une partie des travaux menés récemment sur la compréhension des raisons pour lesquelles certaines relations durent alors que d'autres échouent. Ces études tentent également d'évaluer l'impact de la qualité des relations intimes sur la santé.
Le temps semble nous filer entre les doigts. Plus on vieillit, plus les jours, les mois, les années paraissent s'accélérer. Pourtant, une nouvelle hypothèse avancée par des chercheurs espagnols de l'Université du Pays Basque à Bilbao et de Salamanque, en Espagne, suggère que l'accélération de l'expansion de l'Univers serait une illusion induite par le temps qui ralentit. En observant les supernovas, et en se basant sur la théorie des cordes, ces chercheurs ont conclu à une décélération graduelle du temps qui, dans quelques millions d'années, pourrait complètement s'arrêter, laissant l'Univers comme figé. Si cette théorie crée le buzz dans les journaux, la communauté scientifique demeure silencieuse à cette annonce. L'astrophysicien Morvan Salez reste dubitatif : « Pour moi, parler d'accélération ou de ralentissement du temps n'a pas de sens car le temps est une dimension, un espace. Ce n'est pas quelque chose en mouvement, avec une vitesse et un déplacement. On peut seulement mesurer les choses qui vivent dans cette dimension. »
C'est désormais chose faite : une équipe du Laboratoire sur le langage, le cerveau et la cognition (CNRS/Université Claude Bernard-Lyon 1) vient de révéler que l'activation du réseau neuronal « théorie de l'esprit » augmente lorsqu'un individu est confronté à des phrases ironiques. Publiés dans la revue Neuroimage, ces travaux représentent une avancée importante dans l'étude de la « théorie de l'esprit » et de la linguistique. Ils permettent de mieux comprendre les mécanismes en jeu lorsque des individus communiquent. Dans nos communications avec autrui, nous devons aller constamment au-delà de la signification des mots. Par exemple, à la question "avez-vous l'heure ?", on ne répond pas simplement "oui". La distance entre ce qui est dit et ce que cela veut dire est étudiée par une discipline de la linguistique qu'on appelle la pragmatique. Pour cette science, la « théorie de l'esprit » donne aux interlocuteurs la capacité à franchir ce pas. Pour parvenir à décrypter le sens et les intentions cachés derrière un discours, même le plus banal, la « théorie de l'esprit » se sert de divers éléments verbaux ou non verbaux : les mots employés, leur contexte, l'intonation, les expressions corporelles...
« Docteur, j'ai des trous de mémoire. Est-ce grave ? » «Ce n'est rien. Ce sont vos récepteurs du glutamate qui n'ont pas été réactivés à temps. » Il va falloir s'habituer à ce jargon en vogue chez les neurologues. Tout le monde connaît désormais l'action des « hormones du bonheur » : ocytocine, vasopressine, sérotonine, adrénaline, dopamine. L'étude de ces mécanismes de régulation est d'ailleurs devenue une discipline très en vue baptisée d'un nom plein de promesses : les « sciences affectives ».
En fait, on commence à peine à connaître la biochimie des états amoureux, le rôle majeur de l'amygdale dans le stockage des souvenirs émotionnels ou les effets désastreux et durables du stress post-traumatique. Les émotions ne sont donc plus seulement le piment de la vie qui nous font rougir, rire ou pleurer. Elles semblent interagir en permanence avec les processus cognitifs et donc influer sur notre vie quotidienne.
On ne va pas se mentir : les participants de l'étude pouvaient réduire drastiquement leurs mensonges quotidiens et cela permet effectivement de mieux se porter. L'étude a concerné 110 personnes durant 10 semaines (34 % d'adultes et le reste, des étudiants). Précisons que cette étude n'a pas été encore publiée.