Santé et Bien-êtreS


Health

Un anticorps du lupus pour traiter le cancer ?

Un anticorps du lupus, maladie qui attaque les cellules et tissus sains du corps, rend les cellules cancéreuses plus sensibles à la chimiothérapie rapporte une nouvelle étude. Ce résultat est le premier à montrer que des anticorps du lupus pourraient être utilisés pour traiter le cancer.

L'étude pourrait aussi expliquer les taux étonnamment faibles de cancer du sein, de l'ovaire et de la prostate chez les personnes atteintes de lupus, une maladie autoimmune affectant plus de cinq millions de gens dans le monde.

James Hansen et ses collègues ont déterminé qu'un anticorps du lupus appelé 3E10 sensibilise en laboratoire les tumeurs ovariennes au rayonnement. L'anticorps agit en pénétrant dans la cellule et en se fixant à l'ADN, bloquant alors la machinerie cellulaire chargée de réparer l'ADN. Sans cette capacité réparatrice, les cellules deviennent beaucoup plus vulnérables aux thérapies abîmant l'ADN comme les rayons.

Chose surprenante, l'anticorps lui-même, sans rayonnement ou chimiothérapie, peut tuer les cellules cancéreuses qui sont déficientes pour la réparation de l'ADN comme celles du sein, de l'ovaire ou de la prostate.

Ces résultats suggèrent que cet anticorps pourrait servir dans une nouvelle thérapie qui attaquerait les cellules cancéreuses déficientes pour la réparation de l'ADN et épargnerait les cellules saines. Cerise sur le gâteau, l'anticorps utilisé dans cette étude a déjà été testé dans un essai clinique chez l'homme comme un vaccin candidat du lupus et a alors été jugé sans danger.

Un article Focus associé commente cette découverte.

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Article : « Targeting Cancer with a Lupus Autoantibody » par J.E. Hansen, Y. Liu, D.C. Hegan, S. Dalal, E. Dray, Y. Kwon, Y. Xu, E. Peterson-Roth, E. Geiger, J.B. Sweasy, P. Sung, S. Rockwell et P.M. Glazer de la Yale School of Medicine à New Haven, CT ; G. Chan, J. Gera, R.N. Nishimura et R.H. Weisbart du Veterans Affairs Greater Los Angeles Healthcare System à Sepulveda, CA ; X. Xu et Y. Liu du Beckman Research Institute à Duarte, CA ; J. Gera et R.N. Nishimura de l'Université de Californie, Los Angeles à Los Angeles, CA ; J.B. Sweasy de l'Université du Vermont à Burlington, VT ; E. Dray de l'Université du Queensland à St Lucia, QLD, Australie.

Syringe

Vaccins anti-grippe : Novartis cherche à rétablir la confiance

Novartis building
© Georgios Kefalas_MaxpppNovartis affirme qu'il n'y a " pas d'impact sur la sécurité et l'efficacité des vaccins. "

La distribution du vaccin a été stoppée en Italie, en Suisse, en Autriche et en Allemagne après la découverte de particules dans les seringues.

Le groupe pharmaceutique suisse Novartis s'est déclaré confiant quant à la sécurité et l'efficacité de ses vaccins anti-grippe, dont la distribution a été arrêtée en Italie, en Suisse, en Autriche et en Allemagne, après la découverte de particules dans les seringues. "Novartis renouvelle sa confiance dans la sécurité et l'efficacité des vaccins contre la grippe saisonnière Agrippal et Fluad", a précisé le laboratoire helvétique dans un communiqué diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi.

L'Allemagne, dernier pays en date à avoir interdit les vaccins, a annoncé jeudi que quatre lots du vaccin antigrippal et un lot de Fluad, tous deux produits par Novartis, ont été retirés du marché. Des particules blanches ont été découvertes dans les seringues, poussant les autorités dans ces quatre pays à interrompre la distribution et l'utilisation de ces vaccins. Novartis a néanmoins souligné que "ces particules peuvent se former durant le processus de fabrication des vaccins" et s'est déclaré "confiant qu'il n'y a pas d'impact sur la sécurité et l'efficacité des vaccins". Le groupe, qui va continuer à mettre à disposition ses vaccins, a précisé travailler avec le ministère italien de la Santé sur ce dossier.

Health

Cancer du pancréas : non pas une, mais plusieurs maladies

Le redoutable et meurtrier cancer du pancréas vient de dévoiler un de ses mystères et entrouvre la porte de traitements mieux adaptés à chaque patient. C'est ce qu'ont dévoilé des chercheurs australiens dans la prestigieuse revue scientifique Nature, le 25 octobre 2012.

En séquençant le génome de plus de cent tumeurs malignes du pancréas, les scientifiques ont découvert des milliers de mutations à l'origine de la maladie. Ainsi, les tumeurs toutes très différentes ont révélé qu'il n'existe pas une, mais plusieurs maladies nécessitant, pour chacune d'entre elles, un traitement spécifique.

Malgré les progrès permanents de la médecine, le cancer du pancréas garde depuis près de 50 ans un pronostic très sombre. Redoutable, car tardivement symptomatique, lorsque le cancer est déjà à un stade avancé, et répondant mal à la chimiothérapie, il est à l'origine de 2 500 décès par an en France, le plus souvent quelques mois seulement après le diagnostic.

Ambulance

Histoire du Monde : l'étrange maladie du Sri Lanka

Sri Lanka rice field
© GoogleRizière au Sri Lanka

L'Histoire du Monde nous emmène au Sri Lanka où des milliers d'habitants de régions rurales sont frappés par mystérieuse maladie des reins incurable. Une étude met en cause les pesticides et autres angrais pulvérisés sur les champs. Robin Cornet.

Des grappes de villages entourées de champs. Les rizières et les bananeraies forment des mosaïques dans les plaines. C'est une région agricole. Mais la Province du Centre-Nord est frappée d'un mal étrange. Un premier cas a été enregistré il y a vingt ans à l'hôpital d'Anuradhapura. Une maladie rénale spécifique, mortelle et contre laquelle il n'existe pas de traitement. Aujourd'hui elle affecte 15 % de la population de la province.

Beaker

Maladies héréditaires graves : quand un troisième parent s'invite

Des chercheurs américains ont réussi à produire des embryons à un stade précoce avec le bagage génétique de trois « parents », un père et deux « mères ».

Cette technique controversée pourrait éventuellement être utilisée pour prévenir la transmission de troubles héréditaires graves, comme les maladies mitochondriales, contre lesquelles il n'existe actuellement pas de traitement.

Héritées génétiquement de la mère, ces maladies touchent de 5 000 à 10 000 enfants selon la région et se traduisent notamment par des troubles musculaires, des malformations cardiaques ou cérébrales, des problèmes oculaires et du diabète.

Mitochondry
© Dr H. JakubowskiLa mitochondrie est le lieu de la respiration cellulaire, ou usine énergétique de la cellule.

Health

Les amateurs de thé vert mieux protégés contre le cancer

Les amateurs de thé vert seraient mieux protégés contre le cancer, affirme une étude reprise par www.nlm.nih.gov.

Ce serait particulièrement vrai pour les femmes plus âgées qui en boivent régulièrement. Les risques pour cette tranche de la population, en consommant du thé vert, diminueraient considérablement en ce qui a trait aux cancers du côlon, de l'estomac et de la gorge.

Les recherches, effectuées sur des femmes originaires de la Chine, démontrent que celles qui boivent du thé ont 14 % moins de chances de développer une de ces maladies, contrairement à celles qui n'en boivent pas.

Cheeseburger

Obésité : le stress des parents favorise l'obésité des enfants

hamburger
© Fotolia

Le recours du foyer à la restauration rapide et l'absence d'activité physique restent 2 facteurs sous-jacents à cette association entre un grand nombre de facteurs de stress dans la vie des parents et une incidence accru d'obésité chez leurs enfants. Cette étude de l'Hôpital pédiatrique de Philadelphie, publiée dans l'édition du 22 octobre de la revue Pediatrics explique que ces enfants consomment plus souvent du fast food que les enfants dont les parents sont moins stressés.

« Le stress des parents peut être un important facteur de risque d'obésité infantile mais aussi d'autres comportements à risque », résume le Dr Elizabeth Prout-Parcs, spécialiste de nutrition à l'Hôpital pour enfants de Philadelphie. « La gravité et le nombre de facteurs de stress ont un impact dans cette association ». Parmi les facteurs de stress parentaux associés à l'obésité infantile, les problèmes de santé physique et mentale, les pressions financières et ...la famille monoparentale, expliquent les auteurs. Bien que d'autres études aient déjà identifié un lien entre stress parental et obésité infantile, cette étude prend son intérêt avec un échantillon plus diversifié, à la fois sur les plans ethnique et socio-économique.

Ambulance

La pollution industrielle fait autant de ravages sur la santé que le paludisme

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© AFP/STR
L'exploitation minière, les fonderies de plomb, décharges industrielles et autres sites toxiques affectent la santé de quelque 125 millions de personnes dans 49 pays à faible et moyen revenus. Une pollution industrielle dont l'ampleur et les conséquences sur la santé humaine sont encore méconnus, mais comparables avec celles du paludisme ou de la tuberculose, estime le rapport World's worst pollution problems, publié mercredi 24 octobre par l'ONG Blacksmith Institute en partenariat avec la Croix verte internationale.

L'enquête a passé au crible, pendant quatre ans, l'impact sur la santé publique des polluants industriels les plus répandus - plomb, mercure, chrome, amiante - , rejetés dans l'air, l'eau et le sol de 2 600 sites répartis dans la plupart des régions du monde.

Tous sont connus pour causer de graves dommages à l'homme. Selon le rapport, qui reprend des études de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le plomb compromet ainsi, entre autres effets néfastes, le développement neurologique des enfants et provoque des maladies cardio-vasculaires chez les adultes. Le chrome, classé cancérigène, peut causer des cancers du poumon s'il est inhalé. Le mercure endommage quant à lui les reins et affecte le développement neurologique chez les enfants. Enfin, l'amiante est responsable de mésothéliomes, de cancers du poumon et d'autres problèmes pulmonaires.

Attention

Des pesticides en infusion

Drawing
© Dariush RadpourDessin paru dans La Stampa, Turin

Wang Jing est responsable du programme "Alimentation et agriculture" de Greenpeace Chine. De décembre 2011 à janvier 2012, elle était avec ses collègues à Pékin, Chengdu et Haikou [sur l'île de Hainan] pour y acheter 18 sortes de thés de 9 marques différentes, en particulier ceux des négociants et chaînes de maisons de thé [reconnus en Chine] Wuyutai, Zhongguo Chaye et Tianfu Mingcha, comprenant à la fois des thés verts, des thés wulong [ou oolong] et des thés au jasmin, dont les prix allaient de 60 et à 1 000 yuans la livre [de 7 à 122 euros].

Des échantillons de ces thés ont ensuite été envoyés dans des laboratoires spécialisés indépendants pour qu'on y détecte d'éventuelles traces de produits phytosanitaires. Résultat : tous les échantillons contenaient des résidus d'au moins 3 types de pesticides ou d'herbicides ; au total, 29 résidus différents ont été décelés. Des traces de méthomyl, insecticide dont l'utilisation sur les feuilles de thé est clairement proscrite par le ministère de l'Agriculture, ont été découvertes dans 11 thés. On a trouvé de l'endosulfan, substance également interdite pour les théiers, dans 4 thés.

En réponse au rapport de Greenpeace, l'Association chinoise de distribution de thés (China Tea Marketing Association, CTMA) a tout de suite essayé d'étouffer l'affaire en déclarant : "Tous les échantillons de thés testés sont conformes aux normes nationales actuelles. Il s'agit juste d'une 'bisbille' avec les normes européennes et les normes mondiales !" Néanmoins, en mettant le problème sur le compte d'une querelle liée aux barrières commerciales érigées par l'Union européenne, la CTMA n'a pas réussi à lever le doute chez les citoyens chinois.

Cheeseburger

Alimentation et cancers : des liens encore difficiles à démêler

Walter Willett, nutritionist
© SMWalter Willett, le nutritionniste le plus cité internationalement

Deux spécialistes soulignent la nécessité d'étudier les habitudes dès l'enfance.


L'alimentation est impliquée dans 30 à 35 % des cancers. Ça, les chercheurs en sont à peu près sûrs. Mais ils ont beaucoup de mal à identifier quels sont les aliments impliqués et par quels mécanismes ces aliments augmentent ou diminuent les risques de cancer. Et même, alors que dans les années 90, les chercheurs avaient des certitudes - par exemple, la viande rouge cuite à haute température est cancérigène ou consommer beaucoup de fruits et légumes réduit le cancer - « l'histoire s'obscurcit depuis le début du XXIe siècle », estiment deux des plus grands spécialistes de ces questions, Walter Willett et John Potter, qui ont reçu hier à Lyon la médaille d'honneur du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).