La Science de l'EspritS


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La dépression fait vieillir les cellules

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Les télomères, ici en rouge, constituent l'extrémité des chromosomes. Ils ont tendance à se raccourcir avec le temps et les divisions cellulaires. Ce phénomène s’intensifie chez les personnes dépressives. © Université de Colombie-Britannique
Plus qu'un trouble mental, la dépression affecte aussi la santé physique et favorise le développement de certaines maladies comme le cancer ou le diabète. Dans une nouvelle étude, des chercheurs néerlandais montrent que cette maladie s'insère sournoisement dans les cellules et accélère leur vieillissement.

La dépression est associée à un sentiment de profond désarroi et de manque de goût pour la vie. Les personnes souffrant de cette maladie ont du mal à faire face au quotidien. Selon une étude récente, la dépression serait la seconde cause d'invalidité aux États-Unis. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'elle touche plus de 350 millions de personnes, soit 5 % de la population mondiale. Ce trouble est donc un véritable problème de santé publique qu'il ne faut pas négliger.

La maladie n'affecte pas uniquement l'équilibre psychologique. Selon les experts, les personnes dépressives auraient également plus de risques de développer certaines pathologies comme le cancer, le diabète, l'obésité, les maladies cardiaques et la maladie de Parkinson. Des chercheurs du VU University Medical Center aux Pays-Bas sont allés encore plus loin. Selon leur étude, publiée dans la revue Molecular Psychiatry, la dépression ferait également vieillir plus vite les cellules ! Ces travaux confortent des données récentes suggérant une association entre le stress, la dépression et le vieillissement cellulaire.

Radar

Perception du cerveau : il voit des choses, mais pas nous

Notre cerveau est un petit cachottier. Il paraît qu'il perçoit en permanence des tas de choses qu'il ne daigne pas partager avec nous. Il en ferait même ses propres interprétations, comme s'il savait mieux que nous ce qui valait la peine d'être vu.

Le cerveau
© t.light via Getty Le cerveau traite et comprend des données visuelles dont on pourrait ne jamais avoir conscience.
En gros, le cerveau traite et comprend des données visuelles dont on pourrait ne jamais avoir conscience. C'est ce que des chercheurs, le doctorant en psychologie Jay Sanguinetti en tête, ont mis en avant dans une récente étude publiée dans la revue Psychological Science. Avec la professeure de psychologie Mary Peterson, ils défient les théories actuelles sur la façon dont le cerveau traite les informations visuelles.

Vous avez certainement déjà vu passer des images comme celle-ci :

Image utilisé en neurologie
© Inconnu

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100 % de scènes violentes en plus dans les films hollywoodiens depuis 1950

Au cours de nombreuses tueries de masse, les auteurs portaient un costume, ou un uniforme, masque de hockey, costume de cinéma, uniforme militaires, etc. Ce fut encore le cas à Aurora le 20 juillet 2012 lorsque James Holmes déguisé avec une perruque orange, entra dans une cinéma projetant en avant première The lança plusieurs grenades de fumée avant de tirer sur la foule : 12 tués, 70 blessés. James Holmes s'identifia aux forces de l'ordre comme « le Joker », un des fameux ennemis de Batman.

L'adolescence est un moment de la vie où on tente de résoudre ses problèmes en voyant comment les autres font et en les imitant : on appelle script cette accumulation d'observations définissant des règles de comportement. Ainsi, un peu au même titre qu'un acteur de théâtre a un script à respecter, un adolescent rencontrant une situation, sélectionne un script et se comporte comme le script le lui indique. Mais ces scripts peuvent êtres acquis de différentes manières, comme par exemple en observant les personnages violents présentés dans les médias. La violence armée présente dans les films peut également faciliter l'association entre arme et violence.

Family

Le stress se transmet de façon épigénétique de la mère aux enfants

Une étude menée sur des rats révèle qu'une femelle ayant connu un stress dans sa vie, avant même la conception de ses petits, altère chez elle et ses descendants l'expression d'un des principaux gènes impliqués dans la réponse à une situation anxiogène. Mais l'histoire de vie peut annihiler ces effets.
Épigénétique
© Inconnu
Après la découverte de l'ADN et de son implication dans l'hérédité, on a longtemps pensé que la transmission des caractères passait uniquement par cette voie-là. Une façon de voir qui colle parfaitement avec la théorie de l'évolution telle qu'explicitée par Charles Darwin, et qui donne tort à l'hypothèse transformiste de Jean-Baptiste de Lamarck, plus ancienne.

Mais depuis, les connaissances ont évolué et, bien que l'on accorde toujours un rôle fondamental au code génétique dans l'hérédité, on s'est peu à peu rendu compte que certains caractères, a priori non transmissibles, pouvaient pourtant se retrouver dans la génération suivante. C'est le cas du stress par exemple. De nombreuses études, menées aussi bien chez l'Homme que l'animal, ont montré qu'une mère ayant vécu une expérience traumatisante donnait naissance à des enfants plus facilement stressés. Est-ce une histoire d'éducation ou y a-t-il quelque chose de plus profond ?

Books

Thomas Nagel : pour une science antimatérialiste et antiréductionniste

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Thomas Nagel est un philosophe américain de grande réputation dont les diverses contributions, en particulier en philosophie morale et politique mais aussi dans le champ de la philosophie de l'esprit, ont marqué les débats contemporains. Parmi ces apports on pense au célèbre article, devenu un classique, "Quel effet cela fait d'être une chauve-souris ?" (1974) dans lequel le philosophe tente de montrer les limites de l'enquête scientifique matérialiste face au caractère subjectif des phénomènes de la conscience.

Cette position philosophique, dite "antiréductionniste", consiste à soutenir que les états mentaux ne sont pas identiques à des états physiques et qu'un projet neurobiologique de "réduction" psychophysique est invraisemblable. Jusque-là, le point de vue de Nagel rejoint le camp de philosophes, qui, pour certains, considèrent que le problème de la relation du corps et de l'esprit possède un trait insoluble et parlent de "mystère" comme Collin McGinn, ou mettent l'accent sur l'aspect "difficile" du problème, argumentent contre l'orientation matérialiste de l'explication du phénomène de la conscience (David Chalmers), ou encore, soutiennent que nous sommes face à un "fossé explicatif", un défi insurmontable pour tous ceux qui veulent englober une explication unifiée de la conscience (Joseph Levine).

Toutes ces thèses partagent un point commun : elles affirment que le projet matérialiste contemporain échoue ou est insuffisant lorsqu'il tente d'expliquer les traits fondamentaux par lesquels notre esprit est relié au monde. C'est à partir de ce constat - posé d'emblée comme indubitable dans le livre - que Nagel entame son ardente critique contre la conception matérialiste des sciences de la nature. D'ailleurs le sous-titre même de son ouvrage, provoquant à souhait, annonce la couleur : Pourquoi la conception néo-darwinienne de la nature est pratiquement fausse.

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Chaque neurone d'un même cerveau a son ADN perso

Un véritable « patchwork génétique » identifié dans le cerveau au niveau-même de chaque neurone, c'est ce que viennent d'identifier ces scientifiques du Salk Institute. Leurs travaux montrent que le génome de chaque neurone ne possède pas les mêmes variations de nombre de copies (CNV) et confirment ainsi que chaque cellule du corps d'un individu ne possède pas forcément le même code ADN. Ces travaux présentés dans l'édition spéciale « Neurones » du 1er novembre de la revue Science contribuent à une meilleure compréhension de l'unité et donc des réseaux neuronaux.

Il y a environ 86 milliards de neurones dans le cerveau humain, rappelle en préambule, l'un des auteurs de cette édition. Et si, au cours des dernières décennies, les scientifiques ont beaucoup progressé dans la compréhension de la composition moléculaire et génétique, de la structure et des fonctions des neurones, c'est dans la compréhension des règles de coordination d'un grand nombre de neurones que réside la véritable compréhension du système, des connexions et de la connectivité neuronale. Cependant, pour donner un sens à l'ensemble, les chercheurs doivent d'abord comprendre la composition des blocs de construction de base. C'est ce qu'entreprennent ici ces scientifiques du Salk qui « décortiquent » i le génome de neurones individuels.

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La plasticité, un processus bien huilé

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La plasticité du cerveau, qui induit une réorganisation permanente des voies et connexions entre cellules nerveuses, est nourrie par nos expériences quotidiennes et exige que les souvenirs liés aux nouvelles données puissent se former très rapidement. Ces chercheurs de Montréal identifient ici pour la première fois, un mécanisme unique, une phase de «pré- assemblage» qui accélère la fabrication de protéines au niveau des synapses et permet au cerveau de former plus rapidement des souvenirs. Ces travaux sont présentés dans les Actes de l'Académie des Sciences (PNAS).

Les chercheurs de l'Institut de neurologie de Montréal et des Universités McGill et de Montréal, rappelle que la construction de la mémoire nécessite, au niveau des synapses, la production de protéines qui vont modifier la force ou la voie de connexion entre les cellules nerveuses. Ils montrent que ce processus de production des protéines est déjà préassemblé au niveau de la synapse, mais pas tout à fait, il attend encore les derniers signaux pour déclencher très rapidement l'ensemble du processus

Family

Les troubles comportementaux et les gènes

Les troubles de comportement des enfants seraient liés à la génétique.

Alors que nous avons tendance à pointer du doigt les parents pour le caractère de leurs enfants, il semblerait qu'ils soient en effet responsables, mais génétiquement.

Les chercheurs de l'Oregon State University ont conclu, à la suite d'une étude sur les troubles comportementaux, que certains enfants étaient génétiquement prédisposés à avoir plus de problèmes que d'autres, et qu'il faut cesser de présenter uniquement les erreurs parentales.

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À Toulouse, les étudiants pourront pratiquer la méditation entre deux cours

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© Big Mind Zen Center sous licence Creative CommonsLe directeur de la Toulouse Business School conçoit cette proposition comme une opportunité.
Jacques Igalens, directeur de la Toulouse Business School, souhaite mettre à disposition de ses étudiants une salle de méditation en 2014.

Et si la méditation s'inscrivait dans l'emploi du temps? C'est en tout cas l'idée qu'a eu Jacques Igalens. Dans un billet publié sur son blog, le directeur de la Toulouse Business School émet l'idée d'un lieu consacré à la méditation au sein même de son école.

Commentaire: Voici un excellent programme de méditation gratuit : Éiriú Eolas.


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Les bébés de 18 mois savent repérer les faux sentiments

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Alors qu'ils ne savent pas encore parler, les bébés comprennent beaucoup d'éléments de la communication. À 18 mois, ils savent interpréter la légitimité des émotions d'autrui dans un certain contexte. Impossible, donc, de les flouer. © Josh Liva, Flickr, cc by nc nd 2.0
Si quelqu'un pleure dans une situation qui prête à sourire, personne ne le croira. Pas même des bébés de 18 mois. En effet, dès cet âge-là, les jeunes enfants sont capables de distinguer les réactions qui contredisent des sentiments et détectent les simulateurs.

L'espèce humaine est sociable, et exige une collaboration entre individus qui, pour être efficace, nécessite une communication. Celle-ci se présente sous plusieurs formes (les mots, les gestes ou l'expression faciale des émotions) par lesquelles on peut identifier l'état intérieur d'une personne par un sourire, ou un rictus de peur. Pour arriver à déchiffrer le message, il faut réussir à se mettre à la place d'autrui : cette aptitude se nomme empathie. Mais elle n'a rien d'inné : elle s'apprend de manière progressive au cours du développement de l'enfant.

Diane Poulin-Dubois et sa doctorante Sabrina Chiarella, de l'université Concordia (Montréal, Canada), s'intéressent à ces questions. Voilà près de deux ans, la première avait par exemple dirigé une étude qui indiquait que les bébés n'appréciaient pas les menteurs. Depuis, toutes deux se sont attaquées à une autre interrogation : à partir de quand les jeunes enfants sont-ils en mesure de comprendre que leur interlocuteur feint une émotion qu'il ne ressent pas ? La réponse est à lire dans la revue Infancy.