La Science de l'EspritS


Dollar

Les riches ne sont pas empathiques

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Les routiers sont sympas mais pas les riches et c'est normal, les routiers sont en bas de l'échelle sociale. Cette brève de comptoir philosophique ne doit pas être prise comme une farce. Il est en effet de notoriété publique que les riches sont moins généreux que les gens moins fortunés. Il paraît que cela se voit dans les statistiques sur les dons effectués aux associations. Etrange paradoxe, le riche qui a plus d'argent devrait donner plus que le pauvre qui en a moins, or c'est l'inverse. Allez savoir pourquoi. Peut-être que plus on a de l'argent, plus on l'apprécie et plus on est près de ses sous. Et si je continue ce propos, le débat sera descendu plus bas que la hauteur du comptoir philosophique. Mais comme je n'aime pas rester sur une interrogation quand la question semble facile, alors je suggère l'hypothèse d'une inversion causale. Ceux qui deviennent riches sont ceux qui, en général, veulent gagner beaucoup d'argent et en font une priorité dans la vie. Ils aiment leurs sous depuis qu'ils sont (bien ?) nés. C'est un peu comme la politique. La vulgate de comptoir dit que le pouvoir corrompt mais n'est pas la corruption de l'âme qui constitue le ressort de ceux qui parviennent au pouvoir parce qu'ils aiment au dessus de tout la gloire et la puissance, avec le plaisir de dominer, de commander ?

Ces brefs propos n'épuisent pas le sujet des riches, ouvrant vers des perspectives plus savantes sur le concept de classe sociale. En ce domaine, nul consensus savant. Pour les uns, la classe sociale se définit objectivement, en premier lieu avec le niveau de revenu, puis le statut professionnel et enfin, les accès à des types de bien particulier inclus dans ce qu'on appelle le standing. Exemple, monsieur et madame Hautstanding ont une villa de 300 m2 avec piscine, monsieur roule en Béhème, madame se chausse avec des pompes Louboutin à 1500 dollars la paire. Mais monsieur et madame Bastanding louent 60 m2 dans un HLM qu'ils occupent avec leurs deux enfants, monsieur se déplace avec une vieille R5 retapée, madame se chausse avec des boots à 20 euros venus de Chine. Et donc, les riches seraient des gens ordinaires, sauf qu'ils disposent d'un talent (ou d'une naissance) que les autres n'ont pas et qui leur permet d'accéder au standing professionnel et consumériste.

Magnify

Narcissisme : La génération réseaux sociaux serait nombriliste

D'après un chercheur de l'université d'Oxford, des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont créé une génération assez spéciale : elle a du mal à garder son attention de manière soutenue et les jeunes veulent surtout un retour sur leurs vies. Ainsi, l'exposition prolongée à ces sites semble créer une crise identitaire : l'internaute se comporte selon le scientifique comme un enfant qui dirait : « Regarde-moi Maman, j'ai fait ça ! ».

Cette génération verrait donc sa concentration réduite et la gratification instantanée ainsi que de pauvres compétences non verbales comme la capacité d'établir un contact visuel durant la conversation. Certains experts s'inquiètent de la banalité de certains « Tweets ». Les utilisateurs de Facebook ressentiraient le besoin de devenir des « minicélébrités » qui sont admirées quotidiennement. Les gens se définissent alors sur le nombre de gens qui les connaissent. On se demande plus ce que les autres pensent de nous que ce que nous pensons de nous-mêmes.

Family

Sans châtiment corporel, les enfants se développent mieux

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Une étude conclut que les châtiments non corporels améliorent les fonctions exécutives des enfants

Selon une nouvelle étude à laquelle ont participé deux écoles privées d'un pays de l'Afrique de l'Ouest, les enfants qui fréquentent une école qui a recours au châtiment corporel réussissent beaucoup moins bien à accomplir des tâches faisant appel aux fonctions exécutives - des processus psychologiques comme la planification, la pensée abstraite et les gratifications dilatoires - que ceux dont l'école s'en remet à des mesures disciplinaires plus douces comme le retrait.

Publiées dans le journal Social Development, les découvertes concluent qu'un environnement très sévère peut avoir des effets néfastes à long terme sur l'intelligence verbale des enfants et leurs fonctions exécutives. Ainsi, l'étude indique que les enfants exposés à un environnement très sévère pourraient développer des problèmes comportementaux liés aux déficits des fonctions exécutives.

Réalisée par la professeure Victoria Talwar, de l'Université McGill, la professeure Stephanie M. Carlson, de l'Université du Minnesota, et le professeur Kang Lee, de l'Université de Toronto, l'étude portait sur 63 enfants de maternelle ou de première année qui fréquentent deux écoles privées de l'Afrique de l'Ouest. Leurs familles vivent dans le même quartier urbain. Les parents étaient pour la plupart fonctionnaires, professionnels et commerçants.

Commentaire: Il ne faut pas oublier le contexte de l'étude, c'est à dire au sein d'une classe. Un châtiment corporel devant tout le monde est humiliant et improductif. Cependant un enfant à besoin d'être guidé. On ne peut pas l'élever comme si le danger extérieur n'existe pas et que ses actes n'ont aucune conséquence. Un châtiment corporel doit être proportionné, rare et juste.


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La conformité mémorielle : sous la pression de leurs pairs, les gens modifient littéralement leurs souvenirs d'événements récents

Traduction : Chantalouette, révision : Hélios pour Bistro Bar Blog

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© iStockphoto
Les humains sont des animaux hautement sociaux et pendant de nombreuses années, les psychologues ont observé une variété d'effets positifs et négatifs résultant d'une tendance humaine appelée "conformité mémorielle"

Quand des groupes de personnes sont exposés à une expérience semblable, les souvenirs de l'expérience, de même que les sentiments et valeurs en relation avec l'événement, tendent à se remodeler avec le temps pour se conformer à ceux de leurs pairs.
Une preuve empirique de conformité mémorielle et de respect de la norme sociale a été suggérée par des études de physiologie classiques conduites depuis les années 50. Des expériences et des études célèbres ont été faites dans des écoles, des prisons et des lieux de travail.
Mais au début de cette semaine, le "Journal of Science" a publié une étude apportant la plus forte preuve neurologique de l'existence de cette conformité mémorielle.

Commentaire: Ils savent ça depuis longtemps. Comment croyez-vous qu'ils ont réussi à changer les souvenirs de tant de personnes à propos du 11 septembre ?


Wolf

SOTT Focus: Ce charmant psychopathe : comment repérer les prédateurs sociaux avant qu'ils n'attaquent

Traduction : SOTT

man behind mask
Jeffrey Dahmer. Ted Bundy. Hannibal Lecter. Voici certains des psychopathes dont on voit le manque de conscience ahurissant dans les films et les tabloïdes. Cependant, comme le démontre nettement ce rapport, ces prédateurs, aussi bien hommes que femmes, hantent nos vies de tous les jours, au travail, à la maison et dans nos relations sociales. Voici comment les repérer avant qu'eux ne vous repèrent.

Elle l'a rencontré dans une laverie automatique à Londres. Il était ouvert et amical et ils se sont entendus tout de suite. Dès le départ, elle l'a trouvé hilarant. Bien sûr elle se sentait seule. Le temps était gris et humide, et elle ne connaissait pas une âme à l'est de l'Atlantique.

"Ha, la solitude du voyageur", murmura-t-il gentiment pendant le dîner. "C'est la pire."

Après dîner, il fut embarrassé de découvrir qu'il avait oublié de prendre son portefeuille. Elle fut plus qu'heureuse de régler sa note. Au bar, en prenant un verre, il lui a dit qu'il était traducteur pour les Nations Unies. Il était pour l'instant entre deux affectations.

Evil Rays

Le cerveau affecté par la vie en ville

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Vivre en ville, ou y a voir vécu, aurait un impact négatif sur certaines régions du cerveau, et notamment celles qui régulent le stress et les émotions. C'est ce que révèle une étude menée en Allemagne sur plus de 150 sujets.

Des chercheurs allemands ont mené une étude sur l'impact que peut avoir la vie en ville sur le cerveau humain. Publiés dans la revue Nature, ces travaux ont été réalisé sur 159 personnes saines, sans aucun antécédent de maladie mentale, âgées de 18 à 80 ans. Chacune avait précisé son lieu de naissance et l'environnement dans lequel elle avait passé les quinze premières années de sa vie.

Pour identifier les régions cérébrales affectées par l'environnement urbain, les chercheurs ont utilisé la technique d'imagerie par résonance magnétique. Ils ont ainsi pu observer l'activité cérébrale des participants et ont découvert que les risques de troubles anxieux et de l'humeur étaient plus élevés chez les citadins que chez les habitants des zones rurales. La vie en zone urbaine augmenterait de 29% les risques de troubles de l'anxiété, de 39% les risques de troubles de l'humeur, tandis qu'elle multiplierait par deux les risques de schizophrénie. "Nous savions que vivre en milieu urbain augmente les risques de détresse psychologique, mais ce qui se passe précisément dans le cerveau était inconnu. Notre étude montre que certaines régions de cerveau sont sensibles à la vie en ville, même si on n'y vit plus, mais qu'on y a été élevé" explique Jens C. Pruessner, chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas et principal auteur de l'étude.

Bulb

Meilleur du Web: NDE : preuves scientifiques

L'expérience de mort imminente (EMI) désigne un ensemble de « sensations » vécues par certains individus pendant un coma avancé ou une mort clinique avant qu'ils soient réanimés et dont ils témoignent souvent comme d'une possibilité que la conscience survive à la mort.
Synonymes : « expérience aux frontières de la mort », « expérience de mort approchée » (EMA), « expérience de mort-retour », « near-death experience » (NDE).
Ces états font aujourd'hui l'objet d'étude publiées dans des revues scientifiques comme le Lancet.

Health

Vive le bilinguisme !

Ellen Bialystok, chercheur en neurosciences cognitives, a passé 40 ans à étudier les effets du bilinguisme. Elle explique qu'il apporte bien plus de bienfaits que la seule maitrise de deux langues : c'est un véritable entraînement du cerveau, qui l'amène à optimiser l'exploitation de ses ressources.

Elle explique que lorsque l'on demande à un enfant monolingue de cinq ans si la phrase « les pommes poussent sur les nez » est grammaticalement correcte, il est en général perdu, parce que l'illogisme de la phrase l'empêche d'aller plus loin dans son analyse. Mais un enfant bilingue du même âge est capable de dire que la phrase, bien qu'absurde, est grammaticalement correcte.

Les deux langues se présentent à chaque fois que le bilingue veut dire quelque chose, et son système de contrôle exécutif doit déterminer ce qui est adéquat en fonction de la situation. Les personnes bilingues utilisent davantage ce système que les autres, et donc en améliorent l'efficacité.

Heart

Cultiver la compassion pour soi plutôt que l'estime de soi

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Le concept de compassion envers soi-même s'est développé et popularisé ces dernières années sous l'influence notamment d'un courant d'intégration de certains aspects de la philosophie bouddhiste à la psychologie cognitive et en particulier d'intégration de l'approche dite de pleine conscience à la psychothérapie cognitive.

Selon le modèle développé par Kristin Neff et adopté par plusieurs chercheurs du domaine, la compassion envers soi-même dans les situations de difficulté, implique trois composantes :

People

Sans but, mécanique et sous l'emprise des influences extérieures : les fruits de « l'activité »

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Traduction : SOTT

La nature de leurs activités importe peu aux gens - ce qui importe, c'est de « faire quelque chose », d'être occupé.
C'est l'une des découvertes résumées dans un nouvel article de synthèse publié dans Current Directions in Psychological Science, un journal édité par l'Association for Psychological Science.

Lorsque les psychologues réfléchissent aux raisons pour lesquelles les gens font telle ou telle activité, ils ont tendance à rechercher des objectifs, attitudes et motivations particuliers. Mais ils semblent passer à côté de quelque chose de plus général : les gens aiment être occupés, faire quelque chose. Ces objectifs plus généraux - être actif ou inactif - peuvent avoir un impact important sur la façon dont ils occupent leur temps.

Commentaire: « La nature de leurs activités importe peu aux gens - ce qui importe, c'est de "faire quelque chose", d'être occupé. » Pas étonnant que le monde soit dans un tel état.

Gurdjieff pensait que le principal obstacle au progrès était la nature mécanique de l'homme moderne, et son incapacité à mener quoi que ce soit à son terme. Dans Fragments d'un enseignement inconnu, de P.D. Ouspensky, on peut lire :
« Tout arrive. Tout ce qui survient dans la vie d un homme, tout ce qui se fait à travers lui, tout ce qui vient de lui - tout cela arrive. (...)

L'homme est une machine. Tout ce qu'il fait, toutes ses actions, toutes ses paroles, ses pensées, ses sentiments, ses convictions, ses opinions, ses habitudes, sont les résultats des influences extérieures, des impressions extérieures. De par lui-même un homme ne peut pas produire une seule pensée, une seule action. Tout ce qu'il dit, fait, pense, sent - tout cela arrive. L'homme ne peut rien découvrir, il ne peut rien inventer. Tout cela arrive. (...)

Tout arrive - les mouvements populaires, les guerres, les révolutions, les changements de gouvernement, tout cela arrive. Et cela arrive exactement de la même façon que tout arrive dans la vie de l'homme individuel. L'homme naît, vit, meurt, construit des maisons, écrit des livres, non pas comme il le désire, mais comme cela arrive. Tout arrive. L'homme n'aime pas, ne hait pas, ne désire pas - tout cela arrive. (...)

Il y a une autre sorte de mécanisation bien plus dangereuse : être soi-même une machine. Avez-vous jamais pensé à ce fait que tous les hommes sont eux-mêmes des machines ?

- Oui, d'un point de vue strictement scientifique, tous les hommes sont des machines gouvernées par les influences extérieures. Mais la question est de savoir si le point de vue scientifique peut être entièrement accepté.

- Scientifique ou pas scientifique, cela revient au même pour moi, dit G. Je vous demande de comprendre ce que je dis. Regardez ! tous ces gens que vous voyez - il désignait la rue - sont simplement des machines, rien de plus.

- Je crois comprendre ce que vous voulez dire. Et j'ai souvent pensé combien sont peu nombreux dans le monde ceux qui peuvent résister à cette forme de mécanisation et choisir leur propre voie.

- C'est là justement votre plus grave erreur! dit G. Vous pensez que quelque chose peut choisir sa propre voie ou résister à la mécanisation; vous pensez que tout n'est pas également mécanique.

- Mais bien sûr! m'écriai-je. L'art, la poésie, la pensée sont des phénomènes d'un tout autre ordre.

- Exactement du même ordre. Ces activités sont exactement aussi mécaniques que toutes les autres. Les hommes sont des machines, et de la part de machines on ne saurait attendre rien d'autre que des actions machinales.

- Très bien, lui dis-je, mais n'y a-t-il pas des gens qui ne sont pas des machines ?

- Il se peut qu'il y en ait, dit G. Mais vous ne pouvez pas les voir. Vous ne les connaissez pas. Voilà ce que je veux vous faire comprendre.

- Les gens se ressemblent si peu, dis-je. J'estime impossible de les mettre tous dans le même sac. If y a des sauvages, il y a des gens mécanisés, il y a des intellectuels, il y a des génies.

- Rien de plus exact, dit G. Les gens sont très différents, mais la réelle différence entre les gens, vous ne la connaissez pas et vous ne pouvez pas la voir. Vous parlez de différences qui, simplement, n'existent pas. Ceci doit être compris. Tous ces gens que vous voyez, que vous connaissez, qu'il peut vous arriver de connaître, sont des machines, de véritables machines travaillant seulement sous la pression des influences extérieures, comme vous l'avez dit vous-même. Machines ils sont nés, et machines ils mourront. Que viennent faire ici les sauvages et les intellectuels ? Maintenant même, à cet instant précis, tandis que nous parlons, plusieurs millions de machines s'efforcent de s'anéantir les unes les autres. En quoi diffèrent-elles donc ? Où sont les sauvages, et où les intellectuels? Tous les mêmes...

Mais il est possible de cesser d'être une machine. »