La Science de l'EspritS


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Rêver aiderait à atténuer les mauvais souvenirs

Des scientifiques américains ont découvert que l'impact dans le cerveau des expériences émotionnelles vécues dans la journée se réduisait durant la phase de sommeil paradoxal.

Si une bonne nuit a déjà la réputation de "porter conseil" comme le prétend le proverbe, il semblerait bien que ce ne soit pas le seul bénéfice d'aller dormir après une journée difficile. Le sommeil se divise en plusieurs phases dont certaines dites "de sommeil paradoxal" caractérisées entre autres par des mouvements oculaires rapides (ou REM pour Rapid-eye movement). Ce sont lors de ces phases précises dans lequel le cerveau est actif qu'interviennent les rêves. Or, des chercheurs de l'université de Californie à Berkeley ont découvert que ce sommeil constituait une véritable thérapie concernant les expériences émotionnelles vécues dans la journée. Autrement dit, cette phase permettrait à notre cerveau d'éliminer le stress associé à ces souvenirs, le rendant moins sensible le lendemain matin.

Pour faire une telle trouvaille, les scientifiques ont mené une expérience sur 35 jeunes adultes en bonne santé qu'ils ont divisés en deux groupes. Puis ils leur ont donné à regarder à deux reprises à 12 heures d'intervalle 150 images destinées à provoquer une réaction émotionnelle. Ainsi, la moitié des participants ont vu les images le matin puis le soir de la même journée sans dormir entre, tandis que l'autre moitié a observé les mêmes images le soir puis le lendemain matin après une pleine nuit de sommeil. Durant chacune de ces séances, les participants ont subi un scanner IRM afin de pouvoir suivre leur activité cérébrale.

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La musique rend intelligent

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Einstein était – aussi – un bon violoniste !
La pratique musicale développe l'intelligence verbale et la compréhension des émotions.

Selon une étude de l'Université de Toronto au Canada, la pratique de la musique augmenterait l'intelligence verbale des enfants, c'est-à-dire leur capacité de compréhension du discours d'autrui et leur propre expression. D'autres travaux de l'Université de Porto, au Portugal, montrent que la pratique régulière d'un instrument par un adulte améliore la compréhension des émotions d'autrui, car ces personnes sont plus sensibles aux intonations de la voix.

La première étude a consisté à faire participer des enfants âgés de quatre à cinq ans à des programmes d'initiation à la musique, où ils écoutaient des mélodies, apprenaient à les reconnaître, à identifier le timbre des instruments, etc. Les enfants devaient ensuite passer des tests d'intelligence verbale (compréhension de l'oral, raisonnement à partir de situations exposées verbalement, etc.). Comparativement à des petits n'ayant suivi aucun programme préalable, ou ayant suivi un programme d'introduction aux arts graphiques, les enfants initiés à la musique ont déployé des capacités supérieures d'intelligence verbale. Les psychologues y voient le signe d'un transfert de capacités cognitives musicales (mémorisation, repérage de structures temporelles et sonores) vers le domaine du raisonnement et du langage.

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De l'importance de la stabilité émotionnelle de la future mère

On se rend compte de plus en plus que l'environnement dans lequel se développe un fœtus dans le ventre de sa mère a de l'importance. Certes, il est peu ou prou conscient des battements du coeur de la mère ou de la musique (forte) ou encore des bulles intestinales... Cela va plus loin : il capte des composés chimiques dans le placenta (par exemple, lorsque la mère mange épicé).

On ne parle évidemment pas de la cigarette ou de l'alcool qui ont des effets souvent dévastateurs et durables. Qu'en est-il de la dépression ? Une étude vient de se pencher sur ce thème. Il s'avère que ce n'est pas la dépression constante qui pose un problème, mais la survenue de la dépression au cours de la grossesse. Avoir une mère dépressive pourrait conduire à des problèmes neurologiques et psychiatriques. Une autre étude a trouvé en effet qu'une mère anxieuse provoque des différences dans les structures du cerveau de l'enfant à naître.

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In utero, les bébés seraient déjà capables de ressentir la douleur

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Autour de 35 semaines de gestation, le foetus acquiert les dispositions cérébrales qui lui permettront de faire la différence entre une stimulation douloureuse et une stimulation indolore. Crédits : © DR.
Le bébé saurait différencier une stimulation douloureuse d'une simple stimulation tactile à partir de 35 semaines de gestation. Cette aptitude serait même déjà active ponctuellement dès 32 semaines de gestation. Des résultats issus d'une étude britannique menée sur des bébés prématurés.

C'est une information qui a presque failli passer inaperçue dans les médias francophones. De quoi s'agit-il ? La revue Current Biology a publié le 8 septembre dernier des travaux menés sur des prématurés âgés de 28 à 36 semaines, montrant que le développement de leur système sensoriel leur permettait dès 35 semaines de gestation de faire la différence entre la douleur d'une simple stimulation tactile (1). Cette étude montre même que cette aptitude commencerait à être opérante dès 32 semaines, mais de façon ponctuelle seulement.

Ces travaux suggèrent que les potentialités qui permettront au bébé, une fois né, d'évoluer dans son environnement, se mettent en place au cours de la gestation plus tôt que prévu.

Heart

Une nuée de milliers d'étourneaux virevoltant au-dessus d'un lac


Une Anglaise de 28 ans et son amie ont assisté à un vol groupé d'étourneaux au-dessus du lac Shannon en Irlande. Les milliers d'oiseaux ont virevolté pendant plusieurs minutes au-dessus de l'eau.

C'est un des spectacles naturels les plus impressionnants auxquels l'homme peut assister dans sa vie. Et c'est précisément le surprenant phénomène qu'a pu observer et filmer pendant plusieurs minutes Sophie Windsor Clive et son amie Liberty Smith. Tandis qu'elles voguaient sur le lac Shannon en Irlande, ces deux Britanniques ont vu apparaitre dans le ciel une énorme nuée de milliers d'étourneaux virevolter en groupe, dans un sens, puis dans l'autre et tournoyer au-dessus des eaux.

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La fonction « pause » du cerveau

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Lorsqu'un événement extérieur se produit, une zone du cerveau se déconnecte pour ne pas perturber le réseau qui assure les fonctions cognitives, comme le raisonnement ou le langage. © Will Foster / Flickr / CC
Quand un événement extérieur sollicite notre attention, on pourrait s'attendre à une mobilisation générale de tous les neurones de notre cerveau. Pas du tout ! Au contraire même, un grand nombre d'entre eux se mettent carrément en veille.

C'est la découverte très surprenante effectuée par une équipe de chercheurs de l'Inserm dirigée par Jean-Philippe Lachaux et Karim Jerbi (Centre de recherche en neurosciences de Lyon). Surprenante, en effet, car cette zone du cerveau qui disjoncte ainsi brutalement était réputée, jusqu'ici, fonctionner sans trêve ni relâche. Dans leur jargon, les neurobiologistes la désignent sous le nom de "réseau par défaut". Selon les chercheurs, il faut en conclure que cette mise en veille est nécessaire pour ne pas perturber le fonctionnement de l'autre cerveau, appelé "réseau exécutif". Lequel assure les fonctions cognitives, comme le raisonnement, le langage, la communication...

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Reconnaître les psychopathes par leur façon de parler

Les psychopathes, aussi appelés personnalités antisociales, peuvent être reconnus à leur façon de parler, selon une étude publiée dans la revue Legal and Criminological Psychology. Les psychopathes sont profondément égoïstes et éprouvent peu d'émotions.

Jeff Hancock de l'Université Cornell (New York) et Michael Woodworth de l'Université de British Columbia (Canada) ont réalisé une analyse informatique des récits de leurs crimes qu'ont fait 14 meurtriers psychopathes incarcérés dans des prisons canadiennes et 38 meurtriers non diagnostiqués comme psychopathes.

Magic Wand

L'optimisme peut conduire le cerveau à nier les risques

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Selon une étude publiée hier, une personne qui voit la vie en rose sera difficile à faire changer d'avis. A l'inverse, une personne plus pessimiste sera plus facile à convaincre que les choses peuvent être moins terribles qu'elle ne l'imaginait.

C'est une étude originale qui été publiée hier dans la revue Nature neuroscience. Celle-ci révèle que si voir la vie en rose permet d'éviter les angoisses et le stress, cela peut aussi empêcher d'admettre les risques et d'agir en conséquence. Un phénomène qui serait dû, d'après les observations décrites, à un dysfonctionnement des lobes frontaux du cerveau, associés au contrôle émotionnel. Pour arriver à ces conclusions, des chercheurs de l'University college de Londres ont soumis 19 volontaires à une expérience utilisant l'IRM fonctionnelle, capable de mesurer l'activité du cerveau.

Ils ont demandé aux candidats d'estimer la probabilité que toute une série d'événements, désagréables voire catastrophiques, puissent leur arriver à l'avenir : vol de voiture, licenciement, maladie de Parkinson ou encore cancer. Après une courte pause, et alors qu'ils étaient toujours dans l'appareil, les chercheurs ont alors donné les vraies probabilités aux participants et leur ont demandé de réviser leur estimation. Par la suite, les sujets ont également dû remplir un questionnaire destiné à évaluer leur optimisme.

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Politique : Votre cerveau est-il de gauche ?

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A l'heure de la primaire socialiste des 9 et 16 octobre, revenons sur une étude publiée en avril dernier dans Current Biology.

Depuis des années, les psychologues et sociologues s'interrogent sur l'origine de nos orientations politiques : facteurs psychologiques ? Environnementaux ? Génétiques ? Afin de rechercher une éventuelle corrélation avec l'anatomie cérébrale, Ryota Kanai et son équipe ont fait passer des IRM à 90 volontaires. Résultat, la morphologie de notre cerveau reflèterait bien nos opinions. Mais est-ce le ressenti politique qui façonne notre cerveau, ou bien est-on plutôt conservateur ou progressiste en fonction de la taille de telle ou telle aire cérébrale ? "Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique", disait le philosophe et sociologue français Raymond Aron... "qui était de droite", avait rajouté, facétieusement, l'humoriste Pierre Desproges. En effet, même si l'on s'affiche centriste, nos opinions politiques sont souvent assez marquées, ce qui se retrouve au niveau cérébral.

Evaluation des opinions politiques sur une échelle de 1 à 5
 : Les chercheurs de l'Institut londoniens de neurosciences cognitives ont donc tout d'abord interrogé sur leurs orientations politiques 90 étudiants londoniens en bonne santé (23 ans en moyenne, 61 % de femmes). Concrètement, ils leur ont présenté une échelle à 5 points, déjà utilisée dans des études précédentes, sur laquelle ils devaient cocher la valeur qui leur correspondait le plus :
 1 : Très libéral, au sens anglo-saxon du terme (le terme libéral, pour les Anglais, se rapproche du progressisme, conciliant liberté économique et libéralisme culturel, sociétal. Il n'y a pas vraiment d'équivalent en France, du moins sous la forme d'un parti politique, même si certains socialistes se disent inspirés par la social-démocratie à l'anglaise, ainsi que certains militants du parti de droite Démocratie Libérale)
 2 - Libéral 3 - Centriste ("middle-of-the-road")
 4 - Conservateur : (le conservatisme anglo-saxon repose sur le traditionalisme, la religion, la lutte contre l'avortement et certains aspects de la modernité. En France, cela correspondrait à une partie de la droite dite "conservatrice", mais aussi de la gauche, voire de l'extrême-gauche) 5 - Très conservateur : Cette échelle, en apparence très simple, prédit de manière précise les votes des individus, comme cela a pu être vérifié au cours de précédentes recherches et suivis.

Bad Guys

Les traders seraient plus fous que les psychopathes

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Des chercheurs suisses ont soumis un groupe de 28 traders à des tests d'intelligence et des simulations informatiques afin de comparer leur comportement avec celui de psychopathes. Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro
Une étude suisse tente de comprendre comment des traders peuvent parier des milliards sur les marchés financiers dans le cadre d'opérations frauduleuses.

Alors que la banque hélvétique UBS est empêtrée dans une affaire de fraude, une étude menée en Suisse révèle que certains traders auraient un comportement plus dangereux et manipulateur que des psychopathes. Dans le cadre d'une thèse préparée à l'école de management de l'Université de Saint-Gall, et dont Lefigaro.fr a eu la copie, Pascal Scherrer, un expert légiste, et Thomas Noll, l'un des administrateurs de la prison de Pöschwies au nord de Zurich, ont planché sur le profil de ces jeunes traders capables de miser des milliards d'euros sur les marchés financiers dans le cadre d'opérations frauduleuses.

Pour ce faire, ils ont soumis un groupe de 28 investisseurs professionnels issus de plateformes de trading sur produits dérivés, le forex et de capital investissement - à des tests d'intelligence et des simulations informatiques afin d'évaluer leur aptitude à coopérer et leur degré d'individualisme. Ont été également passés au crible leur capacité à se rebeller, leur désir de pouvoir, leur immunité au stress et à la peur. Les résultats ont été comparés à ceux d'une étude conduite auprès de 24 psychopathes hospitalisés dans des établissements hautement sécurisés en Allemagne.