La Science de l'EspritS


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Sommes-nous tous des malades mentaux ?

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Le nouveau manuel de référence américain de psychiatrie, le DSM-5, crée encore de nouvelles pathologies et entraîne une vive polémique.

Jusqu'à présent, les psychiatres ne s'occupaient pas de ceux d'entre nous à qui il arrivait régulièrement, disons une fois par semaine, de se gaver de leur aliment préféré. Désormais, selon la nouvelle édition du manuel de psychiatrie américain, le DSM-5, c'est le signe d'un trouble mental dénommé «Binge eating». Pour le psychanalyste Jean-Michel Huet, spécialiste des troubles alimentaires à Paris, «le DSM n'apporte rien en introduisant le "binge eating" selon des critères aussi flous, sans tenir compte du fait que tout notre environnement nous encourage régulièrement à manger et sans considérer la notion de souffrance».

Car si les spécialistes de la santé mentale sont les premiers à défendre la prise en charge des gens qui souffrent, eux ou leur entourage, ils se refusent à cautionner une démarche animée par des considérations parfois plus commerciales que scientifiques. Un glissement théorique aussi. L'historienne de la psychanalyse, Élisabeth Roudinesco, pointait vendredi aux Assises citoyennes pour l'hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social, qui se tenaient à Villejuif, «la bascule de l'existentiel vers le comportementalisme».

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SOTT Focus: Radio interactive SOTT, émission n°3 - Les psychopathes sont-ils cool ?

Ponerology
Dans cette troisième émission de la radio interactive SOTT du dimanche 3 février 2013, Joe et Niall, auteurs pour SOTT.net, étaient à nouveau rejoint par Jason Martin ainsi que les invités spéciaux Laura Knight-Jadczyk et Harrison Koehli, éditeur des Éditions Pilule Rouge, la maison d'édition du classique avant-gardiste Ponérologie politique : étude de la genèse du mal, appliqué à des fins politiques. Ensemble, ils débattent du sujet probablement le plus important de notre époque : les psychopathes et leur influence dans notre monde.

Les « vertus » des PDG, des dirigeants politiques, des chirurgiens cardiaques, des soldats et d'autres possédants des « qualités psychopathiques » sont fortement promues dans les médias conventionnels, le milieu universitaire et la culture populaire. Les références aux psychopathes dans des séries télévisées comme Dexter ou des films comme Sept psychopathes, sembleraient suggérer que les psychopathes sont en général ni connus ni compris mais aussi séduisants pour les gens ordinaires.

Mais les psychopathes sont-ils vraiment cools ? Et c'est quoi au fait un psychopathe ? Combien y en a-t-il ici-bas et depuis combien de temps ? Tout le monde a une opinion sur les psychopathes mais parlons-nous tous de la même chose ? Des best-sellers comme le livre de Kevin Dutton, Wisdom of Psychopaths, encourage les gens à « libérer leur psychopathe intérieur ». Cela signifie-t-il que nous sommes tous potentiellement psychopathes ?

Écoutez la radio interactive SOTT Talk Radio sur Blog Talk Radio (la retranscription se trouve plus bas) :

Hearts

Entraîner son cerveau à la compassion, ce serait possible selon une étude

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Aider une dame âgée à traverser au feu, consoler un ami qui s'est fait larguer, pleurer sur le sort du pauvre Leo dans Titanic... Voilà bien des choses que vous ne feriez jamais. Cela ne fait pas de vous une mauvaise personne, disons simplement que la compassion n'est pas votre fort et que oui, cela énerve vos proches. Bonne nouvelle: vous pouvez changer.

Non, le paragraphe précédent n'est pas une introduction à un tract Hare Krishna, mais bien les résultats d'une étude effectuée par des chercheurs de l'université du Wisconsin et publiée dans la revue Psychological Science. Leurs conclusions? S'entraîner à ressentir de la compassion pour les autres, notamment à travers la méditation, permettrait de développer un certain sens de l'altruisme

Chalkboard

Méditation et réussite scolaire

Pour bien assimiler un cours, il est crucial de disposer d'une bonne concentration.

La méditation bouddhique, par l'activité d'introspection et de prise de conscience qu'elle développe, est bénéfique à cet égard. Les effets viennent d'être constatés auprès d'une classe d'étudiants californiens dont la moitié pratiquait des exercices de quelques minutes avant d'assister à une conférence.

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Le cerveau se recâble tout seul après une lésion

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Ci-dessus, des neurones situés dans l'hippocampe. Crédits : MethoxyRoxy
Lorsque l'hippocampe, cette zone du cerveau qui joue un rôle crucial dans l'apprentissage et la mémoire, subit une lésion majeure, des circuits neuronaux alternatifs se créent afin de compenser la déficience de l'hippocampe. Une découverte qui pourrait aider à mettre en place de nouveaux traitements contre la maladie d'Alzheimer.

C'est une découverte très probablement majeure concernant le phénomène de la plasticité neuronale qui vient d'être récemment réalisée. Et pour cause, puisqu'une équipe de scientifiques, emmenée par le neuropsychologue Michael Fanselow de l'Université de Californie (Los Angeles, États-Unis) et le neurologue australien Bryce Vissel (Institut Garvan pour la recherche médicale de Sydney, Australie), a découvert que certaines zones du cortex préfrontal sont capables de "prendre le relais" lorsque l'hippocampe, cette aire cérébrale centrale dans les processus d'apprentissage et de mémorisation, ne peut plus fonctionner normalement suite à une lésion.

Plus précisément, ces scientifiques ont découvert que lorsque l'hippocampe est lésé, des circuits neuronaux alternatifs voient le jour dans le cortex préfrontal afin de suppléer à l'incapacité de l'hippocampe à assurer sa mission. Un phénomène d'autant plus surprenant que le cortex préfrontal et l'hippocampe ne sont pas du tout des zones voisines.

Health

DSM : quand la psychiatrie fabrique des individus performants et dociles

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Sommes-nous tous fous ? C'est ce que laisserait supposer la nouvelle version du DSM, la bible des psychiatres recensant troubles mentaux et comportements « anormaux ». Plus on compte de malades, plus le marché de l'industrie pharmaceutique s'élargit. Surtout, le DSM apparaît comme un moyen de faire rentrer dans la norme ceux qui seraient jugés « déviants » - une part de plus en plus grande de la population. Ces « mal ajustés » de notre société orientée vers la rentabilité économique, où l'individu se doit d'être performant et adaptable. Enquête sur un processus de normalisation qui, sous couvert de médicalisation, façonne les individus.

Vous êtes timide ? Peut-être souffrez-vous de « phobie sociale ». Votre tristesse passagère, liée à un événement douloureux comme la perte d'un proche, n'est-elle pas plutôt une dépression ? Le territoire du pathologique semble s'étendre sans fin. Ces troubles psychiatriques sont recensées par le « DSM-5 », cinquième version du catalogue des affections mentales, ouvrage de référence des psychiatres, sorti le 19 mai. Avec son lot de « nouveautés ». Rares sont ceux qui ne se reconnaîtront pas dans l'un des 400 troubles répertoriés ! Avec ses critères toujours plus larges et ses seuils toujours plus bas, le DSM fabriquerait des maladies mentales et pousserait à la consommation de psychotropes, estiment ses détracteurs.

Alors que la première version du « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux » (Diagnostic and statistical manual of mental disorders - DSM), publié en 1952, ne recensait qu'une centaine d'affections, son contenu n'a cessé d'enfler au fil des révisions, tous les vingt ans. Ses détracteurs pointent le risque de « médicaliser » à outrance des comportements finalement normaux. Selon la version antérieure, le DSM-4 (sorti en 1994), la moitié de la population des États-Unis pouvait être considérée comme souffrant de troubles mentaux, estime l'historien Christopher Lane. 38 % des Européens souffrirait de désordre mental [1] ! Pourquoi une telle inflation ? Sommes-nous en train de tous devenir fous ?

Arrow Down

Les hommes seraient de moins en moins intelligents

Dans le film Idiocracy, sorti en 2007, un homme cryogénisé pendant 500 ans se réveille dans une société uniquement constituée d'idiots. Du cinéma d'anticipation comme seuls les Américains savent le faire, mais qui au final pourrait s'avérer moins absurde qu'on ne le pensait.

Car les idiots font des idiots et tendent à se reproduire beaucoup plus que les gens intelligents. C'est en tout cas ce que suggèrent plusieurs études, dont la dernière en date, publiée dans l'édition d'avril de la revue Intelligence, a été effectuée par des psychologues de l'université d'Amsterdam.

Une histoire de survie

Selon Jan te Nijenhuis, co-auteur de l'étude, les femmes à l'intelligence la plus développée feraient beaucoup moins d'enfants que les femmes moins gâtées par la nature, ce qui pourrait conduire à une dégradation génétique de l'intelligence. Mais d'autres scientifiques émettent l'hypothèse que l'homme, en n'ayant plus besoin de combattre pour sa survie, a peu à peu perdu en intelligence. En clair, l'évolution de l'intelligence serait inversement proportionnelle au progrès technologique.

Heart - Black

Dépression : elle désynchronise le cerveau et bien d'autres fonctions

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Cette étude de l'Université de Californie Irvine révèle que les gènes qui contrôlent les rythmes circadiens sont modifiés dans le cerveau des personnes atteintes de dépression. Ces conclusions publiées dans les Actes de l'Académie des Sciences américaine (PNAS) identifient ces gènes de l'horloge qui régulent aussi le niveau hormonal, la température du corps, le sommeil et le comportement.

La dépression est une maladie neurologique grave avec un risque accru de suicide. La dépression touche environ une personne sur 10 et entraîne un handicap à vie. Une étude récente estime à 121 millions le nombre de personnes dépressives dans le monde et à 850.000, le nombre de décès liés chaque année. En apportant la première preuve d'une modification des gènes des rythmes circadiens dans les tissus du cerveau de personnes dépressives, cette recherche contribue à expliquer la plupart des symptômes de la dépression.

Ici, les chercheurs de l'UC Irvine, de l'Université du Michigan, de l'UC Davis, de la Cornell University, de l'Institut Alpha Hudson pour la biotechnologie et de l'Université de Stanford ont pratiqué l'analyse de données concernant 12.000 transcriptions de gènes obtenus à partir de tissu cérébral prélevé sur 34 personnes déprimées et 55 en bonne santé. Ils ont analysé plusieurs échantillons d'ARN à partir de 6 régions de chaque cerveau et les données d'expression des gènes sur un cycle de 24 heures.

Pills

Les psychiatres se divisent face au DSM-5, nouveau guide des maladies mentales



Le congrès de l'Association américaine de psychiatrie s'ouvre samedi 18 mai à San Francisco dans un climat tendu. Cette association a rédigé le DSM5, un nouveau manuel qui classifie les diagnostics des maladies mentales.


Cet ouvrage est critiqué par une partie des psychiatres qui dénoncent le risque de « psychiatriser » et de « médicaliser » certains comportements normaux, comme la tristesse après un deuil.

La planète « psy » est de nouveau en ébullition. Et c'est sur un ton solennel que plusieurs de ses représentants dénoncent un mouvement, venu des États-Unis, qui risque selon eux de « psychiatriser » divers comportements relevant de la plus parfaite normalité. Avec pour principale réponse thérapeutique la délivrance de médicaments psychotropes plutôt que l'écoute de la personne.

« Ce n'est pas une querelle d'experts. L'enjeu est de savoir si nous voulons une société qui "fabrique" des fous et étiquette comme maladies mentales certaines réactions normales comme la tristesse après un deuil », affirme le docteur Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste, à la pointe de ce mouvement de contestation.

Hearts

Les émotions établissent une correspondance entre la musique et les couleurs

Les émotions évoquées par la musique sont liées à des couleurs, montre une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Par exemple, le désinvolte Concerto n° 1 pour flute en sol majeur de Mozart est le plus souvent associé au jaune vif et à l'orange, alors que son austère Requiem en ré mineur est plus susceptible d'être lié au gris foncé bleuté.

Stephen Palmer et Karen Schloss de l'Université de Californie à Berkeley ont mené cette étude avec 100 hommes et femmes américains et mexicains.

À partir d'une palette de 37 couleurs, les participants avaient tendance à associer la musique rapide en mode majeur à des couleurs plus claires, plus vives et plus proches du jaune alors que la musique plus lente en mode mineur était associée à des couleurs plus foncées, plus proches du gris et du bleu. La musique triste ou joyeuse permettait de prédire avec une exactitude de 95% les couleurs tristes ou joyeuses associées.