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Le tabac tue. Si tu meurs, tu as perdu une partie importante de ta vie." (Brooke Shields, lors d'un entretien pour une campagne fédérale anti-tabac)
Qui se souvient encore de cette campagne anti-tabac montrant des animaux, cigarette au bec, avec ce slogan : "Avec une cigarette, t'as l'air bête" ?
Il est vrai que les animaux ne fument pas.
Ils n'écrivent pas non plus de romans, ne composent pas de cantates, ne découvrent pas de vaccins, ne font pas des mots d'esprit.
L'homme est un animal fumant.
Il fume même depuis la nuit des temps.
Et s'il n'a pas toujours fumé du tabac, c'est parce qu'il devait se contenter de feuilles de bouleau, d'anis, de noyer, de racines de rhubarbe, etc. ...
Enfin est arrivé le Tabac. On l'accueille à bras ouverts, les scientifiques à ce moment, le parent de toutes les vertus. En 1574, un savant allemand, Carl Clusius, déclare à son propos : le tabac est un remède universel pour les maladies de toutes sortes.
Il guérit les migraines, et toutes sortes de choses.
C'est d'ailleurs ce que dirent les indiens d'Amérique du Nord aux premiers explorateurs :
nous fumons pour calmer notre toux.
On va même, pour ranimer les noyés, jusqu'à leur insuffler de la fumée dans le fondement.
Je ne résiste d'ailleurs pas au plaisir de vous citer cet extrait de " Lettres sur la certitude des signes de la mort ", écrite par M. Louis, en 1752 :
M. Bruhier nous a donné une observation, où l'on voit que cette insufflation immédiate a été pratiquée. Une femme en traversant la rivière de Seine dans un batelet vis-à-vis Passy, tomba dans l'eau, et en fut retirée sans connaissance. On la réputait morte; "un soldat passant la pipe à la bouche, dit au mari de sécher ses larmes, et que dans peu sa femme serait vivante puis donnant la pipe au mari, il lui dit de lui introduire le tuyau dans l'anus, et d'y souffler de toute ses forces la fumée en mettant dans la bouche le fourneau couvert d'un papier percé de plusieurs trous. A la cinquième gorgée de fumée; on entendit dans le ventre de la femme un grouillement considérable, elle rendit de l'eau par la bouche, et un moment après la connaissance lui revint.
La chaleur du fourneau de la pipe ne permet pas qu'on la tienne, aussi longtemps dans la bouche qu'il le faudrait.
L'insufflation est souvent interrompue dans cette méthode; assez désagréable d'ailleurs, par la nécessité d'avoir la bouche près du fondement d'une personne. Le motif, si l'on veut, anoblit la chose, mais il n'en ôte pas ce qu'elle a de déplaisant.